Auguste LE GUILLOU ( en blanc sur la photo de gauche ) est né à Brasparts (29) le 01/08/1920 dans une famille d'instituteurs publics.
Après une jeunesse passée à Rumengol (1920 -1929) et à Quimerch' (1929 - 1938), il rentre au service des finances publiques en 1938.
Il arrive à la perception de Chateaulin au début de 1940 et s'occupe rapidement de l'organisation de la résistance à Chateaulin: groupe jeune du front national (1942) puis le maquis de Penarpont (octobre 1943).
Après l'attaque du maquis de Penarpont par les Allemands dans la nuit du 15 au 16 mars 1944, il quitte Chateaulin de façon rocambolesque le 17 mars 1944 pour réorganiser le maquis de Spézet-Saint-Goazec qui était en liquidation.
Ce maquis sera à l'effectif d'une compagnie (120 à 150 résistants) à mi-juillet 1944. Cette compagnie fut appellée d'abord "Stalingrad" puis "Chateaulin" le 11 août 1944. Fin juillet 1944, le maquis se déplacera à Kerallé en Leuhan où sera formée la 2eme compagnie "Victoire".
Ces 2 compagnies libérérent, à partir du 8 août 1944, Chateauneuf du Faou, Pleyben et s'associèrent à la compagnie "De Gaulle" (regroupant les résistants de Chateaulin et Quéménéven) et à la compagnie "Ténacité" (regroupant les résistants de Pont-de-Buis) pour libérer Châteaulin le 11 août 1944. Ainsi était constitué le 2ème batailon Stalingrad riche de 4 compagnies et de quelques 550 résistants.
Ce bataillon participera ensuite à la libération du Ménez-Hom et de la Presqu'île de Crozon. Commandé par 2 hommes Marcel SICHE , capitaine SOE parachuté et Auguste LE GUILLOU capitaine FTP, ce bataillon fut dissout le 30 septembre 1944. contact: be.leguillou@free.fr
Photo de gauche
Bernard Le Guillou, président de l’ANACR (Association nationale des anciens combattants et amis de la Résistance) tient entre ses mains un trésor : trois albums (numérisés par Laurent Guélard ANACR29) hérités de son père Auguste, rassemblant photos, lettres manuscrites, papiers datant de la période de la guerre 39-45. « Il aimait l’histoire », souligne humblement Bernard, alors que son père l’a lui-même écrite, faisant là un véritable travail d’archiviste.
« Mon père, précepteur à Châteaulin, a constitué le maquis de Penarpont le 12 octobre 1943, il s’agissait du deuxième maquis de Bretagne par la date de sa création » précise Bernard.
Trois Belges, en rupture du chantier de l’organisation Todt, en formaient le premier noyau dur : Roger Elaud, Gustave de Neve et Théophile Mertens.
À l’époque, ils campent dans la grotte de Roz-Divez puis, l’hiver venant, ils sont dirigés vers un endroit plus abrité, la carrière de Quinquis, située entre les fermes du Quinquis et de Penn-Ar-Pont à Châteaulin.
D’autres jeunes réfractaires au STO (Service du travail obligatoire) allaient les rejoindre : Alain Guidal, dit Job, de Pont-de-Buis, Marcel Milin de Châteaulin, Louis Gouillou, du Relecq-Kerhuon, Charles Lévénez, de Crozon, Roger Faou, Roger Le Du… Une douzaine d’hommes en tout.
Une attaque allemande, en mars 1944, détruit la carrière de Quinquis. Les « gars » se regroupent dans les bois du Beuzit en Lothey, entre les fermes de Keralliou en Gouézec et du Beuzit en Lothey. Mais les Allemands restent en alerte.
Capturés le 26 avril 1944 par les Allemands, sept des maquisards sont fusillés sur les dunes de Mousterlin en Fouesnant, le 15 mai 1944. Les cinq autres disparaissent du côté de Carhaix.
350 maquisards participent à la libération de Châteaulin
« Mon père a quitté le maquis de Penn-Ar-Pont en mars 1944, après la première attaque des parachutistes nazis. Il a ensuite réorganisé le maquis de Spézet-Saint-Goazec, nommé « Stalingrad » puis « Châteaulin », qui ne comptait pas moins de 350 maquisards. Ce bataillon a participé à la libération de Châteaulin, le 11 août 1944, puis du Ménez-Hom et de la presqu’île de Crozon en septembre 1944. Après cela, le bataillon « Châteaulin » a été dissous, et mon père est retourné travailler à la perception, en janvier 1945 », résume Bernard, tout en feuilletant l’album qui recèle de trésors chargés de souvenirs.
Afin de se rappeler les actes de bravoure accomplis par des jeunes d’à peine 20 ans, une cérémonie commémorative aura lieu le mercredi 15 mai.
À cette occasion, des élèves liront des lettres écrites par les résistants fusillés, adressées à leurs parents, se sachant condamnés.
« Lorsque j’ai présenté ce projet à la classe de CM2 de l’école Marie-Curie, beaucoup de doigts se sont levés pour y participer ! », s’enthousiasme Bernard.
Mercredi, un panneau relatant l’histoire du maquis de Penn-Ar-Pont sera dévoilé, avec les visages de 10 des 12 martyrs. « Deux photos présentes dans les trois albums ont été subtilisées ou prélevées lors de différentes expositions de la Résistance et n’ont malheureusement pas été restituées. Il s’agit de photos de François Le Baut et d’un des deux Russes, Filatow ou Petroschitsky », regrette le président de l’ANACR.
À bon entendeur…
Mercredi 15 mai, cérémonie commémorative en hommage aux fusillés et disparus du maquis de Penn-Ar-Pont-Beuzit-Keralliou, à partir de17 h, au mémorial de Penn-Ar-Pont, près de l’écluse de l’Aulne.