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RANNOU Albert

Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 17 avril 2020 / mise à jour 8 juillet 2024


Nom du ou des réseaux d'appartenance dans la Résistance :
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Chef de groupe communiste
puis de l’Organisation spéciale (OS)
et enfin d’un groupe de Francs-tireurs et partisans (FTP).
Fusillé au Mont VAL
ÉRIEN
SOUS LIEUTENANT


Source des documents suivants : Dossier FTPF 1946 carton 12
(numérisation Pôle Jean Moulin LG)

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Source : http://www.le-chiffon-rouge-morlaix.fr/2016/12/lettres-de-prison-d-un-resistant-communiste-de-guimiliau-condamne-a-mort-en-1943.html

Albert Rannou, résistant communiste, originaire de Guimiliau, fusillé au Mont-Valérien le 17 septembre 1943

Albert Rannou ancien lieutenant des brigades internationales en Espagne, a été fusillé au Mont-Valérien le 17 septembre 1943 en même temps que 18 autres communistes brestois ou résidant à Brest: Lucien Argouach, Albert Abalain, André Berger, Louis Departout, Yves Guilloux, originaire des Côtes-du-Nord, Eugène Lafleur, venu de Paris, Louis Le Bail, Paul Le Gent, Paul Monot, Henri Moreau, Jean-Louis Primas, un ancien des Brigades Internationales en Espagne, Jean Quintric, Albert Rolland, Etienne Rolland, Joseph Ropars, Jean Teuroc, Charles Vuillemin, et Louis Leguen

(Georges-Michel Thomas et Alain Le Grand, Le Finistère dans la guerre 1939-1945, éditions de la Cité, 1979)

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Autre source d'information:

Albert Rannou. Né le 5 mars 1914 à Guimiliau (Finistère), fusillé le 17 septembre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ouvrier maçon ; volontaire en Espagne républicaine ; résistant au sein des FTPF.

Fils de Jean Rannou, maçon, et de Marie-Anne Coat, couturière, Albert Rannou, ouvrier maçon, adhéra au Parti communiste en 1935. L’année suivante, il devint membre du comité de section à Brest (Finistère). Volontaire dans les Brigades internationales en Espagne, il y devint lieutenant du génie et fut grièvement blessé.
Dans la Résistance, il fut chef de groupe communiste, puis de l’Organisation spéciale (OS) et enfin d’un groupe de Francs-tireurs et partisans (FTP). Il se chargea de transports d’armes et participa à certaines actions, comme l’attentat contre la Kommandantur de Brest et celui contre la station électrique de l’Arsenal de Brest*.
Il fut arrêté le 2 octobre 1942, interné à la prison Jacques-Cartier de Rennes (Ille-et-Vilaine), transféré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne) et condamné à mort par le tribunal allemand du Gross Paris, qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), le 28 août 1943.
Les Allemands le fusillèrent le 17 septembre 1943, au Mont-Valérien.

Source : notes d'Eugène Kerbaul (le Maitron Dictionnaire biographique Fusillés, Guillotinés, Exécutés, Massacrés 1940-1944)



Une des correspondantes du "Chiffon Rouge", Anne Friant, présidente de l'ANACR 29, nous prévient que son père, Jacob Mendrès, a aussi participé à un sabotage sur la base sous-marine de Brest, probablement le 8 mai 1942.



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Avertissement

C'est Jacques Guivarch, ancien adhérent du PCF comme son père Jean, tous les deux tour à tour anciens commerçants à Saint-Martin des Champs à la marbrerie Guivarch de la barrière de Brest, qui a fait lire et confié à Alain David et à Ismaël Dupont, ces doubles de lettres de résistants condamnés à mort qui se trouvaient dans une commode de son père, ancien résistant du maquis de Morlaix, militant communiste, raflé dans un premier temps le 26 décembre 1943 à Morlaix avant d'être relâché (il cachait des tracts de la résistance sous le landau de Jacques Guivarch, qui avait quelques semaines à l'époque), ce dernier les ayant peut-être reçu de la famille de ces résistants condamnés à mort ou par un autre canal. Etaient-ils des connaissances? Des amis? Ou étaient-ce les parents de Jacques Rannou qui ont voulu confier ces lettres à un militant communiste et un ancien résistant?

Il y a dans le lot de 30 pages photocopiées les copies des dernières lettres de deux autres résistants condamnés à mort dont l'exécution a eu lieu en même temps que celle d'Albert Rannou, le 17 septembre 1943.

Les lettres originales d'Albert Rannou, s'étalant sur 6 mois du 20 mars 1943 au 17 septembre 1943, ont été remises il y a sept ans au frère d'Albert Rannou.

Il faut les lire dans leur intégralité, car au delà de l'apparente trivialité de certaines lettres et du caractère bouleversant et pleins de hauteur tragique de plusieurs autres, et notamment de la lettre écrite le jour de l'exécution, elles livrent beaucoup du quotidien des résistants prisonniers et de leurs préoccupations, ainsi que de l'état d'esprit, des informations et des espoirs d'un résistant arrêté en 1943.

Elles témoignent aussi d'une foi inébranlable dans les idéaux communistes et en la victoire prochaine.

Ces lettres sont présentées dans l'ordre chronologique. Les fautes d'orthographe les plus évidentes ont été corrigées par souci de compréhension. Certains passages sont peu lisibles et dans ce cas indiqués comme tels.
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Finistère. Un résistant méconnu est mort il y a 77 ans

Son nom ne vous dit sûrement rien. Et pourtant, la vie d’Albert Rannou gagne à être connue. Ce résistant né à Guimiliau (Finistère) a documenté son emprisonnement avec douze lettres. Un historien enquête sur sa vie.

« Son histoire est étonnante », martèle Ismaël Dupont. L’adjoint au maire de Morlaix a récupéré, il y a cinq ans, un véritable trésor. Une douzaine de lettres signées d’Albert Rannou, datant de 1943. Elles dormaient paisiblement dans l’armoire d’un ancien marbrier.

Une copie est adressée à Dominique Derrien. Le professeur d’histoire au lycée Tristan-Corbière a des liens particuliers avec l’auteur. « Ma mère, orpheline, a été élevée dans une maison voisine des parents d’Albert Rannou, à Kerhanhéroff, à Guimiliau », raconte-t-il.

Un puzzle incomplet

L’historien décide alors de reconstituer son puzzle. « Albert Rannou était dans les Brigades internationales de la guerre d’Espagne. » En fouillant à l’université de Nanterre, Dominique Derrien recolle les pièces.

Albert Rannou est né en 1914, dans une famille de maçons. On lui reconnaît un certain potentiel quand il s’engage dans la Marine nationale, mais le garçon revient en 1933 dans son village léonard et devient maçon à son tour, à Brest. Jeune homme autodidacte et idéaliste, il adhère au parti communiste en 1936.

Le Guimilien est un élément très prometteur en Espagne. Dès le 1er août 1937, il est nommé lieutenant. Il quitte le pays en 1938, après avoir été blessé. De retour en France, il fait l’objet d’une surveillance particulière et est mobilisé.

Cela ne l’empêche pas de rentrer dans la Résistance assez tôt, dans le Brest occupé. Ses faits : sabotage des stations électriques de l’Arsenal et attaque à l’explosif des locaux de l’état-major de la Kriegsmarine, en septembre 1942.

Fin de partie le 2 octobre. Albert Rannou est arrêté, avec dix-huit autres Francs-tireurs et partisans (FTP). Direction Pontaniou pour l’enfer. « Ils sont torturés par les policiers français d’octobre 1942 à janvier 1943. Ils ne parlent pas », rappelle l’historien. Début 1943, alors qu’il est emprisonné à Jacques-Cartier, à Rennes, il écrit sa première lettre à ses parents. Il leur cache la torture. Les courriers passent avec la complicité des gardes. Considéré comme un cadre national du parti communiste, il est transféré à Fresnes (Val-de-Marne), le 28 juillet.

Un Résistant méconnu

La sentence tombe un mois plus tard : il est condamné à mort par le tribunal militaire allemand du Gross Paris. Le même sort attend ses dix-huit camarades. Sa dernière lettre date du 17 septembre 1943. Albert Rannou est conduit au mont Valérien, dominant Suresnes (Hauts-de-Seine). Il est fusillé à 16 h, dans la clairière. Sa dépouille, dispersée dans une fosse commune.

Ses restes sont exhumés qu’en 1947. Ironie du sort, lorsque son cercueil parvient à la gare de Guimiliau : seul le maire et ses parents sont là. « Les terres léonardes étaient très cléricales. Communiste, c’était mal vu », souligne l’historien.

Sur sa sépulture, aucun signe. « Une plaque a été rajoutée dans les années 2000. Il est rétrogradé sous-lieutenant. » Sa concession expire très prochainement, « il faudrait que la municipalité la préserve », insiste Dominique Derrien.

Le nom d’Albert Rannou est méconnu. Simplement gravé sur les monuments aux morts de Guimiliau et du mont Valérien, ainsi qu’au jardin des fusillés, à Brest. Pourtant, ses lettres « évoquent le quotidien d’un résistant prisonnier. Cela fait penser au journal d’Anne Franck… »


https://www.ouest-france.fr/bretagne/guimiliau-29400/finistere-un-resistant-meconnu-est-mort-il-y-a-77-ans-6976313



(numérisation Mme Micheline LAUNAY)

Ci dessous : cliquez sur le dossier pour le télécharger.

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Source des documents suivants : Dossier FTPF 1946 carton 12
(numérisation Pôle Jean Moulin LG)

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