Les Fusillés de la TORCHE
Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 19 décembre 2020 / mise à jour le 16 juin 2021 / mise à jour le 14 octobre 2021
AMIS de la RESISTANCE -ANACR- Comité du FINISTERE.
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https://www.polejeanmoulin.com/
Pôle Jean Moulin-réseau MRN
« La voie la plus courte pour l'avenir est toujours celle qui passe par l'approfondissement du passé. »
Aimé Césaire 26/6/1913-17/4/2008
l.guelard@orange.fr anne.friant@wanadoo.fr
D11 TERRES de RESISTANCE LA TORCHE le 12/10/21
Merci à vous chers Jeunes gens, chers professeurs du Lycée Laënnec de Pont-l’Abbé Nous venons de vivre un moment très fort, hautement symbolique, que nous garderons tous en mémoire.
Par ce geste de prélever un peu de ce sable qui fut leur linceul, par leurs noms dits à haute voix, par les fleurs déposées, vous venez de créer un lien indéfectible entre vous et la génération qui dut affronter une situation exceptionnelle.
Vous avez donné de la chair et du coeur à l’Histoire, vous avez fait œuvre de passeurs de mémoire à votre tour.
« Le vent souffle sur les tombes, la liberté reviendra, on nous oubliera, nous rentrerons dans l’ombre.»
Ainsi se termine la Complainte du Partisan écrite par Emmanuel d’Astier de la Vigerie.
Ici à la Torche le vent souffle fort sur les tombes, la liberté est revenue, mais vous n’oublierez pas.
Vous avez mesuré ce qu’il en a coûté à ces combattants de l’ombre pour rétablir la République, la Paix, la Liberté .
Et vous serez des citoyens éveillés, éclairés, à la haute conscience.
Merci à vous !
Croyez bien que c’est avec la même ferveur, le même recueillement, qu’en votre nom, dimanche 17 octobre, je déposerai cette terre de Résistance dans l’alvéole qui lui sera consacrée, lors de la cérémonie de Châteaubriant.
Des photographies seront prises et je viendrai vous en rendre compte.
Anne FRIANT-MENDRÈS
A LA MEMOIRE DES FUSILLES DE POULGUEN
Le 8 mai dernier . dans toutes les. communes de France, a été commémoré l'Armistice du 8 mai 45. Au Guilvinec, à Treffiagat et Penmarc'h, cette cérémonie a été marquée par un dépôt de gerbe aux monuments aux Morts. la plupart des participants se sont ensuite rendus au monument des fusillés de Poulguen., Poulguen où, d'avril à mai 1944 (voici donc 40 ans), tombèrent avec un grand courage 33 combattants de la Résistance.
Deux républicains espagnols y achevèrent leur héroïque combat pour la liberté, mêlant un sang généreux à celui de nos compatriotes . Plus tard. les bourreaux. hitlériens, après avoir abattu sur le territoire de leur commune natale les deux frères Volant, de Plobannalec-Lesconil. vinrent enfouir leurs cadavres dans le sable abreuvé de sang de Poulguen. Au total 35 patriotes y trouvèrent une fm glorieuse.
Leurs noms sont gravés dans le granit du monument érigé en 194 7 à l'initiative de la municipalité de Penmarc'h, sur les lieux même du massacre, sauf pour quatre d'entre eux, non identifiés et qui y figurent sous l'inscription:« quatre Anonymes», quatre soldats sans uniforme de la liberté et de l'indépendance, soldats aux noms perdus, d'autant plus chers, s'il est possible, à nos coeurs.
Ces combattants étaient tous des travailleurs : ouvriers, paysans, marins, artisans, commerçants, enseignants, fonctionnaires ...
la noble figure du docteur Nicolas, né à Pont-L'Abbé , le 16 décembre 1879, domicilié à Concarneau. représentait les professions libérales. C'était aussi le doyen d'âge de tous ces héros . Il aurait pu être le père , et même le grand-père de beaucoup d'entre eux.
Ce qui frappe. en effet, c'est leur jeunesse. La plupart étaient Finistériens , mais l'Ille-et-Vilaine, L'Eure-et-Loir et la Région parisienne y étaient aussi représentés, et, nous l'avons vu , les Républicains espagnols . Ce qu'ils avaient tous de commun , c'était la haine de l'oppression, l'amour de la liberté, la volonté d'une vie meilleure dans un monde libéré de la servitude.
Pour terminer cette évocation et taire toucher du doigt - notamment aux jeunes générations- le courage inouï de ces hommes , nous rappellerons l'exemple de Manu BRUSQ d' Audierne. Ce témoignage nous vient d'un douanier allemand de la GAST (Douane allemande) du Guilvinec, recueilli par un de ses collègues
d'Audieme et que nous a rapporté Francis Postic, ancien maire de cette commune et ancien douanier lui-même :
Manu Brusq , jeune homme athlétique. dynamique. très intelligent et cultivé, était l'homme des coups de main spectaculaires, l'homme sans peur. Il avait du mal à se contenir et sa témérité frisait l'inconscience du danger comme en témoigne son dernier acte avant son exécution.
Avant d'arriver au lieu désigné pour leur mort encadrés par les Allemands fusils chargés, baïonnette au canon, un capitaine commit 1' imprudence de s'approcher trop près des patriotes pour lancer un ordre aux soldats de tête . D'un geste frénétique, Manu BRUSQ s’empara du petit sabre de l'officier et le tua. Presque massacré à coups de crosses, il fut fusillé quelques minutes plus tard.
Ni chez Manu Brusq, ni chez ses camarades , il n'y avait la moindre inconscience du danger . Bien au contraire, ils étaient bien placés pour apprécier la sauvagerie de l'ennemi et savaient pertinemment à quoi ils s'exposaient . Mais leur « intrépidité » venait d'abord de leur haine d'un oppresseur particulièrement féroce mais aussi de ce que ,. dans le combat quotidien contre lui , ils s'étaient aguerris et connaissaient parfaitement ses insuffisances et ses faiblesses.
A l'heure où certains s'efforcent de ternir l'image de la Résistance , de réhabiliter quelques criminels nazis , où certaines organisations d'extrême-droite se réclament ouvertement de l'idéologie fasciste , il était bon que soient rappelés les immenses sacrifices consentis par notre peuple pour libérer notre territoire de l'oppresseur hitlérien.
J.K.
« LE TRAVAILLEUR BIGOUDEN » N° 113 de mai-iuin 1984
De nombreux résistants qui pour beaucoup étaient internés à la prison Saint-Charles de Quimper ont été fusillés sur la dune du Poulguen à Penmarch le 21 avril 1944 et début mai 1944. La fosse qui sera ouverte le 31 août 1944 livrera 35 corps qui seront pour certains difficiles voire impossibles à identifier. Deux d’entre eux au moins étaient ceux de résistants n’ayant pas été exécutés à Poulguen. Sans doute réalisé par un professionnel, cette série de photos constitue un témoignage exceptionnel. D’autres fosses telles celles de la pointe de la Torche ou celle de Mousterlin (Fouesnant), seront ainsi découvertes dans le Finistère après la Libération.
Les victimes du Poulguen :
Yves Bévin, 23 ans de Peumerit, ancien quartier-maître, opticien-télémétriste de la Marine Nationale participe dès octobre 1943 au maquis de Spézet-Saint-Goazec. Le 23 novembre 1943, il se présente à la mairie de Saint-Goazec pour obtenir des papiers car il se sait particulièrement recherché. Le lendemain, comme il fait provision de pain, il est arrêté au Fell en Spézet lors d’une opération de ratissage. Il porte sur lui une carte d’identité établie sous un faux nom et, croit-on savoir, un chargeur.
Jean-Yves Bourlès, 24 ans de Pleyber-Christ.
Emmanuel Brusq, domestique de ferme originaire d’Audierne, âgé de 21 ans.
Eugène Cadic, âgé de 23 ans, Eugène Lorec, 24 ans et Jean-Louis Lancien (peintre en bâtiment) âgé de 23 ans, de Scaër, appartenaient au groupe de résistance qui avait été formé à Bannalec au début de 1943. Probablement à la suite d’une dénonciation, il ont été arrêtés avec cinq autres résistants à Gourin dans la nuit du 8 au 9 janvier 1944 à l’hôtel restaurant Perrot qui avait été cerné de nuit par la Gestapo.
Maurice Cam, employé de bureau né à Pont-de-Buis en 1923 entre au P.C.F clandestin fin 1940. Co-auteur d’un attentat en gare de Châteaulin en 1941 il est versé aux F.T.P au printemps 1942. Il passe au maquis de Spézet-Saint-Goazec et blesse grièvement un policier français collaborateur, le commissaire Marchand de Quimper. Il est fait prisonnier le 24 novembre 1943 au village du Fell en Spézet lors d’une opération de ratissage.
Henri Caron dit « William », né le 18 février 1919 à Sorel-Moussel (Eure et Loire) était devenu le chef du du groupe morlaisien de résistance « Justice » formé en juin 1942. Il a participé à de nombreuses opérations contre l’occupant et a été dénoncé par une femme jouant double jeu. Ses amis tenteront sans succès de le faire sortir de la prison Saint-Charles de Quimper.
Albert Créach né en 1921 à Pleyber-Christ, sympathisant du P.C.F, diffusait la presse et les tracts du parti. Il prit part à des actions contre l’occupant. A l’issue de l’une d’entre elles, il tombera dans un piège tendu par les allemands avec l’aide d’une « collaboratrice ».
Henri Grall, séminariste, né en 1922 à Pleyber-Christ.
Marcel Guérin s’appelait en réalité Jacques Gavois. Il était né en 1922 dans la banlieue parisienne. Probablement à la suite d’une dénonciation, il a été arrêté avec cinq autres résistants à Gourin dans la nuit du 8 au 9 janvier 1944 à l’hôtel restaurant Perrot cerné de nuit par la Gestapo.
Marcel Kergonna, 24 ans, tombé aux mains de l’ennemi en février-mars 1944.
Roger le Baut, ouvrier originaire de Morlaix a été arrêté le dimanche 9 avril 1944 lors de l’attaque d’un véhicule ennemi qui transportait des prisonniers français de Pleyber-Christ à Morlaix.
Arthur Le Buanec, garde de voies, originaire de Guerlesquin, 25 ans.
François-Marie Le Gall de Saint-Grégoire.
Charles Le Port aide-ouvrier natif d’Ergué-Armel, 24 ans, était entré au F.T.P sous l’occupation allemande. Sympathisant du P.C.F., il distribue des tracts et participe à de nombreuses actions. Il a été arrêté au cours d’un engagement en février-mars 1944.
Joseph Moreno, républicain espagnol né en 1913, est le nom clandestin de Antoño Garcia Martin du village de Casas Viejas près de Cadix.
Le docteur Pierre Nicolas, oto-rhino-laryngologiste, 65 ans, originaire de Pont-Labbé, exerçait à Concarneau. Il y devint en avril 1943 le responsable cantonal de Libération-Nord et organisa avec fermeté et discrétion le premier mouvement de résistance. Le groupe recueillait des renseignements sur les installations militaires allemandes de Bénodet au Pouldu et recrutait des jeunes volontaires et réfractaires au S.T.O. Le docteur Pierre Nicolas sera arrêté le 22 février 1944. Ramenée à son domicile du Quai Pénéroff à Concarneau après l’ouverture de la fosse, sa dépouille sera veillée par une garde d’honneur. Une plaque commémorative aujourd’hui disparue avait été apposée après guerre sur sa maison. Son souvenir est aujourd’hui rappelé à Concarneau par le nom d’une avenue.
Robert Normant, 25 ans de Plouhinec, pseudonyme « Jean Jacques » a été arrêté près de la gare de Quimper.
Roger-Marie Paugam, électricien originaire de Saint Marc, âgé de 21 ans
François Philippe 24 ans de Landivisiau (ou Pleyber-Christ ?)
Pierre Plouzennec, de Plougastel-Saint Germain, 24 ans, avait fait partie du groupe de douze hommes ayant attaqué le 9 avril 1944 la prison Saint-Charles de Quimper. Il a été arrêté peu après sous un autre motif.
Arthur Queinnec, ferblantier originaire de Penhars, F.T.P du pays bigouden, 25 ans, est tombé aux mains des l’ennemi en février-mars 1944.
Roger Signor, 23 ans, habitait Camaret. Engagé dans la marine nationale, il revient à Camaret après le sabordage de la flotte à Toulon. Il part rejoindre le premier maquis de Bretagne à Spézet. Il a été arrêté le 5 janvier 1944 à Gourin.
Jean Simon d’Audierne, pseudonyme « Paul », 20 ans a été arrêté près de la gare de Quimper.
Hervé Tanguy, né en 1926, stucateur originaire de Brest. F.T.P, il participe à de nombreuses actions contre l’occupant.
Marcel Volant, F.T.P de Quimper, 28 ans.
Antoine Volant, né le 29 mars 1922, a été abattu le 9 juin 1944 au lieu dit « Kervéol », alors qu’il avait tenté de fuir le presbytère de Plonivel lors de son attaque par les Allemands. Son frère Yves blessé à mort mourra lui aussi le même jour lors de son transfert à Pont-Labbé.
Yves Volant, âgé de 30 ans était le frère aîné d'Antoine. Yves a été abattu alors qu'il avait réussi à traverser en courant la ria du Steir en s'échappant de Plonivel. Il est mort après son transfert à Pont-L'Abbé.
lycéens de Laennec de Pont-l’Abbé et Anne FRIANT MENDRÈS
OUEST-FRANCE
À Plomeur, le devoir de mémoire des lycéens de Laennec de Pont-l’Abbé
Une cérémonie pleine d’émotion a eu lieu, lundi 11 octobre 2021, au Monument des Fusillés de La Torche, à Plomeur (Finistère), organisée par Delphine Le Floc’h, professeure, et ses élèves du lycée Laennec de Pont-l’Abbé.
Les lycéennes Zia et Sol ont remis du sable collecté devant la stèle des Fusillés de La Torche, à Plomeur (Finistère), à Anne Friant, qui déposera cette terre de résistance dans l’alvéole qui lui sera consacrée, dimanche 17 octobre 2021, à Châteaubriant (Loire-Atlantique), où sera célébré le 80e anniversaire de l’exécution des Fusillés de Châteaubriant. | OUEST-FRANCE
Une cérémonie, fruit d’un travail de recherches mené par cinquante élèves de première et terminale du lycée Laennec, à Pont-l’Abbé (Finistère), dans le cadre d’un projet « Restaurer la mémoire de la Résistance », a eu lieu, lundi 11 octobre 2021, au Monument des Fusillés de La Torche, à Plomeur.
Y ont participé Ronan Crédou, maire de Plomeur ; Jean-Yves Rozen, adjoint au maire de Plobannalec-Lesconil ; des représentants des associations mémorielles du Souvenir français (François Fouré) et de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (Anne Friant -ANACR) ; Élodie Aubertot, proviseure du lycée Laennec ; Alain Méléard, président du comité du Prix de la Résistance et de la déportation, et Alain Bodivit, entré dans la Résistance à l’âge de 17 ans.
De la terre des hauts lieux de Résistance française
Comme l’a précisé Delphine Le Floc’h, professeure d’histoire-géographie à Laennec, cette initiative a été engagée par les élèves, car, le 17 octobre, aura lieu la célébration du 80e anniversaire de l’exécution des Fusillés de Châteaubriant [Loire-Atlantique]. Pour marquer cet événement, une restauration du monument mémorial est en cours. Celui-ci comporte une série d’alvéoles dans lesquelles a été déposée, symboliquement, de la terre des hauts lieux de Résistance de chaque coin de France dans les années 1950. De nouvelles collectes ont été lancées récemment, afin de compléter celles qui y ont déjà été déposées. Cette mission de restaurer l’alvéole du Finistère a été confiée au lycée Laennec, reconnu pour sa participation au devoir de mémoire. Notre choix s’est alors porté sur la stèle érigée dans les dunes de La Torche, en hommage aux quinze résistants de Plobannalec-Lesconil fusillés, en juin 1944, par les Allemands, tous reconnus morts pour la France ».
Mardi 12 octobre 2021, 10h45, opération Terre de Résistance devant le monument à la mémoire des 15 combattants de la Liberté de Lesconil fusillés sur ces dunes es 15 et 23 juin
LA TORCHE Stèle des Fusilliés