MOULIN JEAN
Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 17 avril 2020 / mise à jour 8 juillet 2024
Nom du ou des réseaux d'appartenance dans la Résistance :
MAX dans la Résistance
• Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 17 octobre 1942
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 1939-45
• Chevalier du Mérite Agricole
• Médaille commémorative interalliée dite de la Victoire
• Médaille Commémorative de la Grande Guerre
• Médaille commémorative de la guerre 1939-1945 avec barrettes "France" et "Libération"
• Médaille de l'Education Physique avec rosette
• Médaille d'Honneur (argent) des Assurances sociales (Ministère du Travail)
• Médaille de la Prévoyance Sociale
• Médaille d'Honneur (argent) de l'Assistance publique (Ministère de la Santé Publique)
• Chevalier de la Couronne d'Italie (1926)
• Commandeur de la Couronne de Yougoslavie
• Ordre de Jade (Chine, 1938)
• Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 17 octobre 1942
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 1939-45
• Chevalier du Mérite Agricole
• Médaille commémorative interalliée dite de la Victoire
• Médaille Commémorative de la Grande Guerre
• Médaille commémorative de la guerre 1939-1945 avec barrettes "France" et "Libération"
• Médaille de l'Education Physique avec rosette
• Médaille d'Honneur (argent) des Assurances sociales (Ministère du Travail)
• Médaille de la Prévoyance Sociale
• Médaille d'Honneur (argent) de l'Assistance publique (Ministère de la Santé Publique)
• Chevalier de la Couronne d'Italie (1926)
• Commandeur de la Couronne de Yougoslavie
• Ordre de Jade (Chine, 1938)
Jean MOULIN et la BRETAGNE
Jean Moulin dit MAX était un célèbre résistant français qui a joué un rôle clé dans la résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. Bien que né à Béziers dans le sud de la France, Jean Moulin avait des liens étroits avec la Bretagne.
En effet, Jean Moulin a étudié à l'École des Beaux-Arts de Rennes et a été conservateur du musée des Beaux-Arts de Quimper en 1930. En 1933, il a été nommé sous-préfet de Châteaulin, une petite ville du Finistère, où il s'est impliqué dans la vie locale et s'est lié d'amitié avec de nombreux Bretons.
Pendant la guerre, Jean Moulin a été nommé par le général de Gaulle comme représentant de la France libre en zone sud et a organisé la résistance en Bretagne et dans d'autres régions de France. Il a également joué un rôle crucial dans la fusion des différents mouvements de résistance en un seul mouvement, le Conseil national de la Résistance (CNR).
Klaus Barbie torture lui-même Jean Moulin qui décède en 1943 des suites des tortures qu'il a subies lors de son arrestation par la Gestapo.
Sa mort a été un événement majeur dans l'histoire de la résistance française et a suscité un élan de soutien et de mobilisation dans toute la France, y compris en Bretagne où il avait laissé une forte impression.
Plusieurs oeuvres de Jean MOULIN sont exposées au Musée des Beaux-Arts de Quimper : https://www.mbaq.fr/fr/nos-collections/max-jacob-et-ses-amis/jean-moulin-pieta-521.html
Pour en savoir plus sur Jean MOULIN :
- https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/jean-moulin
- https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/jean-moulin
- https://www.ouest-france.fr/bretagne/chateaulin-29150/du-temps-ou-jean-moulin-etait-breton-sous-prefet-et-artiste-1751816c-69a2-11ec-99d3-75f69f727f74
Source : Histoire de rues CARHAIX par Dominique MESGOUEZ
Jean Moulin:
Préfet du Finistère et unificateur de la résistance
Jean Moulin est né en juin 1899 à Béziers, son père était professeur d'histoire.
Ce jeune homme chétif et nerveux est mobilisé en 1918, quelques mois avant l'Arnistice.
Il deviendra ensuite successivement chef de cabinet du préfet de Savoie, sous-préfet d'Albertville puis sous-préfet de Châteaulin de 1930 à 1932.
Jean Moulin s'adapta au climat breton qu'on lui avait tant décrié et la vie tranquille de cette sous-préfecture ne lui causa que peu de soucis.
Il la quitte pour le ministère des affaires étrangères, puis diverses affectations préfectorales en France (HauteSavoie, Loiret, Aveyron).
Préfet d'Eure-et-Loire au début de l'occupation allemande, Jean Moulin est relevé de ses fonctions par décret du 17 juillet 1940.
Il se retire en zone libre avant de revenir à Paris pour étudier les possibilités d'implanter et d'organiser une résistance cohérente dans le pays. Il est alors décidé à rejoindre le Général de Gaulle pour lui rendre compte de l'état de l'opinion publique française et lui présenter les différents courants de la résistance.
Il le rencontre en novembre 1941 au 4 Carlton Garden, guidé par Passy, chef du service de renseignements de la France Libre.
Jean Moulin repart de cet entretien chargé de créer en France l'union des diverses tendances de la résistance.
De retour en France il choisit Lyon comme centre principal de ses activités et reste domicilié à Saint-Andiol où il vit sous sa véritable identité.
Les Allemands ne soupçonneront pas ce préfet révoqué d'une quelconque action de résistance et-la surveillance ne sera que sporadique ...
A la suite d'un second séjour à Londres, De Gaulle le charge de former le Conseil National de la Résistance (CNR). Après de multiples contacts et des négociations animées il réussit en plusieurs mois à donner une unité aux divers groupements d'actions sur le sol français, qui n'ont pas tous, loin de là, les même idées et objectifs ...
Mais le 9 juin 1942, le général Delestraint, chef de l'Armée secrète unifiée, est arrêté à Paris.
Jean Moulin décide de lui nommer un remplaçant, mais lors d'une réunion à Caluire le 21 juin, il est arrêté à son tour et transféré au Fort Montluc à Lyon. Il y est torturé pendant plusieurs jours mais ne livre aucun des secrets qu'un chef de la résistance est susceptible de savoir.
Il meurt d'épuisement et de souffrance le 8 juillet suivant.
Jean Moulin:
Préfet du Finistère et unificateur de la résistance
Jean Moulin est né en juin 1899 à Béziers, son père était professeur d'histoire.
Ce jeune homme chétif et nerveux est mobilisé en 1918, quelques mois avant l'Arnistice.
Il deviendra ensuite successivement chef de cabinet du préfet de Savoie, sous-préfet d'Albertville puis sous-préfet de Châteaulin de 1930 à 1932.
Jean Moulin s'adapta au climat breton qu'on lui avait tant décrié et la vie tranquille de cette sous-préfecture ne lui causa que peu de soucis.
Il la quitte pour le ministère des affaires étrangères, puis diverses affectations préfectorales en France (HauteSavoie, Loiret, Aveyron).
Préfet d'Eure-et-Loire au début de l'occupation allemande, Jean Moulin est relevé de ses fonctions par décret du 17 juillet 1940.
Il se retire en zone libre avant de revenir à Paris pour étudier les possibilités d'implanter et d'organiser une résistance cohérente dans le pays. Il est alors décidé à rejoindre le Général de Gaulle pour lui rendre compte de l'état de l'opinion publique française et lui présenter les différents courants de la résistance.
Il le rencontre en novembre 1941 au 4 Carlton Garden, guidé par Passy, chef du service de renseignements de la France Libre.
Jean Moulin repart de cet entretien chargé de créer en France l'union des diverses tendances de la résistance.
De retour en France il choisit Lyon comme centre principal de ses activités et reste domicilié à Saint-Andiol où il vit sous sa véritable identité.
Les Allemands ne soupçonneront pas ce préfet révoqué d'une quelconque action de résistance et-la surveillance ne sera que sporadique ...
A la suite d'un second séjour à Londres, De Gaulle le charge de former le Conseil National de la Résistance (CNR). Après de multiples contacts et des négociations animées il réussit en plusieurs mois à donner une unité aux divers groupements d'actions sur le sol français, qui n'ont pas tous, loin de là, les même idées et objectifs ...
Mais le 9 juin 1942, le général Delestraint, chef de l'Armée secrète unifiée, est arrêté à Paris.
Jean Moulin décide de lui nommer un remplaçant, mais lors d'une réunion à Caluire le 21 juin, il est arrêté à son tour et transféré au Fort Montluc à Lyon. Il y est torturé pendant plusieurs jours mais ne livre aucun des secrets qu'un chef de la résistance est susceptible de savoir.
Il meurt d'épuisement et de souffrance le 8 juillet suivant.
L’ONAC du Finistère a distribué une plaquette « La vie de JEAN MOULIN et les lieux de sa mémoire » lors de la cérémonie de Châteaulin le 21 juin 2013.
Téléchargeable : http://www.onac-vg.fr/files/uploads/Jean_Moulin_lieux_memoire.pdf
André Malraux
M. le Président de la République, voilà donc plus de 20 ans que Jean Moulin partit par un temps de décembre sans doute semblable à celui-ci pour être parachuté sur la terre de Provence et devenir le chef d'un peuple de la nuit. Sans cette cérémonie, combien d'enfants de France sauraient son nom. Il ne le retrouva lui-même que pour être tué et depuis sont nés 16 millions d'enfants.
Puissent les commémorations des deux guerres s'achever aujourd'hui par la résurrection du peuple d'ombres que cet homme anima, qu'il symbolise et qu'il fait entrer ici comme une humble garde solennelle autour de son corps de mort. Après 20 ans, la Résistance est devenue un monde de limbes où la légende se mêle à l'organisation. Le sentiment profond, organique, millénaire, qui a pris depuis son action légendaire, voici comment je l'ai rencontré.
Dans un village de Corrèze, les Allemands avaient tué des combattants du maquis, et donnaient ordre au maire de les faire enterrer en secret à l'aube. Il est d'usage dans cette région que chaque femme assiste aux obsèques de tout mort de son village en se tenant sur la tombe de sa propre famille. Nul ne connaissait ces morts qui étaient des Alsaciens. Quand ils atteignirent le cimetière, portés par nos paysans sous la garde menaçante des mitraillettes allemandes, la nuit qui se retirait comme la mer, laissa paraître les femmes noires de Corrèze, immobiles du haut en bas de la montagne et attendant en silence chacune sur la tombe des siens, l'ensevelissement des morts français. Ce sentiment qui appelle la légende sans lequel la Résistance n'eut jamais existé et qui nous réunit aujourd'hui, c'est peut-être simplement l'accent invincible de la fraternité. Comment organiser cette fraternité pour en faire un combat ?
On sait ce que Jean Moulin pensait de la Résistance au moment où il partit pour Londres, il serait fou et criminel de ne pas utiliser, dit-il, en cas d'action alliée sur le continent, ces troupes prêtes au sacrifice les plus grands, éparses et anarchiques aujourd'hui mais pouvant constituer demain une armée cohérente de parachutistes déjà en place, connaissant les lieux, ayant choisi leurs adversaires et déterminé leur objectif. C'était bien l'opinion du Général de Gaulle, néanmoins lorsque le 1er janvier 42, Jean Moulin fut parachuté en France, la Résistance n'était encore qu'un désordre de courage, une presse clandestine, une source d'information, une conspiration pour rassembler ces troupes qui n'existaient pas encore.
Or ces informations étaient destinées à tel ou tel allié, ces troupes se lèveraient lorsque les alliés débarqueraient. Certes, les résistants étaient des combattants fidèles aux alliés mais ils voulaient cesser d'être des Français résistants et devenir la Résistance française. C'est pourquoi Jean Moulin est allé à Londres, pas seulement parce que s'y trouvaient des combattants français qui eussent put naître qu'une légion, pas seulement parce qu'une partie de l'Empire avait rallié la France libre. S'ils venaient demander au Général de Gaulle de l'argent et des armes, ils venaient aussi lui demander, je cite : «Une approbation morale des liaisons fréquentes, rapides et sûres avec lui.»
Le Général assumait le non du premier jour, le maintien du combat quel qu'en fut le lieu, quelle qu'en fut la forme. Enfin, le destin de la France, la force des appels de juin tenaient moins aux forces immenses qu'il n'avait pas encore données car il faut que la France soit présente à la victoire, alors elle retrouvera sa liberté et sa grandeur. La France et non telle légion de combattants français.
C'était par la France libre que les résistants de Bir Hakeim se conjuguaient, formaient une France combattante restée au combat. Chaque groupe de résistants pouvait se légitimer par l'allié qu'il armait et le soutenait, voire par son seul courage. Le Général de Gaulle seul pouvait appeler les mouvements de résistance à l'union entre eux et avec tous les autres combats car c'était à travers lui seul que la France livrait un seul combat. C'est pourquoi, même lorsque le Président Roosevelt croira assister à une rivalité de généraux ou de parties, l'armée d'Afrique depuis la Provence jusqu'aux Vosges combattra au nom du Gaullisme comme feront les troupes du parti communiste.
C'est pourquoi Jean Moulin avait emporté dans le double fond d'une boîte d'allumettes, la micro photo du très simple ordre suivant : «M. Moulin a pour mission de réaliser dans la zone non directement occupée de la métropole, l'unité d'action de tous les éléments qui résistent à l'ennemi et à ses collaborateurs.» Inépuisablement, il montre au chef des groupements le danger qu'entraînerait le déchirement de la Résistance entre des tuteurs différents. Chaque évènement capital, entrée en guerre de la Russie puis des Etats-Unis, débarquement en Afrique du Nord, renforce sa position. A partir du débarquement, il devient évident que la France va redevenir un théâtre d'opération. Mais la presse clandestine, les renseignements même enrichis par l'action du noyautage des administrations publiques, sont à l'échelle de l'occupation, non de la guerre. Si la Résistance sait qu'elle ne délivrera pas la France sans les alliés, elle n'ignore plus l'aide militaire que son unité pourrait leur apporter. Elle a peu à peu appris que s'il est relativement facile de faire sauter un pont, il n'est pas moins facile de le réparer. Alors que s'il est facile à la Résistance de faire sauter 200 ponts, il est difficile aux Allemands de les réparer à la fois. En un mot, elle sait qu'une aide efficace aux armées de débarquement est inséparable d'un plan d'ensemble, il faut que sur toutes les routes, sur toutes les voies ferrées de France, les combattants clandestins désorganisent méthodiquement la concentration des divisions cuirassées allemandes. Et un tel plan d'ensemble ne peut être conçu et exécuté que par l'unité de la Résistance.
C'est à quoi Jean Moulin s'emploie jour après jour, peine après peine, un mouvement de résistant après l'autre. Et maintenant, essayons de calmer les colères d'en face. Il y a inévitablement les problèmes de personnes et bien davantage, la misère de la France combattante. L'exaspérante certitude pour chaque maquis ou chaque groupe franc, d'être spolié aux bénéfices d'un autre maquis ou d'un autre groupe qu'indignent au même moment les mêmes illusions. Qui donc sait encore ce qu'il fallut d'acharnement pour parler le même langage à des instituteurs radicaux ou réactionnaires, des officiers réactionnaires ou libéraux, des trotskistes ou communistes retournent à Moscou, tous promis à la même délivrance ou à la même prison. Ce qu'il fallut de rigueur à un ami de la République espagnole, à un ancien préfet radical chassé par Vichy, pour exiger d'accueillir dans le combat commun tels rescapés de la cagoule. Jean Moulin n'a nul besoin d'une gloire usurpée, ce n'est pas lui qui a crée le combat, libération, franc-tireur, c'est Frenay, d'Astier, Jean-Pierre Lévy. Ce n'est pas lui qui a créé les nombreux mouvements de la zone Nord dont l'Histoire recueillera tous les noms, ce n'est pas lui qui a fait les régiments mais c'est lui qui a fait l'armée, il a été le Carnot de la Résistance.
Attribuer peu d'importance aux opinions dites politiques lorsque la Nation est en péril de mort. La Nation, non pas un nationalisme alors écrasé sous les chars hitlériens mais la donnée, invincible et mystérieuse qui allait emplir le ciel. Penser qu'elle dominerait bientôt les doctrines totalitaires dont retentissait l'Europe. Voir dans l'unité de la Résistance le moyen capital du combat pour l'unité de la Nation, c'était peut-être affirmer ce qu'on a depuis appelé le Gaullisme.
C'était certainement proclamer la survie de la France. En février, ce laïc passionné avait rétabli sa liaison par radio avec Londres dans le grenier d'un presbytère. En avril, le service d'information et de propagande puis le comité général d'étude étaient formés. En septembre, le NAP. Enfin, le Général de Gaulle décidait la création d'un comité de coordination que présiderait Jean Moulin, assisté du Chef de l'armée secrète unifiée. La préhistoire avait pris fin. Coordinateur de la Résistance en zone Sud, Jean Moulin en devenait le chef. En janvier 43, le Comité directeur des mouvements unis de la résistance était crée sur sa présidence. En février, il repartait pour Londres avec le Général Delestraint, Chef de l'armée secrète et Jacques d'Alsace. De ce séjour, le témoignage le plus émouvant a été donné par le Colonel Passy : «Je revois Moulin, blême, saisi par l'émotion qui nous étreignait tous, se tenant à quelques pas devant le Général et celui-ci, disant presque à voix basse, «mettez-vous au garde à vous», puis «nous vous reconnaissons comme notre compagnon pour la libération de la France dans l'honneur et par la victoire.» Et pendant que De Gaulle lui donnait l'accolade, une larme lourde de reconnaissance, de fierté, de farouche volonté, coulait doucement le long de la joue pâle de notre camarade Moulin.
Comme il avait la tête levée, nous pouvions voir encore au travers de sa gorge les traces du coup de rasoir qu'il s'était donné en 40 pour éviter de céder sous les tortures de l'ennemi. Les tortures de l'ennemi, en mars, chargé de constituer et de présider le Conseil national de la Résistance, Jean Moulin monte dans l'avion qui va le parachuter au Nord de Roanne. Ce Conseil national qui groupe les mouvements, les partis et les syndicats de toute la France, c'est l'unité précairement conquise mais aussi la certitude qu'au jour du débarquement, l'armée en haillons de la Résistance attendra les divisions blindées de la libération.
Jean Moulin retrouve les membres qu'il rassemblera si difficilement. Il retrouve aussi une résistance tragiquement transformée. Celle-là, elle avait combattu comme une armée, en face de la victoire, de la mort ou de la captivité. Elle commence à découvrir l'univers concentrationnaire, la certitude de la torture. Désormais, elle va combattre en face de l'enfer. Ayant reçu un rapport sur les camps de concentration, il dit : «J'espère qu'ils nous fusilleront avant.» Ils ne devaient pas avoir besoin de le fusiller. La Résistance grandit, les réfractaires du travail obligatoire vont bientôt emplir les maquis. La Gestapo grandit aussi, la milice est partout. C'est le temps où dans la campagne, nous interrogeons les aboiements des chiens au fond de la nuit. Le temps où les parachutes multicolores chargés d'armes et de cigarettes tombent du ciel dans la lueur des feux, des clairières ou des Causses. C'est le temps des caves et de ces cris désespérés que poussent les torturés avec des voix d'enfant. La grande lutte des ténèbres a commencé.
Le 27 mai, a lieu à Paris, rue du Four, la première réunion du CNR. Jean Moulin rappelle les buts de la France Libre, faire la guerre, rendre la parole au peuple français, rétablir les libertés républicaines, travailler avec les alliés à l'établissement d'une collaboration internationale. Puis il donne une lecture d'un message du Général de Gaulle qui fixe pour premier but au premier conseil de la Résistance, le maintien de l'unité de cette résistance qu'il représente. Au péril quotidien de la vie de chacun de ses membres.
Le 9 juin, le Général Delestraint, Chef de l'armée secrète enfin unifiée est pris à Paris. Aucun successeur ne s'impose. Ce qui est fréquent dans la clandestinité. Jean Moulin aura dit maintes fois avant l'arrivée de Sérreules : «Si j'étais pris, je n'aurais même pas le temps de mettre un adjoint au courant.» Il veut donc désigner ce successeur avec l'accord des mouvements, notamment de ceux de la zone Sud. Il rencontrera leurs délégués le 21 à Calvire, ils l'y attendent en effet. La Gestapo aussi. La trahison joue son rôle et le destin qui veut qu'aux trois-quarts d'heure de retard de Jean Moulin, presque toujours ponctuel, corresponde un long retard de la police allemande. Assez vite, celle-ci apprend qu'elle tient le chef de la résistance. En vain. Le jour où au Fort Montluc à Lyon, après l'avoir fait torturé, l'agent de la Gestapo lui tend de quoi écrire puisqu'il ne peut plus parler. Jean Moulin dessine la caricature de son bourreau. Pour la terrible suite, écoutons seulement les mots si simples de sa soeur : «Son rôle est joué et son calvaire commence. Bafoué, sauvagement frappé, la tête en sang, les organes éclatés. Il atteint les limites de la souffrance humaine sans jamais trahir un seul secret, lui qui les savait tous.» Comprenons bien que pendant les quelques jours où il pourrait encore parler ou écrire, le destin de la Résistance est suspendu au courage de cet homme. Comme le dit Mademoiselle Moulin : «Il savait tout». Georges Bidault prendra sa succession mais voici la victoire de ce silence atrocement payé.
Le destin bascule. Chef de la Résistance, martyrisé dans des caves hideuses, regarde de tes yeux disparus toutes ces femmes noires qui veillent nos compagnons, elles portent le deuil de la France et le tien. Regarde glisser sous les chênes nains du Quercy avec un drapeau fait de mousseline nouée, les maquis que la Gestapo ne trouvera jamais parce qu'elle ne croit qu'aux grands arbres. Regarde le prisonnier qui entre dans une villa luxueuse et se demande pourquoi on lui donne une salle de bain, il n'a pas encore entendu parler de la baignoire. Comme Leclerc entra aux Invalides avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique. Entre ici Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé comme toi et même ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé. Avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de «Nuit et brouillard», enfin tombé sous les crosses. Avec les 8000 Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l'un des nôtres. Entre avec le peuple né de l'ombre et disparu avec elle, nos frères dans l'ordre de la nuit. Commémorons l'anniversaire de la Libération de Paris. Je disais : «Ecoute ce soir, jeunesse de mon pays, les cloches d'anniversaire qui sonneront comme celles d'il y a 14 ans, puissent tous cette fois les entendre, elles vont sonner pour toi.» L'hommage d'aujourd'hui n'appelle que le champ qui va s'élever maintenant.
Ce chant des partisans que j'ai entendu murmurer comme un chant de complicité. Puis psalmodier dans le brouillard des Vosges et des bois d'Alsace, mêlé aux cris perdus des moutons des tabors quand les bazookas de Corrèze avançaient à la rencontre des chars de Runstedt, lancés de nouveau contre Strasbourg. Ecoute aujourd'hui, jeunesse de France, ce qui fut pour nous le chant du malheur. C'est la marche funèbre des cendres que voici. A côté de celles de Carnot avec les soldats de l'an II, de celles de Victor Hugo avec Les Misérables, de celle de Jaurès veillées par la justice, qu'elles reposent avec leur long cortège d'ombres défigurées.
Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé.
Ce jour là, elle était le visage de la France.
M. le Président de la République, voilà donc plus de 20 ans que Jean Moulin partit par un temps de décembre sans doute semblable à celui-ci pour être parachuté sur la terre de Provence et devenir le chef d'un peuple de la nuit. Sans cette cérémonie, combien d'enfants de France sauraient son nom. Il ne le retrouva lui-même que pour être tué et depuis sont nés 16 millions d'enfants.
Puissent les commémorations des deux guerres s'achever aujourd'hui par la résurrection du peuple d'ombres que cet homme anima, qu'il symbolise et qu'il fait entrer ici comme une humble garde solennelle autour de son corps de mort. Après 20 ans, la Résistance est devenue un monde de limbes où la légende se mêle à l'organisation. Le sentiment profond, organique, millénaire, qui a pris depuis son action légendaire, voici comment je l'ai rencontré.
Dans un village de Corrèze, les Allemands avaient tué des combattants du maquis, et donnaient ordre au maire de les faire enterrer en secret à l'aube. Il est d'usage dans cette région que chaque femme assiste aux obsèques de tout mort de son village en se tenant sur la tombe de sa propre famille. Nul ne connaissait ces morts qui étaient des Alsaciens. Quand ils atteignirent le cimetière, portés par nos paysans sous la garde menaçante des mitraillettes allemandes, la nuit qui se retirait comme la mer, laissa paraître les femmes noires de Corrèze, immobiles du haut en bas de la montagne et attendant en silence chacune sur la tombe des siens, l'ensevelissement des morts français. Ce sentiment qui appelle la légende sans lequel la Résistance n'eut jamais existé et qui nous réunit aujourd'hui, c'est peut-être simplement l'accent invincible de la fraternité. Comment organiser cette fraternité pour en faire un combat ?
On sait ce que Jean Moulin pensait de la Résistance au moment où il partit pour Londres, il serait fou et criminel de ne pas utiliser, dit-il, en cas d'action alliée sur le continent, ces troupes prêtes au sacrifice les plus grands, éparses et anarchiques aujourd'hui mais pouvant constituer demain une armée cohérente de parachutistes déjà en place, connaissant les lieux, ayant choisi leurs adversaires et déterminé leur objectif. C'était bien l'opinion du Général de Gaulle, néanmoins lorsque le 1er janvier 42, Jean Moulin fut parachuté en France, la Résistance n'était encore qu'un désordre de courage, une presse clandestine, une source d'information, une conspiration pour rassembler ces troupes qui n'existaient pas encore.
Or ces informations étaient destinées à tel ou tel allié, ces troupes se lèveraient lorsque les alliés débarqueraient. Certes, les résistants étaient des combattants fidèles aux alliés mais ils voulaient cesser d'être des Français résistants et devenir la Résistance française. C'est pourquoi Jean Moulin est allé à Londres, pas seulement parce que s'y trouvaient des combattants français qui eussent put naître qu'une légion, pas seulement parce qu'une partie de l'Empire avait rallié la France libre. S'ils venaient demander au Général de Gaulle de l'argent et des armes, ils venaient aussi lui demander, je cite : «Une approbation morale des liaisons fréquentes, rapides et sûres avec lui.»
Le Général assumait le non du premier jour, le maintien du combat quel qu'en fut le lieu, quelle qu'en fut la forme. Enfin, le destin de la France, la force des appels de juin tenaient moins aux forces immenses qu'il n'avait pas encore données car il faut que la France soit présente à la victoire, alors elle retrouvera sa liberté et sa grandeur. La France et non telle légion de combattants français.
C'était par la France libre que les résistants de Bir Hakeim se conjuguaient, formaient une France combattante restée au combat. Chaque groupe de résistants pouvait se légitimer par l'allié qu'il armait et le soutenait, voire par son seul courage. Le Général de Gaulle seul pouvait appeler les mouvements de résistance à l'union entre eux et avec tous les autres combats car c'était à travers lui seul que la France livrait un seul combat. C'est pourquoi, même lorsque le Président Roosevelt croira assister à une rivalité de généraux ou de parties, l'armée d'Afrique depuis la Provence jusqu'aux Vosges combattra au nom du Gaullisme comme feront les troupes du parti communiste.
C'est pourquoi Jean Moulin avait emporté dans le double fond d'une boîte d'allumettes, la micro photo du très simple ordre suivant : «M. Moulin a pour mission de réaliser dans la zone non directement occupée de la métropole, l'unité d'action de tous les éléments qui résistent à l'ennemi et à ses collaborateurs.» Inépuisablement, il montre au chef des groupements le danger qu'entraînerait le déchirement de la Résistance entre des tuteurs différents. Chaque évènement capital, entrée en guerre de la Russie puis des Etats-Unis, débarquement en Afrique du Nord, renforce sa position. A partir du débarquement, il devient évident que la France va redevenir un théâtre d'opération. Mais la presse clandestine, les renseignements même enrichis par l'action du noyautage des administrations publiques, sont à l'échelle de l'occupation, non de la guerre. Si la Résistance sait qu'elle ne délivrera pas la France sans les alliés, elle n'ignore plus l'aide militaire que son unité pourrait leur apporter. Elle a peu à peu appris que s'il est relativement facile de faire sauter un pont, il n'est pas moins facile de le réparer. Alors que s'il est facile à la Résistance de faire sauter 200 ponts, il est difficile aux Allemands de les réparer à la fois. En un mot, elle sait qu'une aide efficace aux armées de débarquement est inséparable d'un plan d'ensemble, il faut que sur toutes les routes, sur toutes les voies ferrées de France, les combattants clandestins désorganisent méthodiquement la concentration des divisions cuirassées allemandes. Et un tel plan d'ensemble ne peut être conçu et exécuté que par l'unité de la Résistance.
C'est à quoi Jean Moulin s'emploie jour après jour, peine après peine, un mouvement de résistant après l'autre. Et maintenant, essayons de calmer les colères d'en face. Il y a inévitablement les problèmes de personnes et bien davantage, la misère de la France combattante. L'exaspérante certitude pour chaque maquis ou chaque groupe franc, d'être spolié aux bénéfices d'un autre maquis ou d'un autre groupe qu'indignent au même moment les mêmes illusions. Qui donc sait encore ce qu'il fallut d'acharnement pour parler le même langage à des instituteurs radicaux ou réactionnaires, des officiers réactionnaires ou libéraux, des trotskistes ou communistes retournent à Moscou, tous promis à la même délivrance ou à la même prison. Ce qu'il fallut de rigueur à un ami de la République espagnole, à un ancien préfet radical chassé par Vichy, pour exiger d'accueillir dans le combat commun tels rescapés de la cagoule. Jean Moulin n'a nul besoin d'une gloire usurpée, ce n'est pas lui qui a crée le combat, libération, franc-tireur, c'est Frenay, d'Astier, Jean-Pierre Lévy. Ce n'est pas lui qui a créé les nombreux mouvements de la zone Nord dont l'Histoire recueillera tous les noms, ce n'est pas lui qui a fait les régiments mais c'est lui qui a fait l'armée, il a été le Carnot de la Résistance.
Attribuer peu d'importance aux opinions dites politiques lorsque la Nation est en péril de mort. La Nation, non pas un nationalisme alors écrasé sous les chars hitlériens mais la donnée, invincible et mystérieuse qui allait emplir le ciel. Penser qu'elle dominerait bientôt les doctrines totalitaires dont retentissait l'Europe. Voir dans l'unité de la Résistance le moyen capital du combat pour l'unité de la Nation, c'était peut-être affirmer ce qu'on a depuis appelé le Gaullisme.
C'était certainement proclamer la survie de la France. En février, ce laïc passionné avait rétabli sa liaison par radio avec Londres dans le grenier d'un presbytère. En avril, le service d'information et de propagande puis le comité général d'étude étaient formés. En septembre, le NAP. Enfin, le Général de Gaulle décidait la création d'un comité de coordination que présiderait Jean Moulin, assisté du Chef de l'armée secrète unifiée. La préhistoire avait pris fin. Coordinateur de la Résistance en zone Sud, Jean Moulin en devenait le chef. En janvier 43, le Comité directeur des mouvements unis de la résistance était crée sur sa présidence. En février, il repartait pour Londres avec le Général Delestraint, Chef de l'armée secrète et Jacques d'Alsace. De ce séjour, le témoignage le plus émouvant a été donné par le Colonel Passy : «Je revois Moulin, blême, saisi par l'émotion qui nous étreignait tous, se tenant à quelques pas devant le Général et celui-ci, disant presque à voix basse, «mettez-vous au garde à vous», puis «nous vous reconnaissons comme notre compagnon pour la libération de la France dans l'honneur et par la victoire.» Et pendant que De Gaulle lui donnait l'accolade, une larme lourde de reconnaissance, de fierté, de farouche volonté, coulait doucement le long de la joue pâle de notre camarade Moulin.
Comme il avait la tête levée, nous pouvions voir encore au travers de sa gorge les traces du coup de rasoir qu'il s'était donné en 40 pour éviter de céder sous les tortures de l'ennemi. Les tortures de l'ennemi, en mars, chargé de constituer et de présider le Conseil national de la Résistance, Jean Moulin monte dans l'avion qui va le parachuter au Nord de Roanne. Ce Conseil national qui groupe les mouvements, les partis et les syndicats de toute la France, c'est l'unité précairement conquise mais aussi la certitude qu'au jour du débarquement, l'armée en haillons de la Résistance attendra les divisions blindées de la libération.
Jean Moulin retrouve les membres qu'il rassemblera si difficilement. Il retrouve aussi une résistance tragiquement transformée. Celle-là, elle avait combattu comme une armée, en face de la victoire, de la mort ou de la captivité. Elle commence à découvrir l'univers concentrationnaire, la certitude de la torture. Désormais, elle va combattre en face de l'enfer. Ayant reçu un rapport sur les camps de concentration, il dit : «J'espère qu'ils nous fusilleront avant.» Ils ne devaient pas avoir besoin de le fusiller. La Résistance grandit, les réfractaires du travail obligatoire vont bientôt emplir les maquis. La Gestapo grandit aussi, la milice est partout. C'est le temps où dans la campagne, nous interrogeons les aboiements des chiens au fond de la nuit. Le temps où les parachutes multicolores chargés d'armes et de cigarettes tombent du ciel dans la lueur des feux, des clairières ou des Causses. C'est le temps des caves et de ces cris désespérés que poussent les torturés avec des voix d'enfant. La grande lutte des ténèbres a commencé.
Le 27 mai, a lieu à Paris, rue du Four, la première réunion du CNR. Jean Moulin rappelle les buts de la France Libre, faire la guerre, rendre la parole au peuple français, rétablir les libertés républicaines, travailler avec les alliés à l'établissement d'une collaboration internationale. Puis il donne une lecture d'un message du Général de Gaulle qui fixe pour premier but au premier conseil de la Résistance, le maintien de l'unité de cette résistance qu'il représente. Au péril quotidien de la vie de chacun de ses membres.
Le 9 juin, le Général Delestraint, Chef de l'armée secrète enfin unifiée est pris à Paris. Aucun successeur ne s'impose. Ce qui est fréquent dans la clandestinité. Jean Moulin aura dit maintes fois avant l'arrivée de Sérreules : «Si j'étais pris, je n'aurais même pas le temps de mettre un adjoint au courant.» Il veut donc désigner ce successeur avec l'accord des mouvements, notamment de ceux de la zone Sud. Il rencontrera leurs délégués le 21 à Calvire, ils l'y attendent en effet. La Gestapo aussi. La trahison joue son rôle et le destin qui veut qu'aux trois-quarts d'heure de retard de Jean Moulin, presque toujours ponctuel, corresponde un long retard de la police allemande. Assez vite, celle-ci apprend qu'elle tient le chef de la résistance. En vain. Le jour où au Fort Montluc à Lyon, après l'avoir fait torturé, l'agent de la Gestapo lui tend de quoi écrire puisqu'il ne peut plus parler. Jean Moulin dessine la caricature de son bourreau. Pour la terrible suite, écoutons seulement les mots si simples de sa soeur : «Son rôle est joué et son calvaire commence. Bafoué, sauvagement frappé, la tête en sang, les organes éclatés. Il atteint les limites de la souffrance humaine sans jamais trahir un seul secret, lui qui les savait tous.» Comprenons bien que pendant les quelques jours où il pourrait encore parler ou écrire, le destin de la Résistance est suspendu au courage de cet homme. Comme le dit Mademoiselle Moulin : «Il savait tout». Georges Bidault prendra sa succession mais voici la victoire de ce silence atrocement payé.
Le destin bascule. Chef de la Résistance, martyrisé dans des caves hideuses, regarde de tes yeux disparus toutes ces femmes noires qui veillent nos compagnons, elles portent le deuil de la France et le tien. Regarde glisser sous les chênes nains du Quercy avec un drapeau fait de mousseline nouée, les maquis que la Gestapo ne trouvera jamais parce qu'elle ne croit qu'aux grands arbres. Regarde le prisonnier qui entre dans une villa luxueuse et se demande pourquoi on lui donne une salle de bain, il n'a pas encore entendu parler de la baignoire. Comme Leclerc entra aux Invalides avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique. Entre ici Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé comme toi et même ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé. Avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de «Nuit et brouillard», enfin tombé sous les crosses. Avec les 8000 Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l'un des nôtres. Entre avec le peuple né de l'ombre et disparu avec elle, nos frères dans l'ordre de la nuit. Commémorons l'anniversaire de la Libération de Paris. Je disais : «Ecoute ce soir, jeunesse de mon pays, les cloches d'anniversaire qui sonneront comme celles d'il y a 14 ans, puissent tous cette fois les entendre, elles vont sonner pour toi.» L'hommage d'aujourd'hui n'appelle que le champ qui va s'élever maintenant.
Ce chant des partisans que j'ai entendu murmurer comme un chant de complicité. Puis psalmodier dans le brouillard des Vosges et des bois d'Alsace, mêlé aux cris perdus des moutons des tabors quand les bazookas de Corrèze avançaient à la rencontre des chars de Runstedt, lancés de nouveau contre Strasbourg. Ecoute aujourd'hui, jeunesse de France, ce qui fut pour nous le chant du malheur. C'est la marche funèbre des cendres que voici. A côté de celles de Carnot avec les soldats de l'an II, de celles de Victor Hugo avec Les Misérables, de celle de Jaurès veillées par la justice, qu'elles reposent avec leur long cortège d'ombres défigurées.
Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé.
Ce jour là, elle était le visage de la France.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_du_docteur_Dugoujon
Maison du docteur Dugoujon
Dans cette maison mise à disposition par le docteur Dugoujon, Jean Moulin et plusieurs responsables de la Résistance dont André Lassagne, Albert Lacaze, Raymond Aubrac et Bruno Larat sont arrêtés par la Gestapo à la suite d'une dénonciation supposée, ou d'une imprudence coupable de la part du résistant René Hardy (le seul à avoir les mains ligotées, les autres étant menottés, et ayant réussi à s'échapper lors de cette arrestation) le 21 juin 1943. Jean Moulin sera alors identifié et interrogé par le chef de la Gestapo Klaus Barbie à la prison Montluc de Lyon. Il est ensuite transféré à la Gestapo de Paris où il est torturé. Il meurt le 8 juillet 1943 aux environs de Metz, dans le train Paris-Berlin.
À proximité immédiate de la maison, une statue de Jean Moulin a été inaugurée le 19 décembre 2004 pour l'anniversaire de l'entrée de ses cendres présumées au Panthéon.
La maison du docteur Dugoujon fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 17 juillet 19902.
Maison du docteur Dugoujon
Dans cette maison mise à disposition par le docteur Dugoujon, Jean Moulin et plusieurs responsables de la Résistance dont André Lassagne, Albert Lacaze, Raymond Aubrac et Bruno Larat sont arrêtés par la Gestapo à la suite d'une dénonciation supposée, ou d'une imprudence coupable de la part du résistant René Hardy (le seul à avoir les mains ligotées, les autres étant menottés, et ayant réussi à s'échapper lors de cette arrestation) le 21 juin 1943. Jean Moulin sera alors identifié et interrogé par le chef de la Gestapo Klaus Barbie à la prison Montluc de Lyon. Il est ensuite transféré à la Gestapo de Paris où il est torturé. Il meurt le 8 juillet 1943 aux environs de Metz, dans le train Paris-Berlin.
À proximité immédiate de la maison, une statue de Jean Moulin a été inaugurée le 19 décembre 2004 pour l'anniversaire de l'entrée de ses cendres présumées au Panthéon.
La maison du docteur Dugoujon fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 17 juillet 19902.
Remarque de M Michel VIÉBAN
"Cela dit, je connais cette maison (La grand'mère à ma femme qui habitait Caluire allait consulter le docteur Dugoujon).
Mon copain du syndicat CGT (chez Rhône-Poulain), Lucien Marest, candidat du PC aux législatives après 68, a été battu par le candidat gaulliste qui était le docteur Dugoujon.
Aujourd'hui, une plaque à l'extérieur rappelle l'arrestation de Jean Moulin et des participants à cette réunion.
D'après l'employé municipal qui a été témoin de l'arrestation, René Hardy s'est enfui par la rue qui descend vers la Saône alors que les gestapistes tiraient vers lui, pour la forme.
Ils auraient pu aussi le reprendre sans difficulté car cette rue étroite est bordée sur la gauche d'un grand mur de soutènement et sur la droite de maisons riveraines qui se touchent, donc pas moyen de s'échapper par les jardins."
Ci dessous : cliquez sur le dossier pour le télécharger.
Quand Jean MOULIN fut trahi, arrêté, torturé...
Aujourd'hui 27 mai 2024 souvenons nous et sachons honoré ces héros !
Aujourd'hui 27 mai 2024 souvenons nous et sachons honoré ces héros !
Ci dessous : cliquez sur le dossier pour le télécharger.
Ci dessous, la galerie de peinture à Nice, 22 rue de France.
Yves MAZO
Yves MAZO