LES HEROINES OUBLIEES DE LA RESISTANCE, 1940/1945 Francine FROMOND
Née le 2 octobre 1917 dans une famille ouvrière des Lilas (93) fille d’un ajusteur-mécanicien qui sera tué en 1932 lors d’une manifestation de chômeurs, devint à 13 ans vendeuse, puis sténodactylo.
Syndiquée au syndicat des employés, participant à la fédération sportive du travail (FST) et au Secours Rouge international (SRI) elle adhère au parti communiste, dont elle devient une responsable dans la banlieue Est de Paris.
Elle va participer à la création en 1936 de la nouvelle Union des Jeunes filles de France (UJFF) dont elle est membre du comité national. Francine Fromond, dont le frère Marcel va tomber en 1938 dans les rangs des Brigades internationales, s’implique dans l’aide à la République espagnole.
Pendant les années 36/39, elle travaille comme secrétaire de Guilio Ceretti, lequel supervise l’activité de la Compagnie maritime France-navigation qui force le blocus maritime mis en place par les franquistes, pour faire parvenir aux forces républicaines ravitaillement, armes et munitions.
Fin août 1939, dans le cadre des mesures prises à l’encontre du Parti communiste et qui vont conduire à sa dissolution officielle en septembre, la compagnie France-navigation est mise sous séquestre fin août 1939 par le gouvernement Daladier.
Lequel le 25 janvier précédant, avait reconnu le gouvernement Franco et envoyé Pétain comme ambassadeur auprès de Franco.
Fin septembre 1939, Francine Fromond se rend en Belgique auprès d’Eugen Fried, le délégué de l’internationale communiste en France. Elle met ses capacités de technicienne radio au service de Fried.
Elle va revenir en France avec Raymond Guyot, député communiste déchu, ainsi qu’avec Daniel Georges, le frère du futur colonel Fabien. Fin 1941 tous trois vont gagner par cargo l’Ecosse.
Puis après avoir reçu une préparation rapide au saut en parachute, ils vont, munis d’un poste émetteur, être parachutés fin janvier 1942 près de Montpelier. Raymond Guyot s’installera à Lyon d’où il dirigera jusqu’à la libération l’activité clandestine du parti communiste en zone sud avec Francine Fromond comme agent de liaison et opératrice radio.
La mère de Francine vint s’installer avec elle en banlieue lyonnaise. Elle sera arrêtée avec elle par la milice le 30 juillet 1943, suite à une dénonciation. Toutes deux seront livrées aux Allemands. Interrogées, torturées par la gestapo de Lyon, elles furent transférées en août à la prison de Fresnes, ou sa mère, âgée de 54 ans, mourut des suites des sévices endurés.
Début 1944 Francine Fromond est traduite devant un tribunal de guerre et condamnée à mort pour espionnage. Elle sera fusillée à Fresnes le 5 août 1944. Une plaque a été apposée sur la maison familiale des Lilas.
Plusieurs écoles maternelles portent le nom de Francine Fromond, à Bagnolet, à Aubervilliers et à Drancy ainsi qu’un collège à Fresnes.