RIBIÈRE Germaine
né le 13 avril 1917 (à LIMOGES-HAUTE VIENNE)

Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 15 août 2022


Nom du ou des réseaux d'appartenance dans la Résistance :
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« Étudiante à l'université de Paris, Germaine Ribière réagit contre la discrimination à l'égard des Juifs, notant par exemple dans son journal en mai 1941 : " Ceux qui devraient être éveillés sont ceux qui endorment les autres ", puis en juin 1941 : "L'Église, la hiérarchie, se taisent. Ils laissent la vérité être profanée". En mai 1941, Germaine Ribière est présente lors de l'arrestation de Juifs dans le Marais, ancien quartier juif de Paris (aussi appelé le Pletzl). »

source :
https://alchetron.com/Germaine-Ribi%C3%A8re

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photo d'identité d'un ausweis de la Croix Rouge au nom de Germaine Ribière
source photo : archives familiales
crédit photo : sans droits

source :
http://www.ajpn.org/juste-Germaine-Ribiere-2365.html
Source : https://www.ouest-france.fr/societe/antisemitisme/editorial-lettre-sur-la-personne-humaine-8a48cb2a-1ba5-11ed-8000-7fb0522b2f23

Éditorial. « Lettre sur la Personne humaine »

Le 23 août 1942, quelques jours après la Rafle du Vel d’Hiv, l’archevêque de Toulouse, Mgr Saliège, brise le silence à propos du crime qui vient de se dérouler à Paris. Il fait lire dans les églises de son diocèse un texte bouleversant. Un texte qui « éclaire notre temps troublé. « Le silence ne saurait l’emporter quand des enfants ukrainiens sont déportés en Russie », rappelle Jeanne Emmanuelle Hutin, directrice déléguée à la recherche éditoriale de Ouest-France.

« Un Juif qu’il ait 90 ans ou un mois est en danger de déportation. À mesure que l’étau se resserre, le souci de protéger les enfants juifs devient majeur », dit Germaine Ribière après la rafle du Vel d’Hiv, en juillet 1942. Plus de 13 000 Juifs furent arrêtés par la police française puis déportés à Auschwitz.

Germaine Ribière avait 25 ans. Depuis la rafle dite « du billet vert », le 14 mai 1941, elle faisait passer clandestinement des Juifs en « zone libre ». Elle sauva tant d’enfants que cette grande résistante catholique si discrète fut reconnue Juste parmi les nations.
L’archevêque rompt le silence

Intrépide, elle porta secours aux Juifs internés dans des camps d’où ils étaient déportés vers les camps d’extermination. Elle fit connaître le crime qui se déroulait, la rafle qui se préparait. En mai 1942, elle informa Mgr Saliège. L’archevêque de Toulouse brisa le silence.
Le 23 août 1942, il fit lire dans les églises de son diocèse sa lettre sur La Personne humaine :
« Il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine qui impose des devoirs et reconnaît des droits. Il n’est au pouvoir d’aucun mortel de les supprimer. […] Que des enfants, des femmes, des hommes soient traités comme un vil troupeau […] embarqués pour une destination inconnue […] Pourquoi le droit d’asile dans nos églises n’existe plus ? […] Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. […] Ils sont nos frères. Un chrétien ne peut l’oublier. »

« Un cri moral »

80 ans après la rafle du Vel d’Hiv, le grand rabbin Haïm Korsia a demandé de lire cette lettre dans les synagogues ce 16 juillet : « Peu de voix se sont élevées » contre « les atrocités commises par les nazis et le régime de Vichy. » Mgr Saliège dénonça « très tôt l’antisémitisme et les exactions. Cela réveilla clairement les consciences chrétiennes » (1).
Sa lettre eut un grand retentissement. Elle stimula l’entraide.
« Si le régime de Vichy a abouti à une faillite morale […] en contribuant efficacement à la perte d’un quart de la population juive […], les trois-quarts restants doivent essentiellement leur survie à la sympathie des Français et des Églises de France, » dit Serge Klarsfeld (2).
Sa protestation courageuse au pire moment des déportations et du génocide
« n’a pas la place qu’elle mérite dans notre mémoire nationale », analyse Jacques Semelin (3). Après l’appel du Général de Gaulle en juin 1940, c’est l’autre discours qui cherche « à insuffler l’esprit de résistance ». Son « cri moral porte bien au-delà de son appartenance religieuse. Il a acquis une portée universelle rappelant ce que l’homme ne peut pas faire à l’homme », (3).

Exigence et vigilance

Cette exigence du respect de la personne éclaire notre temps troublé. Le silence ne saurait l’emporter quand des enfants ukrainiens sont déportés en Russie, quand des peuples fuient la famine… L’indifférence ne saurait régner quand le pouvoir aveugle des techniques menace l’Homme.
Elle appelle notre vigilance pour combattre l’antisémitisme et défendre la liberté d’expression, inséparable de la liberté de conscience. Si le clergé de 1942 avait cédé aux ordres lui intimant de se taire (4), les déportations auraient-elles été freinées (3) ?
Lira-t-on la lettre de Mgr Saliège dans les églises en ce 15 août ?
« France, patrie bien aimée qui porte dans la conscience de tous tes enfants la tradition du respect de la personne humaine… » Ce cri ne cesse de retentir pour rassembler les personnes de bonne volonté.
(1) Le Figaro 16-7 (2) La Vie, 14-7 (3) Une énigme française, J. Semelin, A. Michel. (4) La Croix, 8-8.

source : http://www.ajpn.org/juste-Germaine-Ribiere-2365.html

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