Nom du ou des réseaux d'appartenance dans la Résistance :
résistant FTP
Chevalier de la Légion d'Honneur
Ouest France du 15 avril 2020 À 94 ans, Thomas Hillion a tiré sa révérence, mardi matin. Depuis quelque temps déjà, on n’entendait plus à Penvénan et dans les communes limitrophes sa voix portée par sa sono fixée sur le toit de sa voiture.
Militant au Parti communiste, cet ancien postier ne faisait aucune distinction lorsqu’il s’agissait d’aider son prochain. Il annonçait indifféremment les kermesses et les fêtes de l’école publique ou de l’école privée, sillonnant inlassablement les routes du secteur au volant de sa voiture sonorisée.
Ancien président départemental de l’Anacr (Association nationale des anciens combattants de la Résistance), trésorier et secrétaire du Comité du Trégor, il était présent à toutes les cérémonies patriotiques.
Car Thomas Hillion s’était engagé dans la Résistance à 17 ans. Il avait participé à plusieurs parachutages et à des opérations de distribution de vivres pour le maquis avant d’être victime d’une explosion dans un dépôt de munitions dont il avait la garde, à la Libération. Il y avait laissé une main !
Thomas Hillion, « Thom » pour tout le monde ici, laissera le souvenir d’un homme bien et sincère, dévoué et altruiste. Mise en ligne le 16 avril 2020
LE TELEGRAMME du 15 avril 2020 Thomas Hillion, ancien président de l’Anacr 22, est décédé
Thomas Hillion était né le 31 août 1925, à Plouagat, dans une famille de cultivateur.
Orphelin de père à l’âge de 6 ans, il apprend très jeune, comme ses frères,, le métier de la terre, pour aider leur mère. Le 1er août 1941, il entre en Résistance dans le groupe Félix Cadras.
Il participe à la distribution de tracts et de journaux clandestins, au déraillement d’un train, à l’organisation du départ clandestin de Marcel Cachin pour la région parisienne.
Il continue le combat jusqu’à la Libération et est grièvement blessé à la main par l’explosion d’une grenade.
En 1947, il rentre aux PTT à Paris jusqu’en 1956 et milite à la CGT.
Puis il revient en Bretagne et s’installe à Penvénan. En 1951, il a épousé Marie, une Auvergnate avec qui il a eu deux enfants, Martine et Daniel.
Un engagement permanent
Thomas Hillion a été dans les premiers à militer pour rappeler à tous la période sombre de l’histoire de France, l’Occupation, la collaboration et, à l’opposé, la Résistance qui a contribué, avec les alliés, à la Libération.
Il a créé la section Anacr de Penvénan, dont il était toujours trésorier, et a également été président départemental de l’Anacr.
Association qui s’est, depuis quelques années, élargie aux Amis de la Résistance et perpétue le devoir de mémoire auprès des jeunes générations.
Chevalier de la Légion d'honneur depuis 2011 Thomas Hillion était titulaire, entre autres, de la médaille de la Résistance.
Mise en ligne le 16 avril 2020
Né le 31 août 1926 à Plouagat (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) ; employé des PTT ; résistant FTP ; syndicaliste CGT et militant communiste des Côtes-du-Nord, membre du conseil national de l’ANACR (depuis 1990).
Son père mourut alors qu’il avait sept ans. Il fréquenta l’école primaire publique de Plouagat. Après le certificat d’études primaires il fut apprenti électricien jusqu’en 1939. Lorsque son beau-père fut fait prisonnier en 1940 à Torgau, il aida sa mère à exploiter la ferme familiale de 9 hectares. Sa mère aida André Cavelan*, un des responsables du PC clandestin dans le département, qui habitait aussi Plouagat. Le jeune Thomas Hillion entra de fait dans l’organisation clandestine lorsque Cavelan lui demanda de participer à la protection du couple Cachin qui venait d’être exfiltré de Lancerf fin août 1942. Ils furent cachés chez Grégory* à Chatelaudren. Il fut en contact avec le groupe Cadras, dirigé par les frères Thouément*, qui réalisa le premier déraillement de train dans les Côtes-du-Nord en octobre 1943. Il échappa aux arrestations qui décimèrent le groupe quelques semaines plus tard. Le 15 août 1944, après la libération du secteur, il fut grièvement blessé à la main en manipulant des caisses de munitions laissées sur le terrain par l’ennemi. Hospitalisé jusqu’en janvier 1945, il fut réformé. Responsable de la section du PCF de Plouagat il participa à la première école fédérale d’après guerre dirigée par Jean Le Paranthoën*. En 1947, il quitta la Bretagne pour Paris où il fut nommé employé des PTT dans le XVIe arrondissement. Syndiqué à la CGT, il participa à la grève de novembre 1947. Il milita dans la cellule du PCF que dirigeait Albert Ouzoulias*. Muté dans le XVe arrondissement, il milita avec Georges Frischmann*.
En 1956 il obtint sa mutation en Bretagne à Penvenan puis au service des pensions PTT de Lannion dont il dirigeait la section CGT. Militant du syndicat PTT départemental dirigé par d’anciens résistants comme Jean Juhel* et Jean-Roger Pérennez*, il fut trésorier de la section du PCF à partir de 1975. Il fut candidat aux élections cantonales à deux reprises dans le canton la Roche-Derrien dans lequel Pierre-Yvon Trémel*, parlementaire socialiste, était élu dès le premier tour. Thomas Hillion obtint en 1985 5,3 % des sufffrages exprimés et en 1991 3,6 %.
Fondateur du comité du Trégor de l’ANACR, il fut élu au conseil national en 1990. Il y siégeait encore en 2009. Président de la structure départementale il succéda à Corentin André* et à Jean Le Jeune*.