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CHATEAUBRIANT, la Carrière des Fusillés

Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 17 avril 2020 / mise à jour 21 décembre 2024


Recherches du net : Laurent Guélard

Le camp de Châteaubriant, situé près de la ville de Châteaubriant en Loire-Atlantique, est tristement célèbre pour son rôle pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce camp d'internement a été utilisé par le régime de Vichy et les autorités allemandes d'occupation pour détenir des prisonniers politiques, en particulier des militants communistes, des syndicalistes et d'autres opposants au régime nazi et à la collaboration.

Le Camp de Châteaubriant : Contexte et organisation

Le camp de Châteaubriant était en réalité une ancienne carrière de sable située dans le hameau de La Sablière, à environ 3 km au sud de la ville de Châteaubriant (Loire-Inférieure à l'époque, aujourd'hui Loire-Atlantique). Cette carrière a été aménagée en camp d'internement en 1941 pour y rassembler des prisonniers considérés comme dangereux pour le régime de Vichy ou l'occupant allemand.

Les internés

Profils des prisonniers :

Les internés étaient principalement des prisonniers politiques, des militants communistes, des syndicalistes, des résistants présumés, ainsi que des intellectuels antifascistes. On y trouvait également des ouvriers grévistes ou des individus arrêtés pour propagande antinazie.

Conditions de détention :

La vie dans le camp était extrêmement rude. Les prisonniers vivaient dans des baraquements rudimentaires, exposés aux intempéries, et subissaient une surveillance constante de la part des gardiens. Les rations alimentaires étaient insuffisantes, ce qui affaiblissait les détenus physiquement et psychologiquement.

L’événement tragique des Fusillés de Châteaubriant

Le camp est principalement connu pour les exécutions de masse qui y ont eu lieu le 22 octobre 1941, à la suite de l’assassinat de Karl Hotz, un officier allemand, par des résistants communistes à Nantes.

Les Fusillés de Châteaubriant : Portraits et témoignages

Les autorités allemandes, appliquant une politique de représailles systématiques, décidèrent d’exécuter des otages parmi les prisonniers politiques détenus à Châteaubriant, ainsi qu’à deux autres camps (
Voves et Souges). En tout, 48 otages furent fusillés ce jour-là.

Parmi eux, 27 otages furent exécutés dans la carrière de la Sablière, dans le camp de Châteaubriant.

Des figures emblématiques

1. Guy Môquet (1924-1941)

Militant communiste :

Fils de Prosper Môquet, député communiste arrêté après l'interdiction du Parti communiste en 1939. Guy s'engage jeune dans la lutte contre le régime de Vichy et distribue des tracts anti-allemands. Il est arrêté à l’âge de 16 ans.
Sa lettre à ses parents : Avant son exécution, il écrivit une lettre bouleversante à sa mère et à son père. Voici un extrait marquant :
"Ma petite maman chérie, mon tout petit frère adoré, mon petit papa aimé, je vais mourir ! Ce que je vous demande, toi en particulier maman, c’est d’être courageuse. (...) Je meurs sans haine pour le peuple allemand. (...) Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir !"

2. Jean-Pierre Timbaud (1904-1941)

Syndicaliste et militant communiste :

Leader du mouvement syndical dans la métallurgie, Timbaud fut une figure emblématique de la lutte ouvrière. Connu pour son courage, il refusa toute collaboration avec l'occupant.
Derniers mots : Avant de mourir, il aurait déclaré aux soldats allemands :
"Vive la classe ouvrière ! Vive l’internationalisme prolétarien !"

3. Charles Michels (1903-1941)

Député communiste :

Ouvrier dans l’industrie du cuir et député du 15e arrondissement de Paris, Michels fut arrêté pour ses activités résistantes.
Son engagement : Jusqu’à la dernière minute, il demeura fidèle à ses idéaux, refusant de céder face aux intimidations nazies.

D’autres fusillés notables :

Victor Renelle, instituteur et militant communiste.
Octave Rabaté, secrétaire syndical.
Marcel Bourdarias, ouvrier et militant du PCF.

Les lettres des fusillés :

Un héritage poignant

Les fusillés de Châteaubriant ont souvent eu l’occasion d’écrire des lettres à leurs proches avant leur exécution. Ces textes témoignent de leur courage, de leur amour pour leurs familles et de leur engagement envers leurs idéaux.

Thèmes récurrents dans leurs lettres :

  • L’amour familial : Beaucoup expriment leur affection pour leurs proches et leur souhaitent de rester forts après leur départ.
  • Le courage face à la mort : Ils affrontent leur sort avec une dignité impressionnante, souvent inspirée par leur foi en un avenir meilleur.
  • Le message politique : Certains rappellent la nécessité de continuer la lutte contre l’oppression et l’occupant.

Ces lettres ont été conservées et publiées après la guerre pour servir de témoignages historiques. Elles sont aujourd'hui étudiées dans les écoles et évoquées lors des commémorations.


Les otages furent contraints de s’agenouiller face au mur d’exécution avant d’être fusillés par des soldats allemands.

La mémoire du camp

Après la guerre, le camp de Châteaubriant et le site de la Sablière sont devenus des lieux de mémoire de la résistance française.

Monuments et commémorations

Le site de la Sablière : Un lieu de mémoire

Le site de la Sablière, où ont eu lieu les exécutions, est aujourd'hui un haut lieu de mémoire en France. Voici ce que l’on peut y voir :

Le mur des fusillés :

L’endroit exact où les 27 résistants furent exécutés. Le mur est encore visible et porte une plaque commémorative avec leurs noms gravés.

La sculpture d’Antoine Rohal :

Une œuvre monumentale représentant des otages avançant fièrement vers la mort, symbole de leur courage et de leur résistance face à l’oppression.

Le musée de la Résistance :

Situé à proximité, ce musée retrace l’histoire des internés, des fusillés, et de la Résistance locale. Des objets personnels, des lettres et des photographies y sont exposés.

Les commémorations annuelles :

Chaque 22 octobre, une cérémonie a lieu pour honorer la mémoire des fusillés.
Ces rassemblements réunissent des élus, des associations d’anciens combattants, des militants politiques et des descendants des victimes.

Musée de la Résistance :

Un musée a été créé à proximité pour raconter l’histoire des internés, la résistance locale et les événements marquants liés au camp.

Pourquoi Châteaubriant reste un symbole

Impact historique et symbolique

Un exemple de répression brutale :

Les exécutions de Châteaubriant illustrent la politique de représailles menée par les nazis : frapper durement les opposants pour semer la terreur dans la population.

Un symbole de la Résistance :

Les fusillés de Châteaubriant, par leur courage et leur engagement, incarnent l'esprit de résistance face à l'oppression. Leur sacrifice est devenu un modèle pour les générations suivantes.

Une mémoire vivante :


L’histoire des fusillés de Châteaubriant continue d’être transmise dans les écoles françaises.
La lettre de Guy Môquet, en particulier, a été lue dans de nombreuses classes à l'initiative de certains gouvernements pour illustrer l’importance des valeurs de liberté, de courage et de solidarité.

Le camp de Châteaubriant symbolise à la fois la répression brutale du régime nazi et de ses collaborateurs, et le courage de ceux qui ont combattu pour la liberté. Les lettres des fusillés, notamment celle de Guy Môquet, ont joué un rôle important dans la mémoire collective, rappelant les sacrifices consentis par des hommes et des femmes ordinaires face à la barbarie.

Pour approfondir

Livres recommandés :

"Les Fusillés de Châteaubriant" de Marcel Paul.

"La Lettre de Guy Môquet et autres lettres de fusillés" (recueil).

Visite du site :

Si tu en as l’occasion, visiter le site de la Sablière et le musée est une expérience très enrichissante pour comprendre cette période.









Source des documents suivants : Gaëlle MECHAUSSIE-Mémoire de Master II-Histoire contemporaine-Sous la direction de M. HUSSON


Ci dessous : cliquez sur le dossier pour le télécharger

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carrière des fusillés CHATEAUBRIANT

Association des Amis du Musée de la Résistance de Châteaubriant
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« La carrière des Fusillés est la sablière, située dans la commune de Châteaubriant, en Loire-Atlantique, où vingt-sept prisonniers du camp de Choisel ont été fusillés par les nazis le 22 octobre 1941 en représailles à la mort de Karl Hotz, un lieutenant-colonel de l'armée de terre allemande. »




Site internet :

https://musee-resistance-chateaubriant.fr/

En octobre 2001, l’Amicale Châteaubriant Voves Rouillé Aincourt aménage avec l’aide de la Région un musée sur le site historique de la Carrière des Fusillés. Installé dans une partie de la ferme, le musée de la Résistance à Châteaubriant perpétue l’histoire et la mémoire de la Résistance française et castelbriantaise.

Notre association, les Amis du Musée de la Résistance de Châteaubriant (AMRC), en charge de sa gestion et de son animation, conduit de nombreuses actions et propose un programme culturel à destination de tous les publics.

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Le groupe de 27 otages (sur 48) qui seront fusillés le 22 octobre 1941. parmi eux, Guy Môquet, jeune communiste d e17 ans (debout, le cinquième à droite).
Photo : L'Humanité

SOURCE : https://musee-resistance-chateaubriant.fr/


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SOURCE : https://resistance-44.fr/


Ci dessous : cliquez sur le dossier pour le télécharger.

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SOURCE : https://www.chateaunantes.fr/evenements/les-rencontres-de-la-memoire/


Ci dessous : Funérailles du lieutenant-Colonel Hotz.

Le Feldkommandant était tombé, deux jours auparavant, sous les coups de Gilbert Brustlein et Spartaco Guisco, deux jeunes résistants communistes qui appliquaient alors les consignes du Parti pour une « résistance armée ».

Les représailles furent immédiatement perçues par la population comme un acte inique et chan­gèrent à jamais l’image de l’allemand « correct » qui s’était peu à peu installée.

Dès lors, la résistance se durcit. La répression aussi.

L’évènement, qui peut être considéré comme un tournant, mérite que l’on s’y arrête.

Afin de célébrer la mémoire de ceux qui sont aujourd’hui connus sous le nom de « Cinquante otages », le musée d’histoire, le comité départemental du souvenir des fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire-inférieure, ainsi que l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé organisent deux journées exceptionnelles sur ce thème : Les rencontres de la Mémoire.

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Source :
https://www.chateaunantes.fr/ils-etaient-48/

Ce film sur les 50 otages a été réalisé, en 2017, par des élèves du lycée Carcouët et Chloé Glotin, à l'initiative du Château des ducs de Bretagne - musée d'histoire de Nantes, dans le cadre d'un projet d'éducation artistique et culturelle.

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