Née le 29 octobre 1907 à Harnes, habitant la cité du Dahomey à Montigny-en-Gohelle, commune minière du Pas-de-Calais, elle est mariée au mineur Adrien Mopty et mère de 3 enfants lorsque les allemands occupent la région du nord de la France en mai 1940.
Militante communiste, elle est liée à l’action syndicale depuis sa participation aux grèves de 1933-1934. Dès le début de l’occupation, les Allemands s’attachent à obtenir rapidement la remise en exploitation du bassin minier, avec l’aide des compagnies minières.
Rouvertes dès le 15 juin 1940, les mines retrouvent une activité normale en septembre.
Afin d’accroitre les rendements, les journées de travail sont allongées, les poses supprimés, les salaires bloqués.
La situation matérielle des mineurs devient plus pénible avec l’apparition des cartes de rationnement et du marché noir ; durant l’hiver 1940-1941 la disette est réelle.
C’est dans se contexte que les « comités d’unité Syndicale et d’action » syndicats clandestins, le plus souvent animés par des militants communistes, vont à partir du 2 janvier 1941 déclencher des arrêts de travail de protestation d’une demi-heure en début ou en fin de service. Parti de la fosse 7 de l’escarpelle, près de Douai, le mouvement s’étend à toutes les fosses des compagnies d’Aniche et de l’Escarpelle, puis gagne une quinzaine de puits du bassin minier. Malgré les menaces et les sanctions prises par les autorités française et allemandes, le mouvement se poursuit jusqu’à l’arrestation de près de deux cents mineurs.
Une nouvelle grève ayant eu lieu en mars à l’Escarpelle, les Allemands font occuper les puits par leurs troupes. La persistance des problèmes de ravitaillement et l’allongement de la journée de travail avec des salaires bloqués conduisent le 27 mai 1941 à un mouvement qui, parti de la fosse 7 de Dourges, au puits dit le « Dahomey » va s’étendre rapidement à l’ensemble du bassin minier. En cinq jours, la grève devient générale dans le nord. Elle atteint son apogée les 4,5 et 6 juin, avec plus de 100 000mineurs qui cessent le travail. Les industries annexes sont touchées, puis l’industrie textile.
La répression va être sévère, plusieurs centaines d’hommes et de femmes sont arrêtés et conduites dans les prisons de Loos, Béthune, Douai et Arras. Ayant échappé à l’arrestation, Emilienne Mopty devient dès l’été l’agent de liaison de Charles Debarge, responsable de l’organisation spéciale (OS) composante fondatrice des FTP en avril 194. Elle transporte des armes et des explosifs, cherche des refuges et participe à des actions armée.
Emilienne Mopty sillonne le bassin minier, recherchée par les polices française et allemande ; son fils âgé de 16 ans, est entré dans la Résistance, son mari a été déporté en Allemagne.
Fin septembre 1942, elle à pour mission d’apporter un sac d’armes à un résistant afin de préparer l’attaque d’un peloton d’exécution dans les fosses de la citadelle d’Arras mais, trahie, c’est la gestapo qui est au RV. Les Allemands, connaissent son rôle, la torturent pour la faire parler.
Traduite devant le tribunal militaire d’Arras, elle est condamnée à mort. Transférée en Allemagne, Emilienne Mopty est décapitée le 18 juin 1943 à Cologne.