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LE CRAS ANDRE

Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 17 avril 2020 / mise à jour 8 juillet 2024


Nom du ou des réseaux d'appartenance dans la Résistance :


Lieutenant FTP de la Cie Leclerc du bataillon La Tour d'Auvergne

FREDO dans la Résistance



Chers amis,

Nous avons rendu hommage à notre cher camarade et ami André LE CRAS, hier 25 août 2015, lors de ses obsèques au cimetière de Lanriec-Concarneau.

"André LE CRAS,

Résistant du groupe des futurs jeunes instituteurs de l'EPS de Quimperlé, lieutenant FTPF-FFI de la compagnie Leclerc du bataillon La Tour d'Auvergne. Libération de Quimper, Concarneau, presqu'île de Crozon.

Nous rappelons la mémoire des Résistants qui ont marqué son parcours:

-
son professeur fut Pierre GUEGUIN, maire de Concarneau, fusillé à Châteaubriant le 22 octobre 1941

- Eugène LE BRIS, de Lanriec, fusillé le 29 janvier 1943 (procès dit des "42" de Nantes) et son camarade de l'EPS Etienne MILLOUR, 20 ans, tué aux combats de Kernabat 15 juillet 1944."

+ photo de remise de la Légion d'honneur le 3 juillet par le général Hervé Le Bot (à droite) (André n'a pu être décoré par  Préfet du Finistère le 8 mai, il venait de faire un malaise cardiaque)

+ parmi les nombreux textes d'André reçus, celui qui concerne la libération de Quimper.

Les autres suivront...quand j'aurai numérisé ses manuscrits. A bientôt!

Anne FRIANT-MENDR
ÈS
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Fouesnant, le 18 mai 2010





La Libération de Quimper- Témoignage de Monsieur André LE CRAS, lieutenant FTP de la compagnie Leclerc, du bataillon La Tour d'Auvergne
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QUIMPER, première préfecture de France continentale* libérée par elle-même


« Le 4 août 1944 je suis appelé par André STEPHAN qui dirigeait les FTP du Sud-Finistère. Il était l'adjoint de BERTHAUD, chef départemental des FFI. 
-  On crée le bataillon La Tour d'Auvergne, il faut que tu viennes donner un coup de main à Gaston (Gaston KERVAREC, le capitaine).
Je commandais alors la compagnie Leclerc, basée à Concarneau. J'avais pris la suite de Etienne MILLOUR de Fouesnant, mon condisciple de l'EPS* de Quimperlé, tué au combat de Kernabat* le 15 juillet.
J'arrive à Quimper à vélo, le jour même vers 16 heures.
J'ai été surpris de voir une ville libérée, des drapeaux partout. Le long de l'Odet, les Allemands brûlaient des papiers mis en tas, pendant que des camions chargeaient le matériel pour le départ. Tout juste si, Allemands et Français ne fraternisaient pas pour célébrer la fin de la guerre.
André STEPHAN et Gaston KERVARREC étaient auprès de la préfecture. Une traction et un chauffeur nous attendaient. Nous décidons d'aller voir BERTHAUD, vers la rue de Pont l'Abbé.
- Vous arrivez trop tard. Il y a un quart d'heure que les Allemands sont partis.
Ils avaient donc loupé BERTHAUD.
Nous sommes alors repartis vers la préfecture. Nous avancions le long de l'Odet, quand nous avons vu venir vers nous, à l'autre bout, venant de la gare, une camionnette pleine de gens qui chantaient. A ce moment là j'ai vu dans notre dos un véhicule blindé allemand qui s'avançait.
Nous allions être coincés entre eux. Nous nous arrêtons. Nous sortons tous les quatre de la traction. André , Gaston et le chauffeur entrent dans les baraques de bois qui sont là, face à la poste aujourd'hui. Moi je cours me cacher derrière une des baraques.
Temps d'arrêt des Allemands avant de tourner vers la route de Brest. Arrêt et coup de canon dans le couloir des baraques. Notre chauffeur est tué. Il ne s'était pas couché à terre.

A la suite on s'est retrouvé. André STEPHAN a tiré quelques coups de feu, mais le camion allemand était déjà loin.
Nous avons traversé l'Odet et sommes entrés dans l'immeuble de la Compagnie LEBON qui était devenu la préfecture pendant un moment.
Là nous avons rencontré des policiers. Nous étions une trentaine. Eux avaient des armes. Des mousquetons utilisés dans l'artillerie. Plus courts. Très bons fusils.
Ils nous ont distribué des armes, chacun un fusil. Nous nous sommes mis aux fenêtres.
Est arrivée une voiture hippomobile. Un seul conducteur, un soldat allemand, et un cheval qui trottait le long de l'Odet. Une allure de promeneur. Tous les fusils ont tiré sur lui. Ni le conducteur ni le cheval n'ont bronché. Ils ont continué leur route.
Il était alors une heure avancée de la nuit et la préfecture brûlait. C'était la nuit du 4 au 5 août. »

André Le Cras
Témoignage recueilli par Anne Friant

* «  continentale «  et non « métropolitaine » la Corse s'étant libérée elle-même fin 43




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3 juillet 2015 - Remise de Légion d'Honneur à André LE CRAS par le Gal LE BOT

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Hommage à A. Le Cras par Anne FRIANT

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l'Urne d'André LE CRAS- résistant

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LE CRAS ANDRE Chant des partisans

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LE CRAS ANDRE En attente, les drapeaux

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LE CRAS ANDRE Hommage des drapeaux

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LE CRAS ANDRE Jean PERRU

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LE CRAS ANDRE la garde

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LE CRAS ANDRE la montée

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LE CRAS ANDRE Lecture par Anne FRIANT

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LE CRAS ANDRE recueillement

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SOURCE : https://www.ouest-france.fr/bretagne/concarneau-29900/quand-andre-le-cras-se-souvient-de-la-resistance-3540458

Quand André Le Cras se souvient de la Résistance

Vendredi, le lieutenant FTP de la Cie Leclerc du bataillon La Tour d'Auvergne, a reçu les insignes de chevalier dans l'ordre de la Légion d'Honneur. À 91 ans. Pour son engagement dans la Résistance.

Il est né le 8 juin 1924 à Lanriec, commune à part entière à l'époque. Dans le même lieu-dit où il vit aujourd'hui, à Toulmengleuz. Là où il cachait parfois ses activités de résistant pendant la guerre.

À 91 ans, le Lanriécois André Le Cras est aujourd'hui l'un des derniers représentants de la Résistance locale FTP.

Un engagement salué par le général Hervé Le Bot qui lui a remis ce vendredi, au domicile de sa fille, au Cabellou, les insignes de chevalier dans l'ordre de la Légion d'Honneur.

Un parcours salué qu'il lie à jamais à celui de Pierre Guéguin, ancien maire de Concarneau, fusillé le 22 octobre 1941 à la Carrière des Fusillés de Châteaubriant, en représailles de l'assassinat d'un officier allemand, comme quarante-neuf autres otages et compagnons.

« Je dois mon engagement dans les FTP à Pierre Guéguin, explique André Le Cras, ému aux larmes. Il a été mon professeur de mathématiques. C'était un élu communiste à cette époque-là, mais jamais il n'a mis en avant cette étiquette politique dans ses cours. Pour nous, Concarnois, sa mort a été épouvantable. Il a tant fait pour sa ville et son port. Alors on s'est dit qu'à notre tour, on devait faire quelque chose. »

En 1942, André Le Cras a 18 ans. Il veut devenir instituteur. À la rentrée, il intègre le collège moderne des garçons de Quimperlé, un véritable nid de formation des cadres de la Résistance. Avec plusieurs Concarnois et des jeunes du secteur, il décide de monter un mouvement. « Nous étions huit au départ mais nous ne savions pas vers qui nous tourner pour nous connecter à la Résistance, se souvient-il. Finalement, notre groupe s'est rattaché aux Francs tireurs partisans. Au départ nous faisions surtout du renseignement. Puis notre groupe s'est agrandi. À l'époque, on ne recrutait pas comme ça. On prenait des gens sûrs, qui surtout gardaient leur langue. Le cloisonnement était important pour notre survie. » Plus tard, son mouvement sera englobé avec d'autres sous le nom de Compagnie Leclerc, rattachée au bataillon de la Tour d'Auvergne de Quimper.

Lui se souvient avec émotion des coups qu'ils faisaient aux Allemands, « piquant leurs armes lorsqu'ils partaient en goguette dans les cafés du coin. À l'époque, notre bataillon n'avait pas d'argent et très peu d'armes. On faisait tout ce qu'on pouvait pour mettre la main dessus. On a aussi fait des tentatives de déraillement du train de Quimperlé. »

Il deviendra responsable FTP pour le secteur de Concarneau. « En juin 1944, les mouvements de la Résistance s'étaient développés et on a donné un sérieux coup de main aux troupes du débarquement. »

Avec son bataillon, André Le Cras, devenu lieutenant dans la 6e compagnie du 118e régiment d'infanterie, participera à la Libération de Concarneau, de Quimper, de la presqu'île de Crozon et plus largement du Grand ouest. En déminant une plage du côté de Plestin-les-Grèves dans les Côtes-d'Armor, il sera blessé. Lui reste encore aujourd'hui, en souvenir, l'éclat d'un obus logé dans une cuisse.

À la fin de la guerre, il restera quelques années dans l'armée dans le 10e bataillon des chasseurs à pied. Devenu instituteur, il deviendra le responsable du foyer laïque de Quimperlé. Et développera des activités éducatives à travers le cinéma Bel Air.


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