LE CLÉAC'H Louis
Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 17 avril 2020 / mise à jour 8 juillet 2024
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Sur le site Dossier à télécharger
Ville de Rosporden http://www.ajpn.org/commune-Rosporden-en-1939-1945-29241.html
Kernabat près de Scaër https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimperle-29300/commemoration-des-combats-de-juillet-1944-kernabat-729819
https://www.jedburghs-bretagne.com/jedburghs-bretagne-.html
Les premières journées en Bretagne
L'aube du lundi 10 Juillet 1944, venue très rapidement sur la lande et le chemin creux, nous éveilla dans nos duvets et nous nous sentîmes reposés et prêts pour cette première journée sur la terre bretonne. Je pensais que mon petit Jacques avait un an aujourd'hui et que sa mère devait se poser bien des questions sur mon compte.
Je n'avais pas loisir de laisser le coeur et l'imagination s'envoler vers Tlemcen, en ouvrant les yeux j'avais vu un civil de belle allure, entouré de jeunes paysans. Je me souviens de ses pantalons de golf et de son noeud papillon, de son chic regard et de sa franche poignée de mains, les présentations ayant été faites sans perte de temps. Lieutenant Mercier, Son nom véritable est Le Cleac'h. Avait-il choisi son nom de guerre en, souvenir de Mercier la Vendée, aide de camp de Georges Cadoudal ? Il est, quoi qu'il en soit, curieux de noter qu'à 150 ans d'intervalle, presque dans le même pays, deux Mercier ont illustré la Bretagne.
Louis QUENEHERVE - FFI de Rosporden dit "La Plume", mémoire de la compagnie MERCIER (Adjudant Louis LE CLEAC'H chef de poste à la gendarmerie de Rosporden) m'avait confié une photo où on voyait plusieurs personnes devant la stèle de Perros-Guirec "Le Chapeau de Napoléon". 1994
Yves MAZO
Paul CARRON de la CARRIERE
Le Chapeau de Napoléon est-il toujours à Perros-Guirec
Une équipe JEDBURGH dans la bataille de France - Bretagne 1944
(Source https://www.jedburghs-bretagne.com/jedburghs-bretagne-.html )
DISPARITION D'UN GRAND MILITAIRE ET RESISTANT,
LOUIS LE CLEAC'H (1914-2008)
Monsieur Louis Le Cléac’h s’était installé avec sa famille en 1958 4 rue Lantoine à Chatou où il demeura 45 ans.
Son parcours fut celui d’un combattant. Né le 14 juin 1914 à Brest, il était devenu enfant de troupe à 10 ans. En 1927, il était entré à l’Ecole Militaire des Andelys puis en était sorti en 1930 pour rejoindre l’Ecole Militaire Préparatoire d’Autun. Muté à Epinal , il y reçut ses premiers galons de caporal-chef (17.11.1932) puis de sergent (17.06.1933).
Admis à l’Ecole Militaire d’Infanterie et des Chars de Combat à Saint-Maixent de 1937 à 1939, il y devint sous-lieutenant le 1er octobre 1938.
Le 6 avril 1939, il fut affecté au 159ème régiment d’Infanterie Alpine à Embrun et fut promu lieutenant le 25 juin 1940, trois jours après l’Armistice. C’est à ce moment qu’il entra en Résistance et fut chargé de liaison avec le Vercors. Officier de renseignements en 1943 à Grenoble à l’O.R.A, il fut cité à l’Ordre du Corps d’Armée par le général Koenig et décoré de la Croix de Guerre avec Etoile Vermeille.
Il prit le commandement du maquis de Rosporden le 6 juin 1944 sous le nom de code de « capitaine Mercier » et libéra la ville.
Nommé capitaine le 1er août 1944, il participa aux libérations de Concarneau puis de Lorient en octobre 1944 en prenant le commandement du 1er bataillon du 118ème régiment d’infanterie.
Le 20 septembre 1944 , il fut fait Chevalier de la Légion d’Honneur avec attribution de la Croix de Guerre avec Palme.
Affecté à l’Ecole Militaire Préparatoire d’Autun, il prit le commandement du Centre de Perfectionnement d’Infanterie le 15 septembre 1945 puis reçut la Médaille de la Résistance le 3 août 1946. De 1947 à 1951, il commanda la première compagnie d’Infanterie à Rottweil en Allemagne.
Envoyé en Indochine le 20 avril 1951 comme commandant du 4ème bataillon du 3ème régiment de la Légion Etrangère au Tonkin, il fut cité à l’ordre de la Division, reçut la Croix de Guerre des TOE (théâtre des opérations extèrieures) avec Etoile d’Argent et fut nommé Chevalier de l’Ordre National du Vietnam.
De retour en France en 1954, il reçut le commandement de la place de Saint-Brieuc et fut élevé au grade de Chef de Bataillon.
Le 12 mars 1956, il fut envoyé en Algérie dans les Aurès à la tête de la 13ème Demi Brigade de la Légion Etrangère.
Il fut nommé Officier de la Légion d’Honneur le 14 août suivant avec citation à l’Ordre du Corps d’Armée et attribution de la Croix de la Valeur Militaire avec Etoile Vermeille le 1er août 1957.
Affecté à Oran le 18 juin 1958, il reçut la Croix du combattant Volontaire 1939/1945 le 25 juin 1958. Il revint à Paris l’année suivante où il fut affecté au Service de la Sécurité de la Défense Nationale et des Armées puis entra dans le Corps de Réserve de l’Armée en 1961.
Promu lieutenant-colonel le 1er octobre 1968, il fut décoré de l’Ordre National du Mérite le 4 décembre 1978 et se vit attribuer l'une des plus hautes distinctions militaires, celle de Commandeur de l’Ordre de la Légion d’Honneur le 4 mai 1993.
Nous présentons nos plus sincères condoléances à sa famille et saluons un héros discret qui défendit toute sa vie le drapeau de la France avec un courage et un dévouement exceptionnels.
Publié dans CHATOU ET LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE |
Je sus vite qu'il commandait le "Maquis de Rosporden" où il avait rassemblé la valeur de deux compagnies de F. F. I., solidement encadrées de coloniaux démobilisés et d'officiers mariniers de la Marine Nationale. Lui-même était d'active, Maixentais, d'une promotion contemporaine de la mienne à St Cyr.
Nous nous citâmes vite, réciproquement, des noms de camarades communs et la confiance s'établit aussitôt, ravi qu'il était de recevoir une équipe alliée, preuve que les conditions du combat de libération avaient changé. Son gros problème était l'armement : ses quelques deux cents volontaires ne disposaient que de quelques fusils de chasse échappés au contrôle allemand, et d'un seul fusil de guerre, un Mas 36 français, dont la crosse, cassée, avait été entièrement refaite au couteau, à la grande et légitime fierté de son propriétaire qui attendait impatiemment l'occasion de faire, sur les boches, les quelques cartons que lui permettrait la poignée de cartouches sorties elles aussi, de la paille.
Nous réglerons vite les ambitions de Mercier (je dirai comment) mais nous avions deux préoccupations immédiates: la liaison avec Londres et l'accomplissement de notre mission:
"vous ferez en sorte de rencontrer au plus vite le Colonel Poussin."
Je m'étais donné 8 jours pour cet "au plus vite".
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