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QUIMPERLÉ (la Résistance au collège moderne de)
Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 17 avril 2020 / mise à jour 8 juillet 2024


Ci dessous, document de M Yves CLAQUIN :

photo collège de Quimperlé (EPS de Quimperlé à l'époque) 1941/1942
(certains noms apparaissent dans les textes sur le site de l'association:
Guillou ,Claquin,Tudal,Le Moal,Nedelec,Perron,Poiriel.)

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LA RESISTANCE AU COLLEGE MODERNE DE QUIMPERLE - FINISTERE EX. ECOLE PRIMAIRE SUPERIEURE


EN HOMMAGE A TOUS NOS CAMARADES ET PARTICULIEREMENT A CEUX QUI ONT TRAGIQUEMENT PERDU LA VIE.

A la rentrée d’octobre 1942, un groupe de Résistance a été créé au collège moderne de Quimperlé, par des jeunes des classes préparatoires au brevet supérieur, 1ère, 2è et 3è années, en contact avec un responsable du mouvement Front National, Yves Autret, par l’intermédiaire de Jean Yézou, tous deux étant domiciliés à Pont-de-Buis.
LA NAISSANCE D’UN ETAT D’ESPRIT.
- Dès octobre 1940, Jean Yézou diffuse et fait lire des journaux clandestins et l’idée est lancée d’une « Résistance passive » et de méthodes à mettre en œuvre pour gêner les Allemands. Puis un contact s’est établi au cours de l’année scolaire 1940-1941 avec Léon Cariou, autre élève du collège, dont l’oncle, Corentin Cariou, conseiller municipal de Paris avait été arrêté (il sera fusillé en 1943 ou fin 1942).

- Mais, c’est le massacre de Châteaubriant, le 22 octobre 1941, qui a provoqué l’étincelle et a changé l’état d’esprit qui prévalait jusqu’alors. Cet évènement, longuement commenté, a été d’autant plus ressenti que des élèves venant de l’EPS de Concarneau, Marcel Claquin, Raymond Chapalain,Yves Le Moal, René Nédélec, René Poiriel, Henri Guéguen, Jean-Louis Tudal, avaient eu pour professeur Pierre Guéguin, Maire de Concarneau, un des martyrs de Châteaubriant, qu’ils tenaient en très grande estime.

Dès réception d’une cinquantaine d’exemplaires du récit de Châteaubriant rédigés par un détenu de ce camp, puis imprimés et enfin acheminés par un nommé Antoine, ce sont Jean Yézou et Léon Cariou qui en assurent la distribution dans les classes de BS.
- Et ce sont les visites fréquentes d’Yves Autret et de Antoine, (originaire du Huelgoat?; il aurait été arrêté en 1942), et chaque mois, celle d’une jeune femme venue de Paris, Monique.

- Durant la période 1941-42, le groupe diffuse des journaux: Défense de la France, L’Humanité et des tracts appelant à la résistance armée.
- En juillet 1942, c’est le premier contact de Jean Yézou avec Daniel Trellu, à Pont-de-Buis. Puis après la rentrée d’octobre 1942, au fil des semaines et des mois, avec des élèves du collège, J. Priol, Yves Boudigou, Loxq, Y. Le Meur, Etienne Millour, L. Massé, André Le Cras, Gourret, R. Guillou, qui se livrent à la propagande orale et à la diffusion de tracts. Des initiatives ont été prises par J. Priol et d’autres contacts directs entre Yves Autret et Le Pober.


LE TEMPS DE L’ORGANISATION
Dès lors, le groupe s’est progressivement étoffé et structuré, établissant des liaisons avec l’extérieur, + avec le groupe-ville de Quimperlé et le secteur de Concarneau; André Le Cras fait partie de ce groupe mis en place au cours de l’été 1943, où l’on note la présence active d’Y. Le Moal, H. Joncourt, M. Lancien. Ce groupe concarnois est en liaison avec celui de Quimperlé à la rentrée d’octobre 1943.. André Le Cras est en contact avec M. Bonnaire du groupe FTP de Clohars-Carnoët et avec les frères Péron du groupe de Mellac. + avec le secteur de Douarnenez, par Yves Boudigou et E. Prigent. + avec Audierne par Y. Le Meur. + avec Carhaix par R. Guillou, liaison avec E. Péron, fondateur de la future compagnie FTP Barbusse et avec J. Hénaff du secteur de Poullaouen-Locmaria-Berrien, Carhaix-Huelgoat. Liaison aussi avec le mouvement Libération par L. Liziard et A. Scraigne, tous résidant à Carhaix.


+ avec le Nord-Finistère, région de Morlaix, Par R. Guillou, Front National, à la suite d’une réunion au café Postellec à Carhaix avec Y. Le Meur et d’une autre à la périphérie de la ville avec E. Péron et Pierre Lachuer, ce dernier venu du secteur de Plounéour-Ménez, futur chef de compagnie FTP Léningrad, son adjoint étant Jean Messager.
Et Libération de Morlaix. Contact par l’intermédiaire d’Yves Le Borgne de Plourin, arrêté à la mi-juillet 1944 et porté disparu.
+ avec Quimper, état-major Front National par J. Priol.
Le Père Henri (Péron), un cheminot responsable aux cadres du Front National, a pris contact personnellement avec le collège. J. Moreau aussi.
Quant à Jean Yézou, ses études terminées, il a quitté le collège en juin 1943, pour entrer comme Louis Massé dans la vie active, mais assurant les liaisons entre les groupes Front National et les maquis du Sud-Finistère, fréquentant des responsables comme le Père Henri, Milo Faou, D. Trellu, A. Stéphan, Y. Autret, Fanch Iliou, ...
Louis Massé trouvera la mort au combat de Kernabat en Scaër, le 15 juillet 1944, aux côtés de son ami Etienne Millour.
Des actions diverses ont été entreprises
- Propagande et recrutement.
- Rédaction, confection, distribution, affichage de tracts en ville.
- Lecture et diffusion de Codes d’Honneur FTP, reproduit à Pont-de-Buis par Jean Yézou et Pierre Bodénan.
- Transport de tracts.
- Détention d’armes (trop rares!).
- Tentatives de récupération d’armes auprès des soldats allemands par des sorties nocturnes ou à la limite du couvre-feu ( André Le Cras, J. Priol, R. Guillou ), mais on y a vite renoncé, c’était trop aventureux et dangereux. Un groupe armé d’action directe FTPF a été formé et mis à contribution, animé par Etienne Millour, André Le Cras, Yves Boudigou. Millour était également correspondant du Réseau F2 par l’intermédiaire d’une agente de liaison: + Missions de protection et de récupération.
+ Missions de sabotage: essai avorté de déraillement d’un train allemand à Mellac Opérations nocturnes André Le Cras, Yves Boudigou, ...

Certains élèves, abandonnant leurs études, se consacrent entièrement à la lutte clandestine et trouvent souvent refuge au collège entre deux missions. C’est le cas:
- de Yves Boudigou, dont l’activité fut remarquable et la conduite exemplaire, devenu « permanent régional » pour les Côtes-du-Nord, le Morbihan, et le Finistère notamment, en liaison avec Jean Moreau de Pouldavid ( Commandant André, abattu par la Milice en mai 1944, alors délégué militaire de l’interrégion ) et avec «Fernand » Cabellic de Douarnenez, fondateur de la compagnie Sous-Marin Curie, autour de laquelle se formera le bataillon FTP La Tour d’Auvergne, groupant les compagnies du secteur de Quimper, de La Forêt-Fouesnant avec Mathias Louédec et de Concarneau avec Etienne Millour.

Gravement blessé lors du parachutage de Coadry en Scaër, Fernand mourra peu après à l’hôpital de Quimperlé.
- de Y. Le Meur qui parcourut inlassablement le département.
- d’André Le Cras, devenu au début de mai 1944 responsable d’un détachement de 8x3 à Concarneau aux activités multiples: diffusion de tracs et du journal L’Etincelle tiré à la pierre humide par Pierre Le Rose, ravitaillement du maquis de Scaër Coadry en vivres, argent, tabac, cartes et tickets d’alimentation et équipements, saisie et transport nocturnes d’un stock d’essence de la Ville-Close de Concarneau à La Forêt-Fouesnant, récupération d’armes prises aux Allemands ( Y. Le Moal ).
Les examens entraînant des départs d’une année à l’autre, un transfert de responsabilités s’avérait alors nécessaire, l’organisation en triangle assurant une relative sécurité.


Le triangle de l’année 1943-44 était ainsi constitué:
. Action directe FTP: Etienne Millour assisté d’André Le Cras. . Contacts avec l’Etat-major de Quimper: J. Priol.
. Organisation Propagande Recrutement: R. Guillou.

Chaque responsable assurant, comme on l’a vu, les liaisons nécessaires et des activités diverses. Peu après le 1
er mai 1944, une distribution massive de tracts est opérée dans les salles d’études du collège ( classes de B.S et aussi en classe de 3ème ). Apportés à Carhaix par un convoyeur interrégional pris en charge par E. Péron et R. Guillou, ces tracts ont été en grande partie distribués à Carhaix même le soir du 1er mai, ou mis en réserve.
Mais dix kilos environ ont été introduits au collège par R. Guillou et distribués par ses soins et par J. Priol. C’est alors que le collège a été cerné par des soldats allemands en armes. Un surveillant, E. Carrot, voulant quitter le dortoir, essuie une rafale de mitraillette, sans être touché heureusement. Le surveillant général, Monsieur Morzadec, qui est aussi professeur d’Anglais, parlemente avec les officiers allemands. On saura bien plus tard qu’il était lié au réseau Cohors-Asturies, auquel appartenait également Mademoiselle Queffurus, économe intendante du collège.
Quant au directeur de l’établissement, Monsieur Egret, il s’est efforcé aussi de couvrir ceux dont il avait la charge.
Ce ne fut qu’une fausse alerte. Les Allemands recherchaient un professeur d’éducation physique, Monsieur Février, d’où sans doute les perquisitions dans le train et dans les gares à Gourin, Rosporden et Quimperlé, la veille. Prévenu (à Vannes?) par son collègue Monsieur Le Dain, Février put échapper aux recherches.


LE TEMPS DES COMBATS DE LA LIBERATION

Fin mai 1944 le groupe éclate, examens terminés. Mais tous ceux qui en avaient fait partie, avaient déjà entrepris dans leur localité, soit de créer d’autres groupements, soit de s’associer à ceux déjà existants.

Aussi se trouveront- ils intégrés dans les différentes unités et participeront-ils aux combats de la Libération dans tout le département, souvent investis de responsabilités (chefs de compagnie comme Etienne Millour, remplacé après sa mort à Kernabat par André Le Cras, ou chefs de section ou de groupe).

Ils combattront, selon les cas, dans la Presqu’île de Crozon, du Ménez-Hom, à l’Ile-Longue et à Camaret, dans les secteurs de Concarneau, d’Audierne, Scaër, Rosporden, Douarnenez, Carhaix, Huelgoat, de Châteauneuf-du-Faou, de Pont-l’Abbé, de Quimper,... et enfin sur le front de Lorient.

Bon nombre d’anciens élèves ont adhéré à la Résistance dans leur localité, sans avoir fait expressément partie du groupe de Quimperlé, mais les actions des uns ne peuvent être dissociées de celles des autres. Plusieurs y ont laissé la vie ou ont été arrêtés, portés disparus,

. Etienne Millour, Louis Massé, Grégoire Le Cam, tués à Kernabat le 15 juillet 1944,

. Yves Salaun tué à Châteauneuf-du-Faou le 05 août 1944,

. Georges Hanley engagé dans les FFL à la Libération, tué au combat dans les Ardennes.

. Roger Quiniou tué au combat dans la Presqu’île de Crozon.

. Yves Perhérin, ex élève de BS.I, devenu élève normalien à Quimper en octobre 1943, arrêté, torturé par la Gestapo à Quimperlé, fusillé à Kerfany.

. Jean Madeleine a quitté le collège vers 1941(?), 1942(?), a échoué dans sa tentative de gagner l’Angleterre par l’Espagne. Mort en déportation(?), ou massacré fin 1943(?). (il fut un animateur de la Résistance en zone Sud).

. Raymond Chapalain, grièvement blessé sur les barricades lors de la Libération de Paris, décédé prématurément, sans doute des suites de ses blessures.

. André Rouillé, massacré.

. Raffley, surveillant, tué à Controal en Tréméven, près de Quimperlé. . Peyre, professeur d’éducation physique, fusillé à Kerfany en 1944(?).


Les autres ont continué le combat jusqu’à la Libération et même jusqu’à la fin de la guerre en mai 1945. . Jean Béchennec et Georges Berrou combattent à Paris sur les barricades.


. Yves Boudigou assume des missions importantes, participe aux combats de la Libération, puis sur le front de Lorient comme chef de section au 118ème RI, jusqu’au 08 mai 1945.

. Tout comme Léon Cariou, missions dans le département, transport d’armes, de tracts, notamment dans le sesteur Trédudon - Plounéour-Ménez, en relation avec un responsable FN, Yves Cotton. Chef de section sur le front de Lorient au 118
ème RI.

. Marcel Claquin a mené des actions armées à Quimper, y récupérant fusils et pistolets (une vingtaine) et a livré un rude combat au Pont-Neuf en Pont-de-Buis le 04 août 1944, contre des Allemands venant de Brest, ses compagnons étant Louis Maisonneuve, blessé mortellement d’une balle dans le dos et Pierre Bodénan, chef de la compagnie
Albert Abalain (bataillon René Caro), un des fondateurs et animateurs du Front National dans le Finistère.

. Robert Cognec, requis pour le STO en fin juin 1943, réfractaire, caché dans une ferme (Kervidannou) entre Quimperlé et Baye, recherché dès juillet 1943, se livre à des actes de sabotage de lignes téléphoniques, entre à Libé-Nord en mars 1944 (groupe de Baye, responsable Louis Jégou qui, arrêté par les Allemands s’échappera de Groix; mais sa maison sera brûlée et il prendra le commandement d’une section sur le front de Lorient).

Le groupe de Baye est renforcé par un groupe de Moëlan et reçoit des armes parachutées entre Scaër et Saint- Thurien, attaque un convoi allemand près de Quimperlé, prend part à la libération de cette ville et se bat sur le front de Lorient jusqu’en mai 1945.

. Robert Falhun du maquis de Controal.

. Gilbert Gourmelen a fait partie du maquis de Controal près de Quimperlé.
En août 1944, son père a été tué par des parachutistes allemands venant du Huelgoat et tentant de rejoindre Lorient.

. Gourret a combattu dans le secteur de Douarnenez.

. Raphaël Guillou et son ami Joseph Hénaff (après une tentative manquée de départ pour l’Angleterre par Carantec, à laquelle Y. Le Borgne devait s’associer et due à l’initiative de M. Blaise), en accord avec le groupe Libé-Nord de Carhaix, ayant assisté à des séances de manipulation d’armes organisées par ce mouvement dans une ferme proche de Moulin-Meur à Kéramscoët, sont dès le 06 juin intégrés au groupe commandé par le gendarme Guéguen qui procède au sabotage du câble téléphonique allemand, à mi-chemin entre Carhaix et Poullaouen.

Deux après ils apprennent le martyre de leurs camarades de Libé-Nord, avec lesquels ils se trouvaient le soir du 06 juin à Moulin-Ezec, surpris fortuitement par des Allemands dans la ferme de
Lamprat en Plounévézel.

Eugène Léon est abattu, les autres suppliciés et pendus du Moulin-Meur à Carhaix, du Moustoir au Moulin de la Pie, de Rostrenen à Saint-Caradec: Jean Le Dain, Georges Auffret, Marcel Goadec, Georges Le Naëlou, Marcel Le Goff, Louis Briand, Marcel Bernard et François L‘Hostis (ce dernier aurait été membre du réseau Pat O’Leary tout comme le seul rescapé, Jean Le Manach, qui devra la vie à son sang-froid en se cachant dans la cheminée d’un bâtiment en feu)


L‘ordre de dispersion étant donné le 09 juin, faute d‘armes, Guillou et Emile Péron (retrouvé à Poullaouen), entrent dans une ville en proie à la douleur, à l’angoisse et à la colère et se préoccupent de faire enlever du domicile carhaisien de la famille Péron que les Allemands viennent de visiter des brochures et des tracts qui y étaient cachés: Yvonne Guillou, quatorze ans, s’en est chargée.


. Puis reviennent les contacts maintenus avec le secteur de Morlaix jusqu’à la capture et la disparition de leur ami Yves Le Borgne et de ses compagnons de Plourin, mi-juillet 1944.


. Emile Péron ayant déjà mis sur pied la compagnie Barbusse, armée grâce à deux parachutage réussis le 23 juillet et le 04 août près de Poullaouen, Guillou et Hénaff l’y rejoignent et y servent comme chefs de section, patrouillant dans le secteur avant de prendre part aux opérations dans la Presqu’île de Crozon, de Tal-Ar-Groas (Hirgars), au Poulmic, Lanvéoc, Le Frêt et l’Ile-Longue (Guillou assurant la liaison entre le chef du bataillon Leroy-Sker, Hervé Péron, les responsables de la compagnie (Emile Péron et Joseph Rivoal) et le commandement américain, entre le secteur côtier truffé de champs de mines dévolu à la compagnie et l’axe routier principal suivi par les forces américaines (blindés, artillerie, infanterie). Il faut noter l’aide apportée à ce sujet par des jeunes de la Barbusse comme V. Le Bec et Bouillon et par des résistants du secteur de Lanvéoc aptes à signaler les endroits dangereux.


(J. Hénaff et d’autres carhaisiens ont été arrêtés au printemps 1944, détenus un moment à la gendarmerie, puis acheminés sur Quimper, ce qui a ruiné un projet visant à les délivrer, préparé par L. Liziard, E. Péron et R. Guillou).


. Joseph Lapous, chef de groupe à la compagnie Barbusse y retrouvera des amis carhaisiens: Guy Clech, François Jégou; ce dernier y sera accueilli par Pierre Rannou et renouera connaissance à Huelgoat avec François Boucher, tous trois étant normaliens à Quimper. Lapous a combattu dans la Presqu’île de Crozon jusqu’au 19 septembre, date de la fin des combats, comme tous ceux de la compagnie.


. Clet Lebrun, venu à la vie active à Saint-Thois en 1943, assure des liaisons entre les maquis de Saint-Thois et de Spézet. Il entre dans la compagnie Bayeux ( responsable Morillon), prend part à diverses activités: propagande, sabotages, deux parachutages près de Laz, attaque du château de Trévarez, combats de l’Eau Blanche près de Quimper, de Plomodiern avec le bataillon Normandie, de Saint-Gilles (il sert une mitrailleuse récupérée), embuscades et barrages routiers préparatoires à l’offensive contre le Ménez-Hom. Blessé accidentellement,par balle, soigné à Briec, puis convalescent, il cesse d’être pris en compte par la compagnie Bayeux le 22 septembre 1944.

. André Le Cras (Frédo) a pris le commandement de la compagnie Leclerc à la mort d’Etienne Millour, puis est devenu l’adjoint du chef de bataillon La Tour d’Auvergne « Gaston » Kervarec. Il a vécu la Libération de Quimper à partir du 04 août 1944 en compagnie du commandant André (L. Stéphan), de Gaston et d’un chauffeur (ce dernier a été tué par un éclat d’obus), prenant part aux combats livrés à des forces allemandes grossies de renforts venus du Pays Bigouden. En coopération avec des forces américaines il participe à la Libération de Concarneau: la compagnie Leclerc ayant pris position au Nord de la ville le 12 août, organise des patrouilles avancées, livre des combats de rues dans la ville dès le 17. Le 25, la ville est libérée, évacuée par mer via Lorient par une partie des forces allemandes, d’autres s’étant rendues.


Avec le bataillon La Tour d’Auvergne auquel le commandant Philippot a confié le secteur côtier Sud, il combat dans la Presqu’île de Crozon jusqu’au 19 septembre 1944 et sert sur le front de Lorient (chef de section au 118
ème RI) jusqu’au 08 ou 09 mai 1945.

Il affirme avoir dû la vie plusieurs fois à un certificat scolaire rédigé en Allemand et authentifié par l’occupant, obtenu grâce au principal du collège, Monsieur Egret.


TEMOIGNAGES SUR KERNABAT.
- André Le Cras. « Le 10 juillet, nous avions, en prévision du parachutage, envoyé à Scaër un groupe de huit à dix hommes dans lequel se trouvait Louis Massé. Etienne Millour, depuis le début de juillet était chez mes parents à Concarneau. Une agente de liaison est venue de Scaër le 12 juillet, porteuse d’un message de Fernand qui disait: « la semaine prochaine tout le monde sera armé » et qu’il fallait que l’un de nous deux aille à Scaër. Etienne a décidé que c’est lui qui irait. Les armes et les munitions ont été stockées dans leurs caches.

Mais le parachutage a été donné: Fernand a été prévenu de l’arrivée des Allemands, mais avec les forces dont il disposait et compte tenu de l’importance des armes reçues (3 avions = 16 tonnes d’armes et de vivres), il a décidé de faire face le 15 juillet. Louis Massé aurait été touché le premier, Etienne Millour aurait essayé de le transporter et aurait alors, à son tour été frappé. Quand on a retrouvé son corps, sa carte d’Etat-Major était trempée de son sang ».

- Le G..... « vers le io juillet, je suis désigné avec huit camarades de La Forêt-Fouesnant et le Polonais déserteur de l’armée allemande pour rejoindre le maquis de Scaër, bataillon Louis d’Or (chef Christophe Moal, Abel, qui sera blessé à Kernabat). Dans la nuit du 14 juillet, je participe au parachutage à Kervir-Scaër et au convoyage de



ces armes à Kernabat. Notre dernier convoi est attaqué à six heures du matin aux abords de Coadry. Nous repoussons les deux camions et les voitures ennemies venus de Landerneau accompagnés de la milice Perrot. Un camarade est tué, René Turquet, instituteur à Scaër et un autre capturé et fusillé.

Encerclés à
Kernabat vers huit heures par l’ennemi venu en renfort du Faouët - 800 hommes (?), 1200 hommes au total (?) -, nous tenons toute la matinée autour du dépôt d’armes. L’ordre de repli nous étant donné, nous combattons sans répit jusqu’à la ferme de Quillien, commune de Tourch, où des renforts amis de Rosporden étaient sur place (commandant Mercier, capitaine Rivière).

Après de durs combats, nous réussissons à forcer l’encerclement. Nous avons dix-huit tués, dont trois de mon groupe: Louis Massé, Hervé Robert, Etienne Millour, le capitaine de la 5
ème compagnie. Le commandant Cabellic (Fernand), blessé le matin à Kernabat, ne survivra pas à ses blessures à l‘hôpital de Quimperlé ». Fernand avait été plusieurs fois hébergé clandestinement au collège de Quimperlé.

- Yves Le Meur est resté un des animateurs de la Résistance audiernoise et dans le département.

- Yves Le Moal a remplacé un moment André Le Cras à la tête de la compagnie Leclerc, a combattu à Concarneau, dans la Presqu’île de Crozon et sur le front de Lorient (chef de section au 118
ème RI).

- Le Pober a combattu jusque sur le front de Lorient.

- Jean Mévellec a tenté sans succès de gagner l’Angleterre au cours d’une équipée mémorable. A pris part aux combats pour la Libération de Quimper.

- Louis Péron a créé le groupe FTP de Mellac, devenu détachement de 8x3, commandé ensuite par Baptiste Pascal venu de Concarneau.
Divers groupes FTP furent rattachés au bataillon Louis d’Or de Christophe Moal, tel le groupe de Quimperlé-Ville en contact avec Etienne Millour qui fut un temps hébergé par Monchicourt et le groupe de Clohars de Michel Bonnaire, devenu détachement.

- Edouard Ollivier de Plévin a eu des contacts avec la Résistance des Côtes-du-Nord.

- Emmanuel Prigent passé du groupe Millour à la compagnie Kléber a combattu (servant de fusil-mitrailleur) pour la Libération des secteurs de Douarnenez (combat de Lesven, 26 août 1944 en Beuzec - Cap Sizun), d’Audierne et de Crozon.

- Jean Priol est resté en 1943-44 le pivot du groupe de Quimperlé. Il a maintenu la liaison avec l’Etat-Major de Quimper, avec des responsables comme Jean-Jacques (Robert Normant de Plouhinec) et Paul (Jean Simon
d’Audierne), tous deux ayant été arrêtés à Quimper près de la gare en 1943 et fusillés dans la région de Châteauneuf-du-Faou en 1944. Il a rayonné dans le Sud et le Centre la création ou l’extension de groupes armés (ex: contact avec Emile Péron à Carhaix).

- Jean Yézou, dont le rôle a été souligné, a poursuivi son action jusqu’à la Libération.

- François Rivoal, entré à la compagnie Barbusse, blessé par balle à la poitrine lors du dans la matinée du 05 août, ramené par Emile Péron, lui-même éraflé d’une balle à la de Carhaix.

- Et d’autres encore, sur lesquels des renseignements précis nous font actuellement (bataillon bigouden, A. Volant), Pierre Stéphan, Maxime Tanniou (bataillon, A. Volant) ou Guy Savin, Christian Levallois, Donnart, Mescam, Bihannic, Jean Péron,...


LE ROLE DES JEUNES-FILLES ET DES FEMMES.
Ce rôle a été primordial et multiple, à la mesure des nécessités, des circonstances et de la personnalité de chacune d’elles, allant du renseignement aux activités diverses de liaison et du transport de tracts et d’armes à la propagande, au recrutement et au combat armé.
Citons parmi celles que les Quimperlois ont pu connaître pendant la période clandestine ou lors des combats de la Libération, ensuite et avec le PC établi du département, favorisant parachutage de Poullaouen tempe et soigné à l’hôpital défaut, tels Alexis Stéphan



- Monique, agente du Front National de Paris, venue régulièrement pendant des mois au collège de Quimperlé, sur les indications de Yves Autret.

- Gisèle Fouillat héberge à Quimper des résistants FTP de Quimperlé ou d’ailleurs, souvent conduits vers elle par Jean Priol et assure des liaisons.

- Hélène et Charlotte Pencalet, toutes deux originaires de Douarnenez, ont coopéré avec Fernand Cabellic, premier chef du bataillon La Tour d’Auvergne.

- La compagnie Leclerc doit beaucoup à Yvonne Herlédan et à Simone Cosquéric: « très sûres et très dévouées, toujours disponibles pour les liaisons entre Quimper, Concarneau, Bénodet, La Forêt-Fouesnant et Scaër et pour le transport du matériel jusque dans la zone des combats.

- Raymonde Folgoas, recrutée dès janvier 1941 par Jean Bernard de Pont-L’Abbé, coopère avec Jean Guyomarch et Jean Thépault, tous responsables FN, FTP, militant à l’échelon interrégional, elle partage ses activités entre le Finistère, (initialement le secteur du Huelgoat avec Pierre Gac, Annick Dizès, Marcel Nicolas et Yves Cotton) et Paris, où elle échappe in extremis à la Gestapo en 1944:

propagande, recrutement, liaisons, manifestations, transport de matériel, relais à son domicile pour les jeunes en partance pour le maquis, aide et soins aux blessés.

Fait échouer une attaque allemande contre le maquis Jacq, missions dans le département en compagnie de Marcel Lozach qui fut l’un des responsables départementaux de parachutages avec Albert Yvinec de Brest (Callac) et Francis Derrien du Relecq-Plounéour Ménez.

Elle prend part à la visite d’un bateau allemand à Tréguennec et à la Libération du secteur d’Huelgoat prend une part effective avec l’échelon de tête de la compagnie Barbusse aux combats de la Presqu’île de Crozon, jusqu« au 19 septembre 1944.


- Denise Kerlogot, agente du groupe devenu compagnie Le Baut ou Cochennec (?) (responsable Marcel Clédic) du bataillon Bir-Hakeim (responsable Jean Kerdoncuff) basé à Berrien.


- Jeanne Guichoux de Plonévez-du-Faou, agente de liaison d’Yves Autret (responsable départemental FN-FTP) ainsi que sa sœur. Quant à leur frère, Roger Guichoux, étudiant en médecine, il a contribué à mettre sur pied des antennes médicales à Plonévez-du-Faou et Briec.


- Emma Caroff de Trédudon, particulièrement efficace, autre agente de liaison d’Yves Autret. La compagnie Barbusse a bénéficié des activités et du soutien de,

- Marcelle et Alice Péron, sœurs d’Emile, fondateur de la compagnie qui a recruté des jeunes et des hommes dans le secteur de Huelgoat, Berrien, Locmaria, Poullaouen, Carhaix et des réfugiés brestois tels François Hergouarch et Georges Fourn.

- Hervé, chef du bataillon Le Roy Sker.

- François qui, avec sa compagne Anna Boucher a milité dans la Résistance parisienne, puis lyonnaise (M.U.R). Jeanne, sœur d’Anna, résista aussi à l’occupant et Robert leur frère, fut supplicié à mort à Locmaria.

- Louis, arrêté à Carhaix en 1941, interné à Voves, évadé, devenu responsable du Front National dans le Loiret.

- Tine Merrot, sœur d’Yves, chef de section de la compagnie

- Mathurine Le Long, sœur de Lucien de la compagnie Barbusse aussi, qui aidée d’Alice, transporta dans une brouette jusqu’au maquis, Le Roy, gravement blessé lors des combats de Poullaouen.

- Jeannette Capitaine réussit à rétablir la liaison avec le PC de Châteauneuf lorsque le responsable Emile Péron fut arrêté le 26 juillet à Plonévez-du-Faou et momentanément détenu. Elle a assuré le transport de Le Roy à l’hôpital de Carhaix, au prix d’un très grand sang-froid, franchissant les barrages routiers établis par les Allemands. Elle a ravitaillé en ligne la compagnies Barbusse dans la Presqu’île de Crozon.

- Yvette Guénal (Renée), Rosalie Geffroy (Hélène des Côtes-du-Nord), Marcelle Cosquer de la région de Fouesnant, ont assuré des liaisons avec le PC de Châteauneuf où Jean Priol se tenait.



LES CAFES - LIEUX DE RENCONTRE.
Le problème des liaisons a toujours été préoccupant, pour des raisons évidentes de sécurité et d’efficacité.



« Pour les rendez-vous nous préférions la pleine nature ou tout simplement la rue. Mais il fallait que le rendez- vous fut précis et d’une durée limitée: il était valable deux minutes avant l’heure et trois après (H-2, H+3).

Notre organisation en triangle nous permettait de nous retrouver presque toujours à H-2. Si le premier attendait H+3 sans voir l’autre, il disparaissait dans la nature. En principe nous évitions de nous réunir dans les cafés, c’était trop dangereux ( les conversations pouvaient s’entendre et surtout les allées et venues se voyaient), mais cela se produisait ». André Le Cras.

Les tenanciers de ces cafés ont accueilli les Résistants, souvent en toute connaissance de cause. Ainsi,

- à Quimperlé, l’établissement tenu place Saint Michel par Madame Landurand et sa fille, où l’on pouvait laisser des messages.

- à Concarneau, le café tenu par Charlotte place La Tour d’Auvergne et s’ouvrant sur le Quai d’Aiguillon devenu depuis avenue Pierre Guéguin. Charlotte toujours enjouée y recevait des agents de liaison, transmettait les messages. Elle a hébergé, pendant plusieurs semaines un aviateur anglais. Mais cela on ne l’a appris qu’à la Libération.

- à Carhaix, les établissements respectivement tenus par,
Madame Postollec, mère de Pierre, normalien à Quimper, de Libé-Nord, proche de la place de la mairie. Madame Le Bail et sa fille, rue de la gare, café fréquenté aussi par Jacques Beulze lié au réseau Cohors-Asturies et responsable de Libé-Nord et plusieurs autres animateurs de Libé-Nord. Madame Hénaff, mère de Joseph de la compagnie Barbusse et d’Yves de Libé-Nord.

- à Locmaria-Berrien, auberge de la truite, tenue par Mademoiselle Lucie Le Guillou.

- à Quimper, le restaurant Au Bon Accueil, rue de Douarnenez, tenu par Monsieur Guennec, par lequel transitaient le matériel de propagande et les armes remis par Yves Autret à JeanYézou puis à François Illiou.

- à La Forêt-Fouesnant, Hôtel des Cerisiers de Monsieur Albert Hamon qui a reçu et stocké l’essence fournie par le groupe de Concarneau et acheminée ensuite vers Coadry.

- à Morlaix, tel café proche du viaduc, quai du Léon.

On doit aussi se souvenir des médecins et du personnel hospitalier de Carhaix, de Quimperlé, de Concarneau,... qui ont soigné des Résistants blessés et de tous ceux, jeunes ou adultes, qui par leur discrétion, leur sympathie, leurs conseils ou leur soutien actif, ont permis à cette Résistance de Jeunes de se développer, de s’affirmer et de combattre. Entreprise dangereuse certes, jugée hâtivement un peu folle et inopportune par certains, mais plus organisée, plus réfléchie, plus raisonnée qu’on ne l’a cru.

Il importait de retracer dans la mesure du possible, la contribution de tous à l’effort commun, qui a permis, non sans sacrifices, la Libération du Finistère.
Comme on l’a vu, bon nombre de jeunes ont combattu sur le front de Lorient, jusqu’au 08 ou 09 mai 1945.

D’autres ont contracté, dès octobre 1944, un engagement volontaire de trois ans, mué par la suite en engagement pour la durée de la guerre,

---------------------------------------Pour extirper les racines du fascisme et du nazisme--------------------------------------- Ils seront rendus tardivement (parfois fin 1945 ou au-delà) à la vie civile et leur insertion dans une vie normale ne sera pas chose aisée. A Brest le 12 septembre 1980 - Recherches et rédaction.
: R. Guillou.
- Témoignages.
.............: A. Le Cras, J. Yézou, R. Cognec, R. Guillou.
- Entretiens été 1980.
......: Gisèle Fouillat, Emile Péron, Joseph Hénaff, Raymonde Folgoas, Yves Cotton, Yves
Autret, Daniel Trellu.

- Documents
...............: Rapports de compagnies, états de services.
N.B. - Toutes remarques et tous renseignements complémentaires seraient accueillis avec le plus grand intérêt.

Que l’on veuille bien excuser les omissions et les imprécisions qu’on ne manquera de relever à la lecture de cette relation.


"Chers Amis,

J'ai reçu récemment le document en pièce jointe
de la famille Péron de Poullaouen.

C'est un texte de Raphaël Guillou  du 12/9/1980.

"Il importait de retracer, dans la mesure du possible, la contribution de Tous à
l'effort Commun, ce qui a permis -non sans sacrifices- la Libération du Finistère."

Les majuscules sont de Raphaël, et la conclusion aussi bien sûr!
Cette phrase résume tellement bien notre conception de ce que fut la Résistance.
Tous méritent notre reconnaissance, car chacun d'eux risquait sa vie.
Suite dans le message suivant.
(Il me manque parfois un bas de page. Si Michèle avait l'original?)
Bonne soirée à tous,

Anne FRIANT"


Le collège de Quimperlé par Raphaël Guillou, 12.9/1980

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Le collège de Quimperlé par Raphaël Guillou, 12.9/1980


Ci dessous : cliquez sur le dossier pour le consulter.

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