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MAZÉ Ernest

Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 17 avril 2020 / mise à jour 8 juillet 2024


Nom du ou des réseaux d'appartenance dans la Résistance :


Renseignements à venir

SOURCE : https://www.resistance-brest.net/

Ci dessous : cliquez sur le dossier pour le télécharger.

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Sources : OUEST FRANCE
https://www.ouest-france.fr/bretagne/douarnenez-29100/douarnenez-ernest-maze-est-decede-6844951?fbclid=IwAR17RJWv1OwldzTaciwGbRyJZVpJdrGPoLu2VOu2ApzUG2AQ2WrD52LlsBk

https://www.ouest-france.fr/bretagne/douarnenez-29100/ernest-maze-la-resistance-dans-les-veines-882481

Douarnenez. Ernest Mazé, ancien résistant, est décédé
Ancien résistant et fait Chevalier de la Légion d’honneur en 2014, Ernest Mazé, né au Relecq-Kerhuon (Finistère) et venu en retraite à Douarnenez, est décédé à l’âge de 97 ans.

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Venu en retraite à Douarnenez (Finistère), Ernest Mazé s’est éteint à l’âge de 97 ans. Né au Relecq-Kerhuon en 1923 d’un père cheminot militant communiste, il est entré en 1940 dans la Résistance contre les fascistes. Il sera arrêté par les Allemands en 1942 et torturé.
Un récit de vie qu’il avait conté à Ouest-France, il y a sept ans.

À la Libération, il reçoit la médaille de la Résistance de la part du Général de Gaulle et sera nommé Chevalier de la légion d’honneur en 2014.

Syndicaliste, comme son frère Édouard qui sera tué d’une balle en pleine tête lors d’une manifestation à Brest en 1950 à l’âge de 26 ans, il a rejoint la section des retraités CGT de Douarnenez et du Cap Sizun à son arrivée en retraite à Douarnenez. « C’est avec beaucoup de tristesse que la section a appris le décès du doyen de ses adhérents », s’est exprimée, dans un communiqué, le syndicat.

Ses obsèques seront célébrées dans l’intimité familiale ce mardi 26 mai 2020.

Témoignage

« Dans la Résistance, tout communiste qu'on était, on était fier d'être gaulliste. » La voix posée, l'oeil pétillant, Ernest Mazé pose sur la table la médaille de la Résistance que lui a remis le Général de Gaulle à Brest, à la Libération. « C'est une reconnaissance. Il a aussi remis à mon père la légion d'honneur. »

Né en 1923 au Relecq-Kerhuon, Ernest Mazé a rapidement mis ses pas dans le sillon tracé par son père cheminot, militant communiste. Trois enfants dans la famille, trois garçons, dont Édouard, syndicaliste, qui sera tué d'une balle en pleine tête lors d'une manifestation à Brest en 1950, à l'âge de 26 ans. Une famille modeste, dans laquelle les enfants ne restent pas longtemps à l'école.
« Mon certificat d'étude en poche, je suis resté un an en cours supérieur. Puis mon père m'a dit un jour :''Maintenant, faut que tu ailles au boulot''. »

Aux côtés des Joc

Dès 14 ans, il apprend le métier de plombier-chauffagiste et devient, trois années plus tard, en 1940, ouvrier hautement qualifié.
« Cette année-là, je suis entré aux Jeunesses communistes et dans la Résistance active, se souvient Ernest Mazé. On a été les premiers jeunes à combattre les fascistes. » Face aux « cagoulards » et aux « Croix de feu » du colonel Delaroque tout d'abord, il se souvient de combats très physiques : « On se battait aux côtés des Jeunes ouvriers chrétiens, nos rapports étaient très bons. »

La nuit, après le couvre-feu, Ernest Mazé distribue des tracts dans Brest : L'Humanité, Combat ou encore France d'abord, de sensibilité chrétienne :
« Toujours à deux car c'était très risqué. » Le 1er février 1942, alors qu'il travaille à l'École navale, le jeune Résistant est arrêté : « Trois hommes en imper sont entrés et m'ont mis les menottes. » Dans la « Traction avant » des Gestapistes, Ernest est envoyé à la prison du château. Au bout de quinze jours, gardés par la police municipale, ils seront 54, dont son père, arrêté trois jours après lui.

Le 2 février, Ernest Mazé est interrogé :
« Je n'ai pas parlé », souffle-t-il, posément. Durant trois jours, le jeune Résistant sera fouetté : « Le premier jour, je n'avais pas trop mal. Mais après... » Rien à manger, pas le droit de se laver, les prisonniers sont ravagés par les puces et les poux. Des ouvriers portugais travaillant au-dessus de sa cellule fournissent à Ernest une lame de scie à métaux. Il tente l'évasion, une nuit, en limant les barreaux des fenêtres. Et se fait repérer. « Là, j'ai eu affaire au brigadier-chef, un type très méchant. On le surnommait Bec d'oiseau. Il m'a pointé son pistolet sur la poitrine et a tiré. Il n'y avait pas de balle. Ce type a été fusillé par un Résistant un mois plus tard. » Au bout de trois mois, les 54 prisonniers sont transférés à Rennes.

« Quand nous sommes arrivés à la gare de Brest, la comtesse de Rodellec, de Saint-Marc, nous a donné cinq morceaux de sucre. »

Libres, sans explication

Le convoi s'arrête à Morlaix, car les Alliés bombardent le viaduc. Le train rejoint alors Landerneau, direction Lorient pour rejoindre l'Ille-et-Vilaine.
« À notre arrivée à la prison Jacques-Cartier à Rennes, les Nazis nous ont mis sous une douche glacée. Et donné des vêtements rudes et des sabots. » Durant sept mois, les prisonniers brestois sont séparés dans deux cellules. « Pendant une semaine, j'ai été mis dans une petite pièce, en compagnie d'un jeune homme, que je ne connaissais pas. Il voulait que je parle. »

Ernest Mazé est ensuite interrogé trois fois par un juge d'instruction allemand.
« Sans aucune brutalité, il me parlait poliment. Je m'en souviens comme si c'était hier. » Ému, le Résistant poursuit : « En sortant, il m'a donné des cigarettes pour mes copains de cellule... Je dois la vie à cet homme-là. »

Quelque temps plus tard, sans explication, Ernest Mazé, son père et un autre prisonnier sont libérés.
« Nous sommes aussitôt rentrés à Brest. Au bout de huit jours, je rejoignais un camp de Résistants à Lanrivoaré. J'étais encore plus actif qu'avant. On avait des armes, des mitraillettes américaines. » En cette fin d'année 1943, les militaires allemands sentent venir la défaite : « On les arrêtait. Ils s'enfuyaient de Brest, perdus. »


Source des documents suivants : Dossier FTPF 1946 carton 12
(numérisation Pôle Jean Moulin LG)

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