Biographie Après des études à l'ICAM de Lille, il devient ingénieur employé à la Compagnie de l'eau et de l'ozone à Brest et se marie le 15septembre1930 à Brest avec Jeanne Gourvenec, dont il eut deux enfants, Jean-Yves (né en 1934) et Alain (né en 1939)1.
Mobilisé en 1939, il participe aux combats de mai-juin 1940 en France dans la division de chars commandée par le général de Gaulle et est promu capitaine. Démobilisé après la défaite de juin 1940, il reprend son travail à Brest.
Son alias est Colonel Le Poussin. Nommé chef de l'Armée Secrète dans le Finistère par le général Audibert, il l'organise, réunissant différents mouvements de résistance locaux (Libération-nord, Défense de la France, Vengeance, O.R.A.), regroupant en tout 11 000 hommes environ en juin 1944, et installe son poste de commandement au manoir de Kérivoal à Quimper.
Il est arrêté à Bubry le 27juin1944 par des feldgendarmes, en compagnie du lieutenant de gendarmerie Jean Jamet, originaire de Lanvénégen, du gendarme Pierre Mourisset, originaire de Saint-Laurent-Médoc, tous deux en poste à Quimperlé, et de deux opérateurs radios.
Ils sont détenus et torturés dans une annexe du lycée de Pontivy. Pierre Mourisset est fusillé le 18juillet1944 à Bieuzy, Mathieu Donnart, Jean Jamet et six autres patriotes sont fusillés le 29juillet1944 à Pluméliau.
Roger Bourrières, alias lieutenant-colonel Berthaud, remplace Mathieu Donnart à la tête de l'Armée Secrète dans le Finistère2.
L'AS est dissoute le 1er février 1944, fusionnant avec l'ORA et les FTPF pour former les FFI.
Commémorations Une stèle commémorative3 a été inaugurée par le général de Gaulle le 25juillet1947 au Rodu en Pluméliau, où il repose avec 8 de ses compagnons de cellule de la prison de Pontivy (Mathieu Donnart commandant des FFI du Finistère, Jean-Louis Jamet, lieutenant de gendarmerie à Quimperlé, François Loscun et René Philippeau arrêtés le 27 juin, les parachutistes Georges Willard, Jacques Brouiller et Charles Flament, les résistants François Le Mouée et Gustave Cléro)3,4.
Une plaque commémorative est apposée au 78 rue Jean Jaurès à Brest où il habitait.
Son nom a été attribué à de nombreuses rues dans diverses villes du Finistère, dont Brest.
Le 2 mai 2017
Ce weekend nous étions à Pontivy pour plusieurs commémorations lors de l’événement "Pondi Day" au square Charles Langlais, juste devant le collège qui servit de Gestapo et de kommandantur durant l'occupation.
Sachant que nous nous rendions là bas j'avais demandé aux organisateurs si il était possible de se rendre au Rodu pour y faire une cérémonie en hommage à Mathieu DONNART et aux huit autres malheureux qui y furent fusillés.
Nous y étions donc présents hier, en nombre, pour rappeler à tous la vie et l'engagement de celui qui fut le chef de l'Armée Secrète puis des FFI du Finistère.
Nous avions convié le fils de Mathieu DONNART , Jean-Yves, à y assisté et malgré les averses, tout s'est bien déroulé. C'était un moment très fort pour ma part et visiter les sous-sols du collège où Mathieu DONNART fut prisonnier pendant les 30 derniers jours de sa vie ne laisse pas de marbre.
L'occasion à rappeler à tous les visiteurs que l'engagement dans la résistance avait un prix.
Gildas PRIOL
Source : LE TÉLÉGRAMME https://www.letelegramme.fr/finistere/brest/resistance-le-sublime-hommage-de-l-harteloire-27-05-2019-12296214.php Publié le 27 mai 2019 à 22h19 Résistance. Le sublime hommage de l’Harteloire l y a 76 ans, dans un immeuble parisien, le conseil national de la Résistance se réunissait pour la première fois sous la houlette de Jean Moulin. 76 ans plus tard, au pied d’un immeuble brestois, des collégiens et lycéens de l’Harteloire ont rendu hommage à Mathieu Donnart, chef des FFI du Finistère. Les voix claires sont parties dans le ciel d’un printemps naissant au lendemain des élections européennes. Des voix juvéniles scandant les mots de Jean Ferrat et de son « Nacht und Nebel » (Nuit et brouillard) où les milliers, les vingts et cents vivent pour l’éternité sans ne plus jamais déchirer la nuit de leurs ongles battants. Devant eux, une brassée de fleurs souligne la plaque que l’on croise sans voir, célébrant l’endroit où vécut Mathieu Donnart, héros finistérien de la Résistance. Devant eux, figures résistantes tutélaires émues, Charles Paperon et Étienne Pengam, survivants de l’époque noire, écoutent le chant, dans un silence qui force le respect. À quelques heures du raout attendu des autorités pour marquer la journée nationale de la Résistance, environ 80 collégiens et lycéens de l’Harteloire ont pris les devants en se plantant au pied de cet immeuble anonyme de la rue Jean-Jaurès, où un Mathieu Donnart de marbre regarde passer la foule. Une fois de plus, leur prof d’histoire Michel Madec et l’historien incollable Gildas Priol ont réussi leur coup, en agrégeant cette jeunesse au nécessaire devoir de mémoire qui doit animer la République, à l’heure de célébrer ses héros. Les différentes associations d’anciens combattants, dont l’Anacr, ont emboîté le pas pour cette première cérémonie ponctuée d’interventions rappelant cette Résistance, entrée au fronton de l’Histoire. « Dans le monde d’aujourd’hui, la Résistance a tout son sens », milite Michel Madec. « Dans la vie de tous les jours, on peut être ce grain de sable qui favorise les valeurs de l’humanisme quand elles sont vacillantes ». Et d’insister : « L’école publique, ce ne sont pas que des mots mais des perches pour la vie au quotidien. Dans cette logique, les idées portées par le Conseil national de la Résistance ont du sens ».
« Vous m’avez arraché des larmes » Sur le trottoir, à l’issue de la petite cérémonie pour Mathieu Donnart, ce colonel Poussin torturé, bafoué, humilié puis tué par l’occupant, des élèves expliquent la portée de leur geste. Élève en première ES, Alexia, Margaux, Aleksandra et Rona estiment « que c’est important ce que nous faisons là. Nous passons devant cette plaque régulièrement et on ne s’arrêtait jamais, parce qu’on ne la voyait pas ou qu’on ne la connaissait pas. Avec l’aide de notre prof, nous avons pris conscience ». Parce que tout ça s’éloigne dans les familles. « On n’en parle pas avec nos parents, avec nos grands-parents, parfois » et que le retour du totalitarisme n’est pas exclu de la réflexion des lycéennes. « Avec ce qui se passe ces temps-ci, on ne sait jamais , développe Aleksandra qui poursuit. Sans les Résistants, nous n’aurions pas la vie que nous avons aujourd’hui. Il n’y aurait pas eu la Libération et personne ne peut dire ce qu’il serait advenu ». Gildas Priol s’est approché du groupe et a enrichi l’histoire. « Le 14 juillet 1950, la rue était noire de monde lorsque la plaque a été posée sur l’immeuble. Le général Audibert a remis la médaille de la Résistance avec rosette, une distinction très rare, au fils de Mathieu Donnart qui avait alors 16 ans ». Convalescent en 2019, il n’aura hélas pas pu assister à ce moment en suspension, à l’endroit même où il était plus d’un demi-siècle auparavant pour l’hommage à son père, ce héros. Il n’aura pas non plus entendu, dans l’auditorium du lycée, Anne Friand de l’Anacr, « née à l’heure allemande en 1943 », montrer sa ville en ruine sur une photo d’enfance et dire aux lycéens : « Vous m’avez arraché des larmes ». Il y a des hommages et des souvenirs qui marquent. Pour l’éternité. À liresur le sujetAux morts