Nom du ou des réseaux d'appartenance dans la Résistance :
• Grand Croix de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944 • Croix de Guerre 39/45 avec palmes • Médaille de la Résistance avec rosette • Membre de l'Ordre de l'Empire britannique • Grand Croix de l'Ordre de Malte
Décès d'Hubert Germain, dernier compagnon de la Libération
Hubert Germain, dernier compagnon de la Libération, est décédé ce mercredi 12 octobre à l'âge de 101 ans. Une cérémonie d'hommage présidée par le président de la République aura lieu ce vendredi aux Invalides à Paris, avant son inhumation au Mont-Valérien. Fils d’un officier général issu des troupes coloniales, Maxime Germain, Hubert est né en août 1920 à Paris. Enfant, il suit avec sa famille pendant de nombreuses années le père au cours de ses déplacements dans différentes régions du monde.
En juin 1940, Hubert Germain a 19 ans et prépare le concours de l’École navale de Bordeaux. Cherchant à poursuivre la lutte après la débâcle, il apprend qu’un général, depuis Londres, appelle à continuer le combat. Le 24 juin, il embarque à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), avec trois camarades, pour rejoindre l’Angleterre.
Il est d’abord affecté à la marine, mais part ensuite avec son parrain, le général Legentilhomme, en Palestine. Le jeune français libre participe à la campagne de Syrie en 1941, puis, dans son souhait d’action, rejoint la légion étrangère. Il se distingue dans les combats de Bir Hakeim du 27 mai au 11 juin 1942. Promu sous-lieutenant, il prend part aux combats en Égypte, puis en Tunisie jusqu’en mai 1943.
En mai 1944, il est engagé au Monte Cassino, est gravement blessé à Pontecorvo et est envoyé en soins à l’hôpital de Naples. C’est durant sa convalescence qu’il apprend qu’il a été élevé, par le général de Gaulle, au rang de compagnon de la Libération.
En août, il débarque en Provence, puis participe ensuite aux campagne des Vosges et d’Alsace. Il termine la guerre dans le sud des Alpes.
À la fin du conflit, il renonce à sa carrière militaire. Attaché de direction dans une entreprise de produits chimiques, il s’engage en politique et rejoint le parti gaulliste. Maire de Saint-Chéron (Essonne), député de Paris de 1962 à 1972, il entre également au cabinet de Pierre Messmer, aux côtés duquel il a combattu en Lybie. En 1972, Messmer fait de lui son ministre des postes et des télécommunications, puis des relations avec le parlement en 1974.
Pendant de longues années, et jusqu’à son décès, Hubert Germain a souhaité, inlassablement, témoigner de son parcours, et faire comprendre les raisons de son engagement pour la France.
Florence Roumeguere L'Odyssée France Libre du Havre Hubert GERMAIN, grand Ancien de la 13 DBLE (1ére DFL) et de Bir Hakeim est notre dernier Compagnon : "Quand le dernier d'entre nous sera mort, la flamme s'éteindra. Mais il restera toujours des braises. Et il faut aujourd'hui en France des braises ardentes !"
L'auteur Marc Leroy a publié ses entretiens avec Hubert Germain dans le livre "Espérer pour la France" (éditions Belles Lettres) publié en octobre dernier.
En tant que dernier survivant des Compagnons de la Libération, Hubert Germain pourra choisir s'il le souhaite d'être inhumé dans la crypte du mémorial de la France combattante au mont Valérien dans les Hauts-de-Seine. Mais aujourd'hui, nous espérons bien le garder encore longtemps parmi nous...
Fils d'un officier général issu des troupes coloniales, Hubert Germain est né le 6 août 1920 à Paris.
Il débute ses études secondaires à la mission laïque franco-arabe de Damas (1930-1932) et les poursuit au lycée Albert Sarraut à Hanoi puis au lycée Saint-Louis à Paris.
Bachelier, il prépare le concours de l'Ecole navale au lycée Michel Montaigne de Bordeaux au moment de la déclaration de guerre de septembre 1939.
Mais, dès juin 1940, écartant le concours, il cherche les moyens de continuer la lutte en pensant gagner le Maroc.
Après une discussion à l'Etat-major général, replié à Bordeaux, avec un officier général ami de son père, Hubert Germain apprend que l'Afrique du Nord ne rentrera pas dans la guerre. Il prend alors la décision personnelle de continuer le combat.
Des troupes polonaises s'embarquant pour l'Angleterre à Saint-Jean-de-Luz, il parvient, avec trois camarades, à se joindre à elles et à monter à bord de l'Arandora Star, qui appareille pour la Grande-Bretagne le 24 juin 1940.
Engagé dès l'origine dans les Forces françaises libres, il est affecté sur le cuirassé Courbet où il suit les cours d'élève officier de marine. Alors qu'il étudie pendant la journée entre les alertes, Hubert Germain participe la nuit à la défense antiaérienne contre les raids allemands.
Au printemps 1941, il est affecté à l'Etat-major du général Legentilhomme, commandant en Palestine la 1ère Division légère française libre destinée à intervenir au Levant.
Après la campagne de Syrie à laquelle il participe, il est envoyé comme élève à l'école d'officiers de Damas en septembre 1941 ; il en sort aspirant pour être affecté au 2e Bureau de l'Etat-major de la 1ère Brigade française libre du général Koenig. En février 1942, il rejoint les rangs du 2e Bataillon à la 13e Demi-Brigade de Légion Etrangère (13e DBLE) à laquelle il restera toute sa vie très attaché.
Hubert Germain participe dès lors à la campagne de Libye au sein de la 1ère Brigade. Chef de section antichars, il se distingue dans les combats de Bir-Hakeim du 27 mai au 11 juin 1942 et est cité à l'ordre de l'armée l’armée pour avoir « montré de très belles qualités de chef » et avoir été « pour ses hommes un exemple constant de calme et de courage ». Il est promu sous-lieutenant en septembre 1942.
Il prend part ensuite aux combats de la 1ère Division française libre (1ère DFL) à l'Himeimat (El Alamein) en Egypte en octobre 1942 puis en Tunisie jusqu'en mai 1943.
En Italie, le 24 mai 1944, devant Pontecorvo, alors qu'il commande une section antichars en appui du 1er BLE, le lieutenant Germain est blessé en dirigeant le tir des mitrailleuses lourdes de sa section pour continuer à appuyer le bataillon qui attaque le long du Liri.
Il participe au débarquement de Provence en août 1944 et à la libération de Toulon, de la vallée du Rhône et de Lyon. Il prend part ensuite aux campagne des Vosges, d'Alsace et termine la guerre dans le sud des Alpes, au massif de l'Authion.
Appelé comme aide de camp auprès du général Koenig commandant les forces françaises d'occupation en Allemagne, le lieutenant Hubert Germain est démobilisé en 1946.
Attaché de direction dans une entreprise de produits chimiques, il est élu maire de Saint-Chéron (Essonne) en 1953, mandat qu'il conserve jusqu'en 1965.
Chargé de mission au cabinet de Pierre Messmer, ministre des Armées, de 1960 à 1962 puis, de nouveau, en 1967 et 1968.
Elu député de Paris en 1962, il sera réélu en 1968 puis en mars 1973. Président de l'amicale parlementaire "Présence et Action du Gaullisme" (1969-1972) Hubert Germain est vice-président du groupe UDR à l'Assemblée nationale (1971-1972).
De 1972 à 1974 Hubert Germain est ministre des PTT puis ministre chargé des relations avec le Parlement (mars-mai 1974).
Il fut également Président de la société française de télédistribution de 1975 à 1982.