COATPÉHEN Pierre
Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 20 mars 2021
A droite : Au bois de Boulogne en août 1944. Archives privées famille Coatpéhen / Locus Solus.
Les spécialistes de la France libre savent que cet ouvrage n’est pas la première version des mémoires de Pierre Coatpéhen. Celles-ci sont en effet parues en 2004 et le texte édité par Locus Solus est en fait une création hybride, assurée par la veuve de l’auteur, compilation des mémoires originales et de passages écrits pour un volume sur la guerre des chars. Pour autant, là encore, on aurait tort de laisser de côté ce livre. En effet, si Pierre Coatpéhen ne tarit pas d’éloge sur son chef, le général Leclerc (il « a le génie de toujours se trouver au point névralgique » p. 67), dont on sait par ailleurs toute la mystique qui l’entoure, certains passages sont au contraire rares en ce qu’ils dévoilent une autre facette de la France libre, sans doute plus humaine, en un mot plus normale. C’est ainsi que sont évoqués dans cet ouvrage des vols d’effets personnels (p. 11, 32, 121), le viol d’une jeune anglaise par des légionnaires (p. 12) ou encore des comportements peu corrects à l’endroit des populations civiles allemandes (p. 118) au moment de la découverte du camp de Dachau. En définitive, ces mémoires de Pierre Coatpéhen que publient les éditions Locus Solus sont un texte riche, autorisant de nombreux niveaux de lecture, et qui devraient donc ravir un public nombreux.
Erwan LE GALL
COATPEHEN, Pierre, En mission avec la 2e DB. De la libération de Paris au Nid d’Aigle, Lopérec, Locus Solus, 2014.
Né(e) : 1922
Mort(e) le : 25/11/2004
Biographie :
Pierre Coatpéhen a mis 44 années de sa vie au service de l'État français.
En 1939, il a 17 ans et travaille comme aide artificier à la Pyrotechnie de Saint-Nicolas. Répondant à l'appel du 18 juin 1940 lancé par le général de Gaulle, il quitte Brest pour rejoindre l'Angleterre avant d'intégrer la fameuse division blindée du Général Leclerc : la 2ème DB qui libéra Paris de l'Occupation.
Il embarque sur un cargo, le Meknès, avec trois amis. Les aléas de la guerre le conduiront dans divers pays d'Afrique.
D'entraînements en exercices sur des chars Sherman prêtés par les Américains, de rencontres avec le général Leclerc en inspections par le général de Gaulle, il participe à la préparation du débarquement en Normandie. Le branle-bas de combat est fixé au 3 août 1944.
En tête du convoi, Pierre Coatpéhen est à bord du Romilly, l'un des trois chars qui opèrent en éclaireurs. Et c'est sous les tirs ennemis qu'ils atteignent Paris, le 24 août 1944.
Après la libération de la ville, il repart en mission dans les Vosges, puis en Alsace, où les combats se poursuivent. En 1945, ce sera en Allemagne, pour la prise du "Nid d'Aigle", la forteresse bavaroise d'Adolf Hitler.
Démobilisé le 30 juin, il rentre en terre kerhorre. Son retour à la vie civile passe par Saint-Nicolas, puis par les plages finistériennes qu'il faut déminer.
En 1951, il opte pour la gendarmerie, qu'il servira en France et à l'étranger jusqu'en 1968, date à laquelle il réintègre la Pyro. Fatigué, il poursuivra malgré tout son activité jusqu'à sa retraite.
Source : http://www.letelegramme.fr/