Jeanne BOHEC
Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 17 avril 2020 / mise à jour le 4 décembre 2021


Nom du ou des réseaux d'appartenance dans la Résistance :

Alias "Rateau" ou "Micheline".
Jeanne Bohec (1919-2010)


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Contexte historique

Jeanne Bohec naît en 1919 à Plestin-les-Grèves dans les Côtes-du-Nord. Fille de marin, elle déménage à de nombreuses reprises durant son enfance. Avec sa famille, elle s’installe successivement à Cherbourg, Brest, Toulon ou encore Rochefort, puis, à l’âge de 10 ans, elle s’établit durablement à Angers où son père vient d’obtenir un emploi réservé. C’est également dans la charmante cité du Maine-et-Loire qu’elle entame, en 1939, des études de mathématiques.

Mais la guerre l’éloigne rapidement des bancs de l’Université Catholique. Au mois de mars 1940, elle saisit une opportunité qui se présente à elle en se faisant recruter comme aide-chimiste à la poudrerie du Moulin-Blanc à Brest. Ce retour sur les terres de son enfance est de courte durée. Alors que les Allemands s’approchent de la cité portuaire, elle cherche par tous les moyens à quitter la France. Le 18 juin, elle s’embarque sur le remorqueur Abeille IV et rejoint Plymouth, puis Londres. Son destin est alors tout tracé, elle rallie la France Libre. 

Pour les FFL, Jeanne Bohec travaille d'abord en tant que secrétaire puis, à partir du printemps 1942, elle met à profit son expérience professionnelle comme chimiste en intégrant un laboratoire d'explosifs. Un an plus tard, en août 1943, Henri Frenay intervient en sa faveur et lui permet d’entrer au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA). Elle y suit la formation d'instructeur de sabotage. A force d’abnégation, elle parvient à vaincre les clichés et obtient le droit d’être parachutée derrière les lignes ennemies. Sous le nom de code « râteau », elle est se pose à la fin de mois de février 1944 dans la région d’Alençon puis, après un court passage par Paris, revient en Bretagne où elle prend le pseudonyme de « Micheline ». 

Le 8 mars elle descend à la gare de Questembert dans le Morbihan. Sa mission est précise : elle doit former au maniement des explosifs les résistants qui opéreront lors du déclenchement du plan vert, plan qui prévoit de saboter les voies de chemin de fer au moment du débarquement afin d’empêcher que les Allemands n’acheminent des renforts vers la Normandie. Pendant plusieurs semaines, la jeune femme sillonne la Bretagne. Elle suscite d’autant moins la méfiance de l’Occupant qu’elle circule au guidon d’une inoffensive bicyclette.

Inoffensive, Jeanne Bohec ne l’est pourtant pas. En parallèle des formations qu’elle anime, elle participe activement à des opérations de sabotage comme le 7 mai 1944 lorsqu’elle fait sauter un rail de 11 mètres à proximité de la gare du Roc Saint-André dans le Morbihan. Au soir du 18 juin, elle parvient à s’enfuir de Saint-Marcel et rejoint Quimper où elle contribue activement à la libération de la ville le 8 août. 

Après-guerre, Jeanne Bohec est décorée de la Légion d'honneur, de la Croix de guerre et de la médaille de la Résistance. La parenthèse est fermée. Elle reprend finalement le cours de sa carrière et devient professeur de mathématiques. Elle sort de son relatif anonymat en devenant maire-adjointe du 18e arrondissement parisien avant de s’éteindre le 11 janvier 2010. Elle est enterrée à Plestin-les-Grèves.


Yves-Marie Evanno, "Jeanne Bohec, la plastiqueuse à bicyclette" sur le site En Envor Pour approfondir cette courte biographie, voir BOHEC, Jeanne, La Plastiqueuse à bicyclette, Paris, Mercure de France, 1975.

Source : Musée de la Résistance en ligne Fondation de la résistance

Voir aussi le livre :
J'ai vécu la résistance : Seconde Guerre mondiale

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