PEEL Andrée (Andrée VIROT)
Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 28 octobre 2021
Activités au sein de la Résistance
Lorsque la Seconde Guerre Mondiale s'étend jusqu'en France, Andrée Virot a 35 ans et tient un salon de beauté à Brest. Lorsque les troupes allemandes arrivent jusqu'à sa ville, elle commet son premier acte de résistance en cachant des soldats français et en leur fournissant des vêtements civils qu'elle récupère en toquant aux portes de ses voisins. Quelque temps après, elle entend le fameux discours de Charles de Gaulle le 18 juin 1940. Le Général, depuis la radio de Londres, appelle les Français à prendre les armes contre les nazis. Elle commence alors avec des amis à distribuer clandestinement des journaux et livrets. Enthousiaste, elle s'engage corps et âme dans la Résistance en prenant en charge des missions de plus grande ampleur. Elle prend les commandes d'une sous-section de l'organisation et joue le rôle d'informatrice auprès des troupes anglaises en leur fournissant de nombreuses indications concernant les mouvements navals des Allemands dans le port de Brest ainsi que des rapports militaires et des informations sur les déploiements de la Wehrmacht. Suite à ses actions, l'Agent Rose (son nom de code) reçoit une lettre de remerciements personnels de la part de Winston Churchill , qu'elle détruit après l'avoir lue. Mais son plus remarquable exploit est encore à venir. Avec son groupe, elle prend en charge l'organisation de pistes d'atterrissage pour l'aviation britannique et américaine.À l'aide de torches, son équipe guide les avions venus déposer et récupérer les aviateurs. Ces opérations ont permis le sauvetage de 102 fugitifs selon les historiens.
Capturée par les nazis
En 1944, sentant le débarquement des Alliés imminent, les Allemands renforcent la sécurité et la surveillance de la population. Un résistant du groupe de l'Agent Rose est capturé et la dénonce. Suspecte, Andrée Virot s'exile à Paris et change d'identité. Malheureusement, la Gestapo l'arrête 3 jours après le débarquement des Alliés. Elle est soumise à la torture: noyade, chocs électriques et passage à tabac. Les séquelles de ces sévices la poursuivra toute sa vie durant.
Puis, elle est envoyée au camp de concentration de Ravensbrück, un camp réservé aux femmes.Elle échappe de justesse à la chambre à gaz grâce à l'aide d'une Polonaise qui avait subtilisé le numéro de Virot de la liste des prochaines détenues à être gazées. Elle survit à Ravensbrück, contrairement à 90 000 autres détenues.Elle découvrira plus tard que les cendres des victimes étaient vendues aux fermiers de la région comme engrais.
L'entrée du camp de Buchenwald |
L'Armée Rouge avançant, les détenues sont transférées à Buchenwald où elle jouit de conditions de vie un peu meilleure. Elle rentre en contact avec des prisonniers de guerre français travaillant dans les champs aux alentours et ces derniers réussissent à envoyer plusieurs lettres de sa part destinées à sa famille. Ces améliorations ne sont que de courtes durées: en avril 1945, sentant la défaite approcher, les Allemands décident de se débarrasser des preuves et donc des détenus. Andrée Virot et tous les autres sont alignés contre un mur, prêts à être fusillés. Virot ne doute pas un seul instant du sort qu'on lui réserve: elle savait que quelques instants avant elle, d'autres prisonniers avaient été exécutés par balle et même avec un lance-flamme. Tout à coup, des tirs se font entendre au loin. Un bataillon américain vient de prendre le camp et elle est libérée, échappant une fois de plus à une mort certaine.
Après la guerre
Libérée du camp de Buchenwald, Virot rentre à Brest. Découvrant que son père et son frère étaient décédés durant sa captivité, elle retourne à Paris. Elle y gère un restaurant et rencontre son futur mari, John Peel, un étudiant britannique de 20 ans son cadet. Elle déménage avec lui pour l'Angleterre, dans un village près de Bristol. Bien qu'Andrée Peel souffre toujours de douleurs physiques et est tourmentée par les souvenirs du camp de concentration, elle est animée par une énergie positive, voire même curative. Un jour, elle pose ses mains sur la jambe d'une femme ayant fait une chute et une guérison semble se produire, du moins Peel en est persuadée. Ce qui est sûr, c'est qu'elle a toujours semblé être en mission. "Mon chemin vers l'avenir s'est ouvert devant moi comme si j'étais guidée par une force divine". Andrée Peel n'a jamais perdu espoir même dans les heures les plus sombres. "Nous défendions la liberté. C'est une chose extrêmement précieuse c'est seulement lorsqu'elle nous est enlevée que l'on réalise son importance." Pour ses actes de bravoure, elle reçoit de nombreuses distinctions anglaises, américaines et françaises comme la Croix de Guerre et la Légion d'Honneur. En 1999, elle écrit un livre afin de transmettre la mémoire des prisonniers des camps qui n'ont jamais pu rentrer chez eux, intitulé "Miracles Do Happen". Le 5 mars 2010, Andrée Peel décède, alors âgée de 105 ans.
Sources:
http://www.telegraph.co.uk/news/obituaries/7407992/Andre-Peel.html
http://www.independent.co.uk/news/obituaries/andree-peel-french-resistance-fighter-who-helped-allied-airmen-evade-capture-in-occupied-europe-1936038.html
http://www.ouest-france.fr/andree-peel-lagent-rose-nest-plus-549909