Colonel BERTHAUD

Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 14 février 2021 /mise à jour le 28 mai 2022


Nom du ou des réseaux d'appartenance dans la Résistance :


Colonel BERTHAUD

Réseau Centurie

Responsable Finistère-sud

Libération au 1er avril 1944

Chef départemental des FFI au 27 juin 1944


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Complément d'infos :


Source :
https://www.resistance-brest.net/mot93.html

"La Résistance issue de la Marine Nationale se rallie en mars.

En mai 1944, après la rencontre du Juch, le mouvement O.R.A et le réseau Vengeance viennent renforcer le dispositif.

En juin des tentatives de rapprochements sont effectuées avec les F.T.P, elles ne se concrétiseront qu’en Juillet dans le sud Finistère et en Août pour le nord.

Au total, il est estimé que l’effectif F.F.I du Finistère atteindra près de 12 000 soldats, contribuant à la libération du département.

A noter que Donnart, Fonferrier et Le Floch seront tous arrêtés peu avant la Libération et seul le dernier cité en réchappera.

Décapités, les F.F.I du Finistère parviennent néanmoins à former des unités combattantes.

Lors des combats d’août et septembre 1944, c’est Roger Bourrières, alias Berthaud, qui prend la tête des F.F.I du département."




Source :
http://museedelaresistanceenligne.org/media8506-Roger-BourriA#fiche-tab

Roger Bourrières, alias lieutenant-colonel Berthaud
Le lieutenant-colonel Roger Bourrières-Berthaud, succède à Mathieu Donnard-Poussin comme chef départemental des FFI du Finistère 27 juin 1944 jusqu'à la Libération

Roger Bourrières est né le 8 août 1912 à Ferryville (Tunisie).

Pseudos : Berthaud - Lemarchand

Marié à Marie, trois enfants : Josiane (1937), Christiane (1938), Arlette (1944)

Fils d'Albert Bourrières, agriculteur, et de Marguerite Aché, sans profession.



Décroche son brevet supérieur des écoles techniques de la Marine

Homologué FFC en qualité d'agent P1 du réseau Centurie, du 1er juillet 1942 au 30 septembre 1944.

Responsable Finistère-sud, Libération au 1er avril 1944.

Chef départemental des FFI au 27 juin 1944.


Motif de la proposition :

"Résistant de la première heure, a été pour le département un magnifique exemple de patriotisme en se consacrant tout entier à la préparation du mouvement de Libération. Désigné pour coordonner l'action de toutes les organisations de Résistance du Finistère, il s'est acquitté de cette mission avec autorité et habileté. Payant de sa personne, il participa à de nombreux parachutages et transports d'armes.
Recherché par la Gestapo, il a triomphé de toutes les embûches faisant preuve en toutes circonstances, de qualités de courage et d'abnégation."

Exposé des faits ayant entraîné la proposition :

"Le lieutenant-colonel Berthaud (M. Roger BOURRIERES) s'attache dès le début de l'occupantion à l'organisation du sabotage dans la fabrication des munitions de la pyrotechnie de St-Nicolas. Le rendement s'avisant insuffisant, M. Bourrières fut envoyé à Toulon. De retour à Brest, il se consacre entièrement à la Résistance (groupe Libération-Nord), où il sert comme adjoint au chef départemental. Il se dépense sans compter, et fait preuve d'une inlassable activité en ce qui concerne l'organisation du mouvement, du recrutement et du renseignement.


Le chef départemental et plusieurs chefs militaires ayant été arrêtés et fusillés, toute la responsabilité du département repose sur le lieutenant-colonel BERTHAUD, qui prend en mains, d'une façon magnistrale, la direction des FFI du Finistère.


Payant de sa personne, il participe à de nombreux parachutages, transports d'armes et de personnel venant de l'Angleterre, hébergeant à son domicile des maquisards après leurs opérations de sabotage ; mettant lui-même sur pied de nombreux maquis dans la région de Quimper ; organisant des départs de bateaux chargés de patriotes à destination des îles britanniques ; bien qu'ayant été arrêté deux fois au cours de ses missions, il assure la haute direction des autres maquis, s'y rendant personnellement.


Au moment des combats de la libération en juillet et août 1944, le lieutenant-colonel Berthaud coordonne les divers mouvements de Résistance du département, s'imposant à tous comme chef incontesté et incontestable de 17 000 combattants FFI du Finistère.


Le lieutenant-colonel Berthaud représente dans ce département, le symbôle même de la Résistance française."


Dossier individuel de Roger Bourrières - Service historique de la Défense (SHD, site de Vincennes), 16P 83451



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Source : https://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20040517&article=7998578&type=ar

Photo de gauche :

Le dimanche 24 septembre 1944, le pays bigouden fête sa Libération.

Prise d'armes, place de la République, avant le départ du défilé pour le monument aux morts.

De gauche à droite :

le capitaine Corentin Kerveillant

le commandant André Stephan

le colonel Berthaud (Roger Bourrières)

le lieutenant-colonel Chevalier (Daniel Trellu)

le colonel Fouche

le capitaine Le Roy

et le commandant Marsouin (Le Maigre).


(Photo DR, collection Rémy Pencreac'h)

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Le
colonel Berthaud avait son PC dans le canton de Pont-L'Abbé, puis au château de Kerivoal en Kerfeunteun, à Quimper, chez Alfred Le Mercier


https://www.letelegramme.fr/soir/patrimoine-les-beaux-atours-du-chateau-de-kerivoal-19-09-2019-12386990.php


Source :
https://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20000510&article=20000510-1096543&type=ar

8 mai : une rue en hommage au « colonel Berthaud »


Lundi, deux événements ont marqué les cérémonies célébrant la victoire de la guerre 39-45.

Joseph Nicolas a d'abord été décoré de la Croix du combattant en présence des anciens combattants et d'Huguette Prigent maire.

L'assistance s'est ensuite regroupée près de la rue qui jouxte l'église et le cimetière.

Huguette Prigent a retracé la vie du colonel Berthaud, en présence de sa fille, Mme Petetin, et sa petite-fille. Les résistants du Finistère étaient représentés par M. Jacopin.

Roger Bourrières est né le 8 août 1912 à Ferryville en Tunisie. « Berthaud » fut son nom de résistant. Agent technique à la pyrotechnique de Saint-Nicolas, il fut chargé de la liaison entre le nord et le sud du département, dans le cadre du mouvement « Libération ».

Après l'arrestation de
Ferdinand le Floch, « Nicolo », le 22 janvier 1944 à Quimper, il devient responsable pour le Sud-Finistère et participe à l'organisation de l'armée secrète.

Il avait son PC dans le canton de Pont-L'Abbé, puis au château de Kerivoal en Kerfeunteun, à Quimper, chez Alfred Le Mercier.

A la
disparition de « Poussin », fin juin 1944, « Berthaud » devient chef départemental des FFI et exerce ce commandement militaire jusqu'à la libération complète du département et la dissolution des FFI (Forces françaises libres).

A partir du 8 août, et en attendant la nomination officielle du préfet Lecomte, il assure l'intérim à la préfecture dont certains services furent transférés par la suite dans l'immeuble Lebon (ex-Feldkommandantur), jusqu'à la réparation des dégâts causés par l'incendie du 5 août.

Après la guerre, le « Colonel Berthaud » a poursuivi une brillante carrière. Avec sa famille, il résida à Guissény, rue du Chanoine-Rannou et sa fille s'est depuis installée à Nodéven.

L'ancienne rue du cimetière, nouvellement restaurée, dans le cadre de l'aménagement du bourg, porte désormais le nom de « Colonel Berthaud » en souvenir de lui et de la Résistance.

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Pour en savoir plus sur les évènements survenus pendant la 2e Guerre Mondiale dans le Finistère (existe deux tomes)


Source :
https://bigouden1944.wordpress.com/tag/colonel-berthaud/
Ci dessous :
Guerre et Résistance en Pays Bigouden
1940-1945 l'occupation, la clandestinité, les rafles, les fusillés La Torche-Poulguen

Étiquette : Colonel Berthaud
Les années noires du pays bigouden
Le 20 juin 1940, le déferlement des troupes allemandes, dans sa progression foudroyante vers l’ouest, parvient en bout de course, jusqu’à notre pays bigouden. Un baroud d’honneur l’a un peu retardé devant LORIENT, mais à QUIMPER , les troupes maigres, disparates, inopérantes, sont restées dans leur caserne.
C’est dans une stupeur paralysante que la population vit le début de l’occupation. Routes et rues se sont vidées. Derrière les rideaux des fenêtres, des regards angoissés fixent les uniformes felgraü, tandis que résonnent les lourdes bottes et que montent les chants orgueilleux et scandés.
PONT -L’ABBÉ ne constitue pas un centre stratégique notable. Nos ports-abris, inaptes à recevoir des bateaux de guerre, mais dotés d’une flottille de pêche importante, constituent avec la surveillance côtière le seul objectif puissant. Aussi, dès l’abord, le dispositif des troupes allemandes est-il assez léger, de l’ordre d’un bataillon. A PONT-L’ABBÉ, les principaux bâtiments scolaires sont accaparés : l’École Primaire Supérieure et le Collège Saint-Gabriel qui va abriter la Kommandantur, avec le Bureau général et la prison. Les troupes sont réparties entre Lestréminou, en PLOMEUR, PLO­BANNALEC et Trévannec en PONT-L’ABBÉ. De petites garnisons sont distribuées le long du littoral pour appuyer l’action de la Gast (police des ports plutôt que douane).
La cohabitation de l’occupé et de l’occupant s’installe. Le travail a repris, les commerces sont ouverts. Des soldats, ayant échappé à l’internement, retrouvent leur famille. D’autres, hélas, sont cueillis chez eux et conduits. dans des camions à la caserne de la Tour-d’Auvergne à QUIMPER. Ils ne pressentent pas que les stalags vont les retenir pendant cinq ans.
Bien vite, la botte de l’occupant va se faire plus lourde. Dans nos ports, la vie va souffrir de la limitation de plus en plus sévère des jours et horaires de sorties, de l’insuffisance de carburant, de la désorganisation des moyens de trans­port et du contrôle de plus en plus pointilleux et méfiant de la Gast à la sortie comme à la rentrée au port. La fouille devient une règle.
Malgré cela, dès le 22 juin 1940, à bord du « Korrigan », vingt patriotes gagnent l’Angleterre. Quatre d’entre eux, des Guilvinistes, vont établir un véritable service régulier, et embarquer, à TRÉBOUL, à huit reprises, des volontaires pour les Forces Françaises Libres, à bord du « ROANEZ AR PEOC’H ». Le 24 juin, le « Notre-Dame de Bon Conseil », un sar­dinier de 20 pieds de quille, doté d’un moteur Beaudoin de 22 cv à essence, pouvant également marcher à la voile, quitte à minuit et demie le port de KERITY avec huit hommes à bord, tous de PENMARC’H. Après 55 heures de traversée, deux journées et deux nuits pendant lesquelles il aura fallu pomper sans arrêt, sans manger ni boire, la pinasse aborde à Sainte-Mary’s, des Iles Scilly. C’est l’Angleterre et la liberté. Deux des huit hommes sont encore vivants. Parmi les dispa­rus : Julien DUPUIS, tué le 12 septembre 1940, lors de l’expédition malheureuse de DAKAR, sera l’un des premiers résistants fait Compagnon de la Libération à titre posthume.
Contre l’occupant, dont la brutalité et la morgue grandissent progressivement, au fur et à mesure que le sort des armes tourne en sa faveur et contre le nazisme, des actes isolés de rébellion : le 20 novembre 1940, un marin-pêcheur de SAINT-GUÉNOLÉ,
Francois PÉRON, âgé de trente ans, est arrêté pour avoir porté un coup de poing à un sous-officier, commandant une patrouille, en riposte à un coup de crosse. Condamné à mort, repris après une tentative d’évasion de la maison d’arrêt de Quimper, la jambe brisée, il est enfermé dans une cellule avant d’être hospitalisé à Quimper, puis à Concarneau. « C’est près de cette ville, dans le domaine de Kériolet, que les Allemands fusillent François PÉRON, le 25 février 1941, allongé sur un brancard, à cause de sa blessure. L’évasion dramatique de PÉRON, les circonstances de son exécution, la première en date dans la région de Quimper, frappent et indignent l’opinion publique. D’aucuns révi­sent leur jugement sur les .Allemands « corrects ». (« Le Finistère dans la guerre », de G.M. Thomas et A. Le Grand.) F. PÉRON sera fait Compagnon de la Libération à titre posthume par le Général de Gaulle. .
En 1941, le « Vincent-Michelle » en juillet, et le « Veach Mad », en novembre, conduisent à des sous-marins des patriotes français, non sans difficultés. Fait intéressant, le « Vincent-Michelle », de Saint-Guénolé-Penmarc’h, ramène de sa mission des postes émetteurs qui manquent cruellement aux réseaux de renseignements qui, petit à petit, s’organi­sent. Manquent aussi des armes et des munitions. Pour le compte des F.T.P .F. le côtre  » Audacieux » reçoit des containers transbordés du N51 de
Daniel LOMENECH, au large de Belle-Ile. Il les transporte jusqu’aux approches de Penfret aux Glénan, où il les mouille. « L’Entre-Nous » chargera quatre. containers et pourra les débarquera au quai de Léchiagat, grâce au sang-froid du matelot Guillaume BODÉRÉ, lors du contrôle de la Gast. Deux barques: le « Saint-Tudy » et « L’Exploité des Mers », vont amener les autres containers au fond du port de Lesconil. A partir de novembre 1942, un bateau concarnois, le « Papillon des Vagues », fait parfois escale à Saint-Guénolé. C’est que, sur 6 hommes d’équipage, quatre sont du coin: les frères René et Armand CARVAL, Michel LE GARS, Alain HELIAS. Il est l’un des maillons du réseau CND.CASTILLE que le Colonel REMY a réussi à tisser et qui, sous le nom de code « NARVAL » et chaque fois que « Denise a les yeux bleus« , ,à la B.B.C., accomplira une liaison en mer avec un sous-marin anglais avant que, le 23 décembre 1943, la Gestapo n’arrête sur les quais de Concarneau tout l’équipage qui sera déporté au sinistre camp de MAUTHAUSEN.
Étiquette : Colonel Berthaud
Suite :
Fin 1943, des résistants transportent au château d’eau de Pont-l’Abbé, pour le compte de « Libé-Nord », deux camions d’armes et de munitions, parachutées près de la forêt du Cranou. Cette opération. est contrôlée par le Colonel BERTHAUD, dont la famille est repliée à Pont-l’Abbé. Progressivement, la Résistance se structure dans divers mouvements et réseaux. Sont actifs dans le canton: les mouvements « Libération-Nord », dont le groupe originel s’est constitué autour de quelques instituteurs de Pont-l’Abbé, « Vengeance », commandé régionalement par les frères DUPOUY, jusqu’à leur déportation en Allemagne d’où ils ne reviendront pas, les F.T.P.F. rangés autour de Daniel TRELLU (futur Colonel CHEVALIER) et qui vont fournir des résistants au maquis de Spézet.
Un fait très grave : l’arrivée à Pont-l’Abbé, début 1944, d’un régiment essentiellement caucasien. La situation devient tendue… L’ennemi rendu nerveux par ses dures défaites et la prescience du grand débarquement allié, sait par ailleurs que la Résistance se renforce. Des coups de main l’avertissent que les « terroristes » guettent le moment de la lutte armée. Dans le canton, le groupe « Vengeance » est décimé. Plusieurs de ses membres sont déportés en Allemagne. Un peu plus tard, de féroces représailles vont faire de Plobannalec-Lesconil et de l’Ile-Tudy deux bourgades martyres.
Le 6 juin 1944, un fort groupement F.T.P.F. occupe prématurément Plomeur, y fait quatre prisonniers ennemis qui sont conduits et internés à Plonivel. Ils vont être libérés par les Allemands alertés et renseignés, le 9 juin. Ce jour-là, les deux
frères VOLANT sont abattus, et une série de rafles impitoyables, jusqu’au 19 juin, va terrifier la population. 38 jeu­nes hommes sont arrêtés, dont 16 sont fusillés à la Torche, en Plomeur, du 15 au13 juin. Un autre est fusillé au Collège St-Gabriel, tout comme un otage de Plomeur, son Maire, Louis MEHU. Deux des déportés du camp de Dora vont y périr. Au total, vingt-huit de ses enfants vont s’inscrire au martyrologe de Lesconil.
Dans la même période, la population de 1’Ile-Tudy est plongée dans le malheur. Tout s’est mis en place le 2 février 1944 avec l’opération « Dalhia » au cœur de laquelle se trouve Yves LE HENAFF (« Fanfan »). Dans la nuit sombre et venteuse, une pinasse noire, assez ancienne, le « Jouet des Flots », mouillée devant la Grande Grève de L’Ile-Tudy, reçoit sa cargaison amenée par quatre marins-pêcheurs : au total 32 hommes dont 26 doivent être conduits au large de l’Ile de Sein pour y être embarqués sur un escorteur britannique qui les transportera en Angleterre. Parmi eux, deux personnali­tés éminentes de la Résistance: Pierre BROSSOLETTE et Emile BOLLAERT qui rentrent à Londres, porteurs de messa­ges importants destinés au Général de Gaulle; de même le futur Général JOUHAUD ; d’autres notabilités françaises ou anglaises, et 10 aviateurs alliés tombés sur notre territoire ou même à l’étranger et qui doivent reprendre le combat. La mer est forte, surtout après Penmarc’h, et dès le début la quille a talonné la roche. A mi-chemin de Sein, le bateau fait eau et la situation s’aggrave : le moteur est noyé tandis que l’on s’approche de la dangereuse Chaussée de Sein. La voile est montée, mais emportée par le vent. Grâce à un matelot courageux, une drisse est passée en haut du mât, ce qui permet de conduire le  « Jouet des Flots » dans les rochers des accores de Plogoff, à Feunteun an Aod. Le débarquement est dramati­que mais réussi… et le  » Jouet des Flots » vite disloqué, coule. L’accueil de Plogoff est chaud, mais il faut vite se disperser. Treize résistants sont arrêtés par les Allemands soupçonneux, dont Brossolette, Bollaert, Yves Le Hénaff, seul Bollaert survivra à la guerre.
Plusieurs mois plus tard, trois marins-pêcheurs de l’Ile-Tudy sont pris dans une vaste rafle à Combrit et Plomelin, le 19 juin. Deux d’entre eux ne reviendront pas. Le lendemain, avant l’aube, une rafle implacable s’abat sur l’Ile-Tudy où presque tous les jeunes résistants sont arrêtés. Ils vont rejoindre le camp de concentration de DORA, pour un cruel des­tin. Seize victimes, c’est énorme pour la petite commune de l’Ile-Tudy. Parmi eux, deux avaient participé au dernier voyage du  « Jouet des Flots ».
Les autres communes du canton ont été relativement épargnées (Pont-l’Abbé a perdu 8 fusillés ou déportés).
Beaucoup ont survécu grâce au patriotisme de notre population, et spécialement des paysans, qui ont abrité le maquis. Grâce aux mairies où la Résistance fut presque de règle.
Après que les Allemands en fuite aient fait sauter des munitions dans un train en gare de Pont-l’Abbé, comme dans un camion près du Château, la Pays Bigouden est libéré.
Deux bataillons F.F.I. apparaissent: le « Bataillon Bigouden » et le .’Bataillon Antoine Volant ». Le Bataillon Bigou­den a été rejoint par des déserteurs: 29 Russes, 3 aviateurs polonais et 3 Allemands. S’y insère une section de Républi­cains espagnols. L’une de ces compagnies est recrutée à Plonéour, hors du canton de Pont-l’Abbé. Le 12 août, une action à Tréguennec coûte aux Allemands deux morts en combat et 72 prisonniers. A la mi-septembre, le Bataillon Bigouden par­ticipe au siège et la prise des casemates de Lézongar, à Audierne, faisant 60 prisonniers remis aux Américains, tandis que le Bataillon Antoine Volant est engagé dans la réduction de la poche de Crozon. De la fin du mois de septembre 1944 jusqu’au 8 mai 1945, chaque bataillon fournit une compagnie pour combattre sur le front de Lorient. La compagnie qui émane du Bataillon Bigouden y perd, entre autres, son capitaine,
Louis LE DREZEN, tombé en opération.
D’autres des nôtres combattent et parfois meurent dans d’autres unités, dont un dans la 1ère Armée. Notre canton bigouden a chèrement payé son patriotisme.
Louis LE CORRE.

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