VOURC'H, une famille engagée
Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 21 août 2021 / mise à jour le 23 septembre 2021
Le vendredi 17 février s’éteignait au milieu des siens, à Plomodiern, en Finistère, Mme Vour’ch, née Le Doaré, décorée de la croix de guerre, de la médaille de la Résistance, de la King’s Medal for Courage et de la Medal of Freedom.
Au docteur Vour’ch, sénateur et conseiller général du Finistère, et à leurs enfants, l’Association des Français Libres, présente ses condoléances émues et l’expression de sa profonde sympathie, dans ce deuil qui touche le coeur de tous les Français libres.
Car si la famille Vour’ch, les parents et leurs neuf enfants, s’est enrôlée toute entière dans la France Libre dès 1940, et a mené l’âpre combat sans relâche, sur le front intérieur comme sur le front extérieur, c’est Mme Vour’ch qui a donné le plus magnifique exemple d’intrépidité et d’abnégation, c’est elle aussi qui donna le plus d’elle-même et saigna le plus cruellement dans ses affections.
Son fils Jean tombait en août 1944 dans les combats menés par la2e D.B. pour libérer Paris. Elle le rejoint aujourd’hui dans l’au-delà, frappée en même temps que lui, morte au champ d’honneur comme lui. Son effort de guerre avait dépassé ses possibilités physiques. Depuis la Libération elle avait perdu le goût de vivre, le ressort moral nécessaire pour surmonter une infection en soi bénigne, qu’un organisme à réaction normale eut aisément surmontée.
Dès novembre 1940 elle se mettait au service de la France Libre et lui envoyait deux de ses fils qui partaient vers l’Angleterre en bateau avec un groupe de camarades. Deux autres de ses fils les rejoignirent ultérieurement. Son mari, traqué par la Gestapo, dut plus tard joindre à son tour les F.F.L. en Afrique du Nord. Deux de ses filles s’engagèrent dans les équipes qui convoyaient les aviateurs alliés abattus. Ses plus jeunes enfants l’aidèrent dans ses tâches de résistance.
En janvier 1941, pour avoir refusé de serrer la main d’un soldat allemand, elle était violemment frappée et traduite en conseil de guerre pour « outrages à l’armée allemande ».
Un mois plus tard débarquaient chez elle deux jeunes gens qu’elle avait fait partir pour l’Angleterre. Robert Alaterre et Jean Le Roux, et elle fondait avec eux le réseau Johnny. Sa maison en fut le lieu de rendez-vous, elle en fut l’animatrice, risquant sa vie chaque jour en hébergeant des hommes traqués, en cachant des armes et des postes de T.S.F., alors qu’un officier allemand était logé chez elle. Le réseau devait mourir dans cette même maison quand y fut arrêtée « tante Yvonne ».
Elle continuait alors ses activités clandestines dans les réseaux Bordeaux-Loupiac et Jade-Arnical. Tout un service de sauvetage d’aviateurs alliés s’agglomérait autour d’elle. C’est ainsi que la « Suzanne Renée » partait de Camaret, avec le concours du groupe Merrien, en octobre 1943, emportant 43 aviateurs alliés dont le gros du contingent avait vécu pendant huit jours au-dessus de Plomodiern, dans la chapelle de Sainte-Marie du Ménez-Homque que le « Breiz lzel » partait de Tréboul en janvier 1944, emportant 31 aviateurs et jeunes volontaires réunis par ses soins ; qu’elle dirigeait de nombreux isolés et petits groupes sur les vedettes rapides qui accostaient de nuit sur la côte nord de Bretagne. Elle eut la plus lourde responsabilité dans ces actions, surtout après la mort de l’initiateur du réseau d’évasions, Jean Camors, un ami de ses fils venu d’Angleterre à cet effet, tué à Rennes par un milicien.
Grâce à la complicité de toute la population de son village, Mme Vour’ch put échapper d’extrême justesse à la Gestapo en février 1944. Elle se réfugia à Paris. L’amirauté britannique lui offrit de la faire passer en Angleterre. Elle refusa, préférant continuer à servir à Paris, avec ses deux filles aînées, jusqu’à l’arrivée victorieuse des troupes alliées.
La Libération devait lui apporter une grande joie, et en même temps une profonde douleur dont elle ne se releva jamais. Deux de ses fils, l’aîné et le plus jeune, débarquèrent en Normandie avec les commandos qui prirent Ouistreham. Le troisième était en Italie et devait débarquer en Provence où il entra le premier dans Hyères. Le second, Jean, qui avait été de la colonne du Tchad et qui appartenait à l’armée Leclerc, elle l’attendit vainement près de l’arc de triomphe de l’Étoile où défilaient ses camarades. Il avait été mortellement blessé en enlevant Voisins-Le-Bretonneux à des forces supérieures en nombre. Cela, elle ne le sut que plus tard.
Mère plus douloureuse de cette absence que glorieuse du destin de ses enfants, elle parcourut à pied la Vallée de Chevreuse pour retrouver les traces de son enfant blessé. En vain. Elle ne devait apprendre que quelques mois plus tard la mort de Jean, à l’hôpital du Mans, quatre jours après sa blessure.
Tant d’angoisses morales, de privations physiques, de sacrifices héroïquement consentis avaient gravement altéré sa santé. Son mari, avec la terrible lucidité du médecin, suivait les progrès du mal et confiait sa femme à des spécialistes réputés.
Après l’heure de la France, l’heure de Dieu était venue. M. Vour’ch souhaitait que sa femme pût s’éteindre au pays de ses pères auquel l’attachaient des liens si puissants. La providence lui accorda cette suprême consolation. Elle s’en est allée, modeste et discrète comme elle le fut toujours. Nous nous inclinons respectueusement devant cette vie de devoir et d’héroïsme que la France se fût honorée de récompenser comme elle le méritait.
Ainsi se clôt en ce monde la vie d’une Bretonne au grand cœur qui jamais ne désespéra de sa patrie, qui jamais ne pensa lui avoir assez donné avant d’avoir tout donné, son époux, ses enfants, sa vie même. Mais ici-bas même elle se survit par le rayonnement de l’héroïque exemple donné avec tant de générosité, de simplicité, de foi, par la vigoureuse souche jaillie d’elle, formée par elle, forgée au feu qui la consuma, par le pieux souvenir de ceux qui connurent et connaîtront son histoire.
Nous savons à quelle profondeur ce deuil atteint le docteur Vour’ch, là où les paroles ne sont plus rien. Qu’il sache que nos cœurs amis sont auprès de lui dans son épreuve.
À ses enfants, nos camarades, à ceux et celles surtout qui, résidant en pays lointain, n’ont pas eu la consolation de l’ultime adieu, nous adressons le témoignage de notre profonde et affectueuse sympathie.
Extrait de la Revue de la France Libre, n° 27, avril 1950.
Marguerite, son père Antoine Vourc’h et son frère Jean
qui était tué en combat à Voisins-le-Bretonneux près de Versailles 1944.
Source : https://maquisardsdefrance.jeun.fr/t7880-marguerite-garden-nee-marguerite-marie-jeanne-vourch
Marguerite Garden née Marguerite Marie Jeanne Vourc’h n’est plus.
Pendant la guerre elle et sa famille ont lutté pour la résistance.
Elle est décédée 5 mai 2010 á Edimbourg à 84 ans.
Source : https://maquisardsdefrance.jeun.fr/t7880-marguerite-garden-nee-marguerite-marie-jeanne-vourch
Naissance : 8 novembre 1885 - Guipavas (29)
Activité antérieure : liberal / cadre
Point de départ vers la France Libre : Nord Afrique
Engagement dans la France Libre : Algerie en juillet 1943
Affectation principale : Résistance intérieure / Johnny
Grade atteint pendant la guerre : capitaine
Décès : 20 juillet 1964 - Plomodiern (29)
Dossier administratif de résistant : GR 16 P 599317
Dans la liste d'Henri Ecochard V40 : ligne 52222
Epoux de Marguerite Le Doaré
Père de Guy Vourc'h , Jean Vourc'h , Paul Vourc'h , Yves Vourc'h et Marguerite Vourc'h
" En mai 1918 Antoine a épousé Marguerite Le Doaré dont le père était notaire et maire de Plomodiern et dont le frère Guillaume, âgé de 22 ans a été tué en août 1914 à Auvelais, en Belgique. Ses parents n’auront la confirmation officielle de son décès qu’en juin 1915.
Mon père achète la maison dans la rue qui porte aujourd’hui son nom. Les palmiers plantés cette année-là, existent toujours. C’est là où nous avons vécu, là où ma mère est décédée en 1950."
ploudiern.com 2014/06
Laurent Laloup le mardi 06 novembre 2018
Dalc'h mad (Tiens bon)
Un réseau, parmi d'autres, se donnait pour mission de récupérer les aviateurs alliés descendus en combattant aérien.
Par étapes, ils étaient acheminés vers la pointe de Bretagne, qui se prêtait le mieux au rapatriement vers l'Angleterre.
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corrections à la notice et à l'article
Mon père s'appelait Antoine et non Jean
Il n'a pas été chez Brosset mais était dans le service du mouvement Combat à Alger quand il s'est inscrit aux FFL.
Etant agent P2 au réseau Johnny il a eu aussi un n° FFL pour Johnny .
C'est mon frère Paul né en 1923 faisant partie de Johnny, arrivé à Londres en sous-marin en décembre 1941 voir Flotilles secrètes de Brooks RICHARDS qui après l'école des cadets qui fut dans la1ère DFL chez Brosset . Né à Plomodiern comme mes 4 frères. Etait en philo en 1941Il s'est inscrit aiux FFl à son arrivée à Londres décembre 1941. Légion d'honneur, médaille de la Résistance et
Le texte du Sénat n'est pas exact C'est Alaterre le chef et le fondateur du réseau Johhny.Mon père était commandeur de la LH.
Il n'a pas la Military medal c'est Jean qui l'a reçue, ni la Military Cross.c'est Guy.
C'est ma mère née en 1893 à Plomodiern, Francaise libre P1 à Johnny qui a la Médaille of Freedom et la King's medal for courage , croix deguerre, médaille de la Résistance pour son action à Bordeaux-Loupiac,et autres réseaux.
Désolée de ces corrections Merci pour votre travail si important
Ploux née Vourch le vendredi 20 juin 2008 -
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"Antoine Vourc'h (1885-1964)
Affecté comme médecin au 19e régiment d'infanterie de Brest durant la première guerre mondiale, Antoine Vourc'h est décoré de la croix de guerre et de la Légion d'honneur. En 1919, il est élu conseiller municipal de Plomodiern.
Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, le docteur Vourc'h est mobilisé. En 1940, il marque son opposition au gouvernement de Vichy en mettant fin à ses responsabilités municipales. En octobre et décembre de la même année, il facilite le départ de jeunes gens par barques de pêche de Douarnenez et de Camaret, puis fonde le réseau Johnny, le premier en date des réseaux de renseignement établis en zone occupée.
Après avoir été chargé par Londres d'organiser un service de renseignement en Tunisie avant le débarquement des alliés, il en dirige un autre à Alger, sous Darlan et Giraud, pour le groupe Combat, et rejoint les Forces françaises libres.
A l'issue de la guerre, il est décoré de la rosette de la Résistance, de la croix de la guerre 1939-1945, de la Military Cross et de la Military Medal et le 7 mai 1946, de la rosette de la Légion d'honneur à titre militaire.
En 1944-1945, il participe à la fondation du MRP. Il est élu adjoint au maire de Plomodiern puis conseiller général du Finistère.
Membre de la première Assemblée nationale constituante, il est élu en 1946 au Conseil de la République où il représente le Finistère jusqu'en 1955."
www.senat.fr
Laurent Laloup le dimanche 21 octobre 2007
Jean VOURC’H
Le nom du sergent-chef VOURC’H est de ceux que l’armée coloniale, et plus particulièrement le Régiment du Tchad, honorera au terme d’une guerre si riche en actes d’héroïsme. Autant pour honorer sa mémoire que celle des premiers compagnons du général de Gaulle, sa vie, son odyssée, ses combats doivent être connus des soldats de la 2e DB.
Engagé volontaire à la déclaration de guerre, Jean VOURC’H fait la campagne de France dans un groupe de reconnaissance divisionnaire. Blessé sur l’Aisne, en juin, c’est, étendu sur son lit, à l’hôpital du Puy, qu’il entend l’appel du général de Gaulle. Il décide aussitôt de le rejoindre.
A peine guéri, il regagne son village natal du Finistère. Fin octobre, en plein jour, une pinasse quitte le port de Douarnenez, avec un groupe de six jeunes gens à bord. VOURC’H l’a achetée avec ses économies. L’essence, il l’a prise dans un dépôt allemand. Il emporte une boussole et seulement deux jours de vivres et d’eau, car l’Angleterre n’est pas loin. Mais personne ne connaît la navigation ni la mécanique.
La première nuit, un incident mécanique survient ; l’essence manque ; la tempête entraîne la barque à la dérive. Les vivres sont épuisés, l’eau rationnée à un tube d’aspirine par jour. Un passager devient fou ; deux sont atteints du scorbut ; les autres gémissent épuisés à fond de cale. Un seul est encore valide, c’est Jean VOURC’H. Depuis 11 jours, la barque est en perdition entre le ciel et l’eau. Tout en tenant la barre, VOURC’H récite la prière des agonisants pour lui-même et pour ses camarades, car la mort est proche. Et le miracle se produit. Un cargo anglais est intrigué par cette frêle embarcation qui dérive sur l’Atlantique, au large des côtes d’Irlande, s’approche et recueille les moribonds.
A Londres, VOURC’H s’engage immédiatement. Puis c’est le Congo, le Tchad où commence l’épopée. Avec la 12e compagnie portée, il participe à la conquête du Fezzan et de la Tripolitaine, à la libération de la Tunisie. Au Djebel Melab, le 24 mars, il est de ce petit groupe de 9 hommes – 5 européens, 2 goumiers du Borkou, 2 tirailleurs Sarhas – qui, serré de près par l’ennemi, contre-attaque à la baïonnette et à la grenade, met en fuite une compagnie de l’Afrika Korps, lui tuant 5 hommes et faisant 10 prisonniers. Du groupe, il ne restera que 3 hommes valides : 3 sont tués, trois sont blessés. Le sergent VOURC’H va lui-même, sous le bombardement, rechercher le corps de son chef de section tué. Il est cité et décoré de la Military Medal.
En Afrique du Nord, le sergent VOURC’H retrouve son père, le docteur VOURC’H, qui, poursuivi par la Gestapo, s’est réfugié à Alger où il a organisé un service de Renseignement « gaulliste ». Sa mère elle-même, cachée à Paris sous un faux nom, travaille pour la résistance. Ses trois frères, qui ont rallié l’Angleterre, se sont engagés aux FFL et combattent, soit dans les commandos, soit dans les troupes coloniales.
Puis c’est le Maroc, l’Angleterre de nouveau et, enfin, le débarquement. Le sergent-chef VOURC’H est à La Hutte, à Alençon, à Carouges, à Argentan. Il est de nouveau cité. Le 21 août, le détachement qui doit devancer la division sur la route de Paris, est constitué. Deux sections de la 2e compagnie du RMT et des éléments du Régiment de reconnaissance en font partie. Jean VOURC’H en est.
Sa mère l’attend à Paris. Elle l’attend là où doit arriver son fils, au seul rendez-vous qui soit possible pour une telle famille qui a donné à la France Libre cinq soldats : le père et ses quatre enfants. Elle l’attend à l’Arc de Triomphe.
Jean VOURC’H n’y sera pas.
Le 23 août, vers 16h00, avec son groupe réduit à 7 hommes depuis la campagne de Normandie, il est engagé à Voisins-le-Bretonneux, où une patrouille d’A.M. est accrochée par l’ennemi. Il dégage les A.M. et pousse jusqu’aux lisières Nord du village, chassant l’ennemi. Devant lui, c’est le terrain d’aviation de Guyancourt avec toutes ses armes de D.C.A. : canons de 88, mitrailleuses de 20 et les fantassins chargés de sa défense.
Appuyé par un violent bombardement, l’ennemi, au nombre de 70 à 80, contre-attaque. Combattant à la grenade et au P.M., VOURC’H et ses six hommes se défendent pied à pied, maison par maison. Et quand, au bout d’une heure trente, le renfort arrive, VOURC’H attaque à son tour, chassant des quelques maisons qu’il avait occupées l’ennemi qui abandonne sur le terrain plusieurs cadavres dont celui d’un colonel.
L’ennemi déclenche alors un violent tir de barrage sur le village. Debout à proximité de sa mitrailleuse, VOURC’H observe les positions et les mouvements de l’ennemi. Une balle de mitrailleuse de 20, le blesse à la poitrine. A ses hommes qui veulent l’évacuer, il demande de ne pas s’occuper de lui et leur indique les objectifs à battre. Quelques minutes plus tard, des éclats d’obus lui fracassent un bras et une jambe.
Le 29 août, à l’hôpital du Mans, il meurt des suites de ses blessures.
Le sergent-chef VOURC’H est mort, mais son souvenir doit rester vivant au Régiment du Tchad, car VOURC’H incarne en lui toutes les vertus des premiers pionniers de la France Libre :
- Anciens combattants de Norvège et de Dunkerque qui, pour sauver l’honneur de l’Armée et de la France, ont préféré l’exil plutôt que de rentrer dans leur famille et leur Patrie asservies pour y déposer les armes au pied de l’ennemi ;
- Jeunes évadés de juin 1940, si nombreux au Régiment du Tchad, qui, abandonnant famille, études, jeux mêmes pour certains, avec une prescience infaillible et sans hésitation, ont répondu à l’appel du général de Gaulle, bravant les sentinelles ennemies, la faim, la soif, la prison, la mer, l’inconnu.
- Officiers et sous-officiers du Tchad pour qui rien n’était perdu tant que la France n’avait pas tiré ses « dernières cartouches ».
Les uns apportant leur jeunesse, les autres leur expérience, tous animés d’un patriotisme ardent et d’une seule volonté : celle de vaincre, ils ont formé ce Régiment du Tchad dont les soldats, d’abord en « samara » et en short et sans couvertures par les froides nuits d’hiver au désert, ont dû conquérir un territoire ennemi avant de participer à la libération de leur Patrie, puis tenu le serment qu’au soir de la première victoire de la France Libre, LECLERC, au nom de tous prononça : « De Koufra à Strasbourg ».
Caravane n°14 – 25 février 1945
"...Le Guipavasien Paul Vourch au milieu de ce side-car en compagnie de son instructeur à l’école des Cadets de la France libre, André Lehrman, lui aussi de Guipavas...."
Paul Vourch est un Guipavasien né en juin 1923. Il est le fils d’Antoine Vourch, né à Guipavas et médecin à Plomodiern. En étude à Quimper, Paul et ses amis n’entendent pas l’Appel du Général de Gaulle, le 18 juin 1940. On raconte que ce sont les curés de leur école qui leur ont appris la nouvelle. Alors, Paul quitte le lycée Saint-Yves pour rejoindre l’Angleterre.
« Il demanda que l’armée ne tire pas sur les femmes »
Outre-Manche, il intègre, en 1942, la promotion « Bir-hakeim » de l’école des Cadets de la France libre. Cette école, créée un an plus tôt par le Général de Gaulle, a pour objectif de former de jeunes officiers. Dans cette seconde promotion, Paul n’est pas le seul Finistérien : ils sont cinq sur les seize cadets. Preuve que le Finistère était terre de résistance. Il sort de la Seconde Guerre mondiale avec le grade de lieutenant et poursuit sa carrière militaire en Indochine. Dans le Pacifique, il se distingue : « Il a demandé là-bas que l’armée ne tire pas sur les femmes dans la rue », explique sa sœur, Anne Vourch.
Une famille engagée dans le réseau Johnny
Mais Paul Vourch n’est pas le seul de cette famille de neuf enfants à s’être engagé dans la Résistance : son père, Antoine, son petit frère Yves, sa mère Marguerite ont fait partie du réseau Johnny, groupe de résistants bretons. Dans la fratrie, Guy a participé au débarquement avec le commando Kieffer. Il y fut gravement blessé. Jean, un autre des frères, fut blessé lors de la libération de Paris en août 1944. Il mourut cinq jours plus tard au Mans. Il était adjudant.
Les filles aussi
Les filles n’étaient pas en reste. La sœur de Paul, Marie-Antoinette, aidait le réseau Shelburn. Elle participait au rapatriement des parachutistes et des aviateurs anglais, dont les avions avaient été abattus au-dessus de la France.
Anne Vourch, l’autre sœur de Paul, a des souvenirs très précis de cette période. Notamment de ce jour de février 1944. Alors que sa mère était sortie en mission pour le réseau Johnny, Anne fut interpellée par les Allemands : « Ce jour-là, ils m’ont interrogée toute la journée. Ma mère a été prévenue de mon interrogatoire et elle a pu s’enfuir à Paris où elle est restée jusqu’après la Libération ».
Paul Vourch décéda d’une tumeur au cerveau en 1953. Il repose dans le caveau familial, à Plomodiern.
Charles Le Dall
Il a été le premier à libérer la ville il y a 72 ans
Mercredi 25 août, Voisins-le-Bretonneux a commémoré le 72e anniversaire de sa libération. Ancien membre de la 2e DB présent ce jour-là, Charles Le Dall, 94 ans, se souvient.
Avec ses médailles accrochées à sa veste, Charles Le Dall, 94 ans, était l’un des invités de marque du 72e anniversaire de la libération de Voisins-le-Bretonneux mercredi 24 août.
Deux soldats ont trouvé la mort
Le 23 août 1944, ce jeune sergent-chef, originaire des Clayes-sous-Bois, a été le premier combattant de la 2e Division blindée (DB) à entrer dans Voisins. Une journée dont il se souvient comme si c’était hier… « On est arrivés par la vallée de Chevreuse et Port-Royal. J’avais une automitrailleuse. Les Allemands se sont défendus au mortier», se remémore cet ancien ébéniste, qui avait rejoint l’Angleterre en 1940 en passant par Brest.
Ce jour-là, deux de ses camarades, Danton Jouglard et Jean Vourc’h, trouvent la mort dans ces combats acharnés. Le lendemain, le village est finalement libéré. « Les Allemands se sont repliés. Après, on est partis vers Satory et Versailles », raconte le retraité, qui a reçu la médaille de la ville de Voisins-le-Bretonneux il y a quelques années.
Charles continuera ainsi sous les ordres du général Leclerc jusqu’en Alsace. Sans jamais avoir été blessé ! Avant de retrouver la vie civile et de revenir vivre à Versailles. Désormais en maison de retraite à Plaisir-Grignon, ce patriarche a deux enfants, cinq petits-enfants et six arrière-petits-enfants.