Jean-Baptiste Person. Hommage au résistant La 7e Compagnie des Forces françaises de l'intérieur (FFI) de Quimper comptait, en 1944, une centaine d'hommes et de femmes engagés dans la Résistance. Dans cette unité « Capitaine Bédéric », ils seront plusieurs Fouesnantais à défendre la patrie et le sol breton. Le dernier de ces héros, Jean-Baptiste Person, vient de s'éteindre à l'âge de 95 ans.
Les autorités décerneront la Reconnaissance de la Nation à Jean-Baptiste Person, au titre de son engagement au combat et de son courage. Des valeurs que Joël, son fils, et Alain, son neveu, entendent perpétuer au travers d'un témoignage et d'un hommage posthume. Jean-Baptiste Person est né le 1e r mai 1920 à Fouesnant, dans la ferme familiale de Silijou. Il grandira au milieu d'une fratrie de huit enfants, du côté de Sainte-Anne. En 1938, devant l'imminence de la guerre, il rejoint Brest et la Marine nationale comme engagé volontaire.
Mais il contracte le typhus au mess. Réformé, il est alors renvoyé dans ses foyers. Pour quelques mois seulement car, lorsqu'éclate le conflit, le besoin en hommes se fait sentir. En 1939, il rejoint Chartres puis Meaux, au quartier général de l'Armée de l'air. Démobilisé comme tant d'autres en 1940, il laisse ses galons à Limoges pour rallier le nid familial, dans un Fouesnant occupé.
Son lien à la Nation aurait pu s'arrêter là. Mais, en 1944, son frère aîné, Alain, vient le chercher à la ferme et le convainc de rejoindre les FFI. Le caporal Person entre alors dans la clandestinité. Auprès de ses camarades, il échappera à de nombreuses reprises au feu nourri de l'ennemi.
« Certains n'auront pas cette chance », raconte son fils. Durant deux ans, il participe à plusieurs combats dans le Menez Hom et dans la presqu'île de Crozon. Il sera au coeur de l'affrontement de Lesven, à Beuzec-Cap-Sizun, où près de 200 Allemands seront faits prisonniers.
« Mais ils ont eu peur. Nous n'avons pas le droit d'oublier », commente Alain, son neveu. Le conflit touche alors à sa fin. Mais pas sa mission. Après avoir pris part au front de Lorient et gardé les prisonniers ennemis à Saint-Thégonnec, puis Rennes, il intègre les premières Forces d'occupation en Allemagne, à Nagold. Jean-Baptiste Person peut ensuite rentrer et s'adonner à sa passion, le football.
« Il a joué à l'USF avec d'autres anciens résistants comme Jean Berrou et Corentin Le Viol. Mais également au FC Pleuven ».
Mais l'après-guerre ne nourrit pas son homme. En 1947, Jean-Baptiste Person plie une nouvelle fois bagages et part exercer son métier de douanier à Gex (01), près de Martigues, ou encore au port de pêche d'Audierne.
Et c'est en 1985 qu'il peut enfin mettre sac à terre. Très vite, il est rattrapé par la patrouille et son frère Alain (encore lui !), qui l'incite à rejoindre l'Association des anciens combattants de Bénodet qu'il préside.