GOURCUFF Roger
Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 3 mars 2021


Nom du ou des réseaux d'appartenance dans la Résistance :


Maquis de Kergoat
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Source : https://www.facebook.com/michele.lebras.7?__tn__=-UC*F

Michèle Le Bras

Michèle Le Bras
Roger GOURCUFF (1921-2001).

Né à Trégunc de parents instituteurs qui décèdent prématurément. Il est orphelin de père et de mère en 1932. Au printemps 43, il est domicilié à Quéménéven chez son frère aîné Charles (instituteur), et le 1er juillet doit se réfugier au Bois du Duc pour échapper aux rafles incessantes.

Selon les archives du maquis de Kergoat et sa propre déclaration, il signe un engagement officiel, le 1er janvier 1944 dans les FFI au sein du corps franc "Vengeance". Dans la clandestinité, il participe à des sabotages d'avions, de voies de chemins de fer, de lignes souterraines et aériennes, d'ouvrages militaires et est présent aux parachutages et récupérations d'armes tout comme François Thépaut.

Selon le témoignage oral d'un de ses amis de Quéménéven : "le 16 mai 1944, il participe, avec Alain Le Parc et François Thépaut à une opération qualifiée de "coup de tabac". L'objectif est de subtiliser le stock mensuel de tabac destiné à Douarnenez, transporté par car entre Quimper et cette ville.

Le charcutier de Quéménéven, Jean Autret, leur prête sa voiture et ils se dirigent vers Toul-Rip à Plogonnec pour y changer les plaques d'immatriculation. Probablement dénoncés, une voiture de la Feldgendarmerie les prend en filature et les intercepte. Seul Roger Gourcuff réussit à s'enfuir. Alain Le Parc et François Thépaut sont arrêtés.

4 jours plus tard, Roger Gourcuff est blessé par balle (une des balles ne sera extraite que 90 jours plus tard à son retour au pays) et fait prisonnier près du village du Gouérec en Quéménéven. Son groupe, qui préparait un sabotage à la carrière voisine du Hinguer, est dénoncé et encerclé par les Allemands. Faute de munitions le combat cesse et tous les résistants présents sont incarcérés à St Charles, torturés par la Gestapo, transférés à Rennes et chargés dans le train de déportés.

Roger Gourcuff s'évade du train à Langeais le 6 août 44 et participe le 1er septembre à la prise du
Menez-Hom au sein de la Compagnie Richelieu sous les ordres du Capitaine Le Gall, commandant le Bataillon Normandie.

En novembre 44, affecté au 118ème RI de Quimper.

Photo issue de son dossier au SHD de Vincennes consulté par Ej Sizun.

Référence GR 16 P 265261. 


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Source : Michèle Le Bras

De LANGEAIS au MENEZ-HOM

Le périple de 9 évadés finistériens pour retrouver la liberté

Le 20 août 1944, Marie Capitaine, qui tient un café à la gare de Quéménéven, voit arriver chez elle, 9 prisonniers qui se sont évadés à Langeais du train qui les emmenait en Allemagne. Et ils racontent leur périple, depuis leur arrestation mi-mai, en même temps que Guillaume, le frère de Marie (qui ne s’est pas évadé).

Incarcérés à la prison Saint Charles de Quimper, ils sont extraits à tour de rôle pour subir les tortures inhumaines de la Gestapo. L’annonce du débarquement les sauve car ils devaient passer en cour martiale le 10 juin.

Lorsqu’ils montent dans un car à gazogène, ce jour-là, ils s’attendent à passer devant le peloton d’exécution mais ils sont dirigés sur Saint-Yvi où ils sont entassés dans des wagons à bestiaux roulant vers l’est.

A dix kilomètres de Nantes, le convoi fait demi-tour et prend la direction de Rennes où ils sont internés au camp Margueritte. Le 3 août, l’annonce d’une arrivée imminente des Américains leur cause une grande joie mais le soir même, ils sont à nouveau chargés dans les wagons à bestiaux d’un long convoi roulant vers Nantes, Angers, Tours…

Le 6 août vers 20 heures 30, le train est mitraillé par 4 chasseurs américains à Langeais, obligeant les Alllemands à chercher un abri. Environ 150 jeunes en profitent pour s’échapper.


Parmi eux 9 résistants du maquis de Quéménéven qui ont participé

- aux parachutages d’armes,
- aux sabotages d’avions et d’ouvrages militaires,
- aux sabotages de la carrière voisine du Hinguer,
- aux déraillements récurrents de trains entre Quimper et Châteaulin,
- aux coupures de lignes électriques et téléphoniques, aériennes comme souterraines,
- à l’attaque de la prison Saint-Charles de Quimper …

Hervé CHAPALAIN né 26 novembre 1905 à Quéménéven.

Roger GOURCUFF né le 26 juillet 1921 à Trégunc.

Marcel KERMEL né le 20 décembre 1922 à Crozon. (1)

Alain LE PARC né le 8 janvier 1922 à Crozon. (1)

Laurent MOULIN né le 11 avril 1922 à Crozon. (1)

Jean Marie RICHARD né le 25 novembre 1914 à Landrévarzec.

Jean Louis SCORDIA né 16 décembre 1919 à Quéménéven.

François Marie THEPAUT né le 27 août 1923 à Cast.

Jean VIGOUROUX né le 25 janvier 1920 à Crozon. (1)

(1) les quatre résistants originaires de Crozon, après une tentative infructueuse, le 14 août 1943 pour rejoindre l’Angleterre, à bord d’une barque de pêche, ont été dénoncés à leur retour à Morgat. Obligés de prendre le maquis pour échapper aux rafles, ils sont venus se cacher à Quéménéven.
Ereintés par 400 kilomètres parcourus majoritairement à pied, ils ont besoin de repos, de nourriture mais aussi de soins médicaux. Mais ils ne veulent surtout pas rater la libération du Finistère et à peine rétablis, rejoignent les Bataillons engagés dans la conquête du Menez-Hom (Normandie et Stalingrad).

Et ils sont présents le 1er septembre, lors de la libération du sommet.

Sources :

"Le Finistère dans la guerre 39-45 - Libération" par Alain Le Grand et Georges-Michel Thomas.

Archives du maquis de Kergoat.

SHD de Caen - dossiers de déportés.

SHD de Vincennes -dossiers de résistants.

Journal de Marie Capitaine.

Archives et témoignages des familles des résistants.

Une biographie est associée à chaque photo.