Georges Garel est né le 1er mars 1909 à Vilna (Lithuanie) où son père était ingénieur. En 1912 la famille s'intalle à Kiev (Ukraine), puis à Berlin en 1924. En 1926, il émigre à Paris où il obtient un baccalauréat littéraire et un scientifique.
Il entre à l'Ecole Polytechnique de Zurich de laquelle il reçoit en 1932 le diplôme d'ingénieur électricien. Il obtient la nationalité française en 1934. Le 30 août 1939 il est mobilisé comme lieutenant d'artillerie à l'Etat-Major du Colonel Vallet sur la frontière italienne du Dauphiné. Démobilisé en 1940, il poursuit son activité d'ingénieur à la Compagnie Electro-Mécanique de Lyon.
Il prête un concours actif au mouvement "Combat" dirigé par son ami Claude Bourdet (et Henri Fresnay). L'engagement effectif de Georges Garel dans l'O.S.E. (Oeuvre de Secours des Enfants) date du 23 août 1942 lorsqu'il participe à la commission de "criblage" des 1200 juifs de la région lyonnaise arrêtés lors des rafles de l'été 1942 et internés à Vénissieux.
En décembre 1942, Joseph Weill demande à Georges Garel de constituer le réseau clandestin permettant de camoufler les enfants sous de fausses identités et de les disperser en les cachant au sein de la population. La tâche du "Circuit Garel", qui se développe de janvier 1943 à l'automne 1944, est de garder le contact avec ces enfants dispersés, pourvoir à leur entretien, et développer le réseau en zone sud.
Il épouse à Lyon Lili Tager en 1943 avec qui il a sept enfants. En 1944, il est nommé directeur général de l'O.S.E.-France, et en 1948 il reprend son poste d'ingénieur à la C.E.M. où il reste jusqu'en 1974. Il reste membre du conseil d'administration de l'O.S.E. dont il est président de 1951 à 1978. Il décède le 9 janvier 1979 à Paris d'un infarctus.
Lili Garel Le 26 août 1942, 1015 Juifs de la région lyonnaise sont enfermés dans le camp de transit de Vénissieux, à côté des Indochinois (ou « ONS », pour Ouvriers Non Spécialisés, réduits à une sorte d’esclavage depuis qu’ils ont été arrachés par la République française à leur pays en septembre 1939).
Une « commisssion de criblage« réussit à faire sortir du camp les plus jeunes Juifs (moins de 15 ans), au nombre de 471. Mais 545 adultes n’ont pas cette chance et sont déportés vers Auschwitz. Parmi eux, beaucoup de parents qui ont dû renoncer à leurs enfants par écrit pour les sauver.Tel est le résultat effrayant de la politique raciale conduite en zone non-occupée par les autorités de Vichy.
Soixante-dix ans plus tard, une plaque commémorative a été inaugurée, le 29 août 2012 à Vénissieux. À quelques mètres du terrain de l’ancien camp de transit de Vénissieux, la plaque rend hommage : « ……à toutes celles et ceux qui, à titre individuel, et au nom d ‘associations caritatives ont participé du 26 au 29 août 1942 au sauvetage des Juifs étrangers arrêtés en Rhône-Alpes et regroupés au camp de Vénissieux ».
Parmi celles et ceux qui sont honorés ce 29 août 2012 se trouve Lili Garel (photo ci-contre) . Modeste, elle minimise son rôle : « Je n’étais qu’une assistante sociale, j’étais surtout là pour le soutien moral ». Sa fille, qui l’accompagne, s’étonne de sa pudeur » Elle a sauvé plus d’une centaine d’enfants. » Mais Lily, émue, rappelle que tous ceux de plus de 15ans ont été déportés vers Auschwitz.
Parmi les enfants que Lili (21 ans) a pu extraire du camp se trouvent six enfants qui vont ensuite rejoindre Dieulefit : Werner Matzdorff, Henry Schwarz, Gilbert Weil, Helmut Meyer (à Beauvallon), Isaac Fabrikant (chez Henri Morin) sa soeur Jeanne chez les soeurs Deonat.
Lili Elise Tager, épouse Garel en 1943, est née à Paris en 1921. En 1942, elle travaille à Lyon aux côtés de Elisabeth Hirsch pour l’OSE (Oeuvre de Secours aux Enfants, organisation juive très mobilisée pour secourir les enfants juifs étrangers qui se trouvent sur le sol français).
Lors des rafles de l’été 1942, elle rejoint Georges Garel (son futur mari, fondateur du « Réseau Garel », branche de l’OSE entrée dans la clandestinité) et se dévoue sans limite pour faire échec au programme de déportation enclenché par le gouvernement Laval. Lili Garel et son mari Georges connaissaient bien Dieulefit. En compagnie des Lederman (Charles et Raya), ils séjournent souvent dans la petite cité, accueillis régulièrement par la famille Lemaire (Pierre et Louis). Raya Lederman (née … Garel, elle était la soeur de Georges) a accouché de sa fille Claudie à Dieulefit, elle habitait au bas de la Pouilleuse, et à la pension « Chez nous ».
Les Garel et les Lederman fréquentaient Elisabeth et Marc Préault, les Lemaire, Piolenc, architecte au Poët-Laval.
Les pères de Charles et de Georges avaient une « planque » également à Grignan. Georges Garel a écrit une autobiographie, rééditée, (où il est question du refuge dieulefitois, de la « couverture » que G. Garel avait trouvée à la poterie Lemaire, en haut de la rue des Écoles, du rôle de Lili) : Le sauvetage des enfants juifs par l’OSE (Avec la participation de Katy Hazan) 352 pages / 49 illustrations Prix : 25,90 € (Lili a donné un texte dans cet ouvrage). Consulter aussi ce lien vers film et bibliographie LIli Tager (Garel), 21 ans.
Le Réseau Garel est un réseau de résistance créé par Georges Garel avec l'aide de son épouse Lili Garel, à Lyon, de 1942 à 1944, dans le cadre de l'Œuvre de secours aux enfants (OSE), dans le but de sauver des enfants juifs de la déportation.
Histoire Le Réseau Garel est créé en août 1942[1] à Lyon. À la suite de la Nuit de Vénissieux (camp de Vénissieux) d'août 1942, et le sauvetage de 108 enfants, Joseph Weill[2], médecin français qui a un rôle important dans la Résistance, fait appel à Georges Garel, un ingénieur français, membre de la Résistance dans le mouvement Combat, pour organiser un circuit clandestin d'enfants[3]. L'Hôtel Victoria[4], 3 rue Delandine, Lyon Centre Perrache, est lieu de rendez-vous donné par Joseph Weill pour la constitution du réseau Garel en janvier 1942[5]. Le domicile des Garel est le centre nerveux du réseau. Leur premier domicile est au 63-68 Boulevard de Brotteaux: c'est le lieu de rendez-vous des cadres du réseau. Puis après l'arrestation de Lili Garel avec sa belle-sœur Raya Garfinkel[6], le 26 novembre 1944 (elles sont libérées le 31 décembre 1944)[7], le nouveau domicile est au 16 rue Jeanne d'Arc à Montchat[5]. Il s'agit de disperser les enfants juifs dans un milieu non juif, de leur donner une identité « aryenne » et de les faire suivre par un personnel non-juif ou juif sous une fausse identité[8]. Georges Garel trouve le soutien de MgrSaliège[9],[10],[11], archevêque de Toulouse, Juste parmi les nations, et de Mgrde Courrèges, son coadjuteur, Juste parmi les nations. Ce dernier permet de sauver un grand nombre d'enfants juifs dans les centres de la colonie Sainte-Germaine, en particulier à Vendine (Haute-Garonne), dans le Lauragais. Parmi ceux qui aident le réseau Garel, on trouve La Cimade et les pasteurs protestants autour de Marc Boegner, Juste parmi les nations, et les Amitiés chrétiennes de l'abbé Alexandre Glasberg, Juste parmi les nations[3]. Le rabbin de Brive-la-Gaillarde (Corrèze), de la Corrèze, de la Creuse et du Lot, membre de la Résistance, dans le mouvement Combat avec Edmond Michelet, David Feuerwerker organise des caches pour les enfants aidés par l'OSE[12],[13],[14]. Le réseau Garel a sauvé près de 1 500 enfants[15] ou 2 400 enfants[3]. Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale que Georges Loinger et Fanny Loinger découvrent qu'ils faisaient de la Résistance et dans le même Réseau Garel [16]. En 2015, une analyse est faite par Cindy Banse [17] et Laurent Beaugitte sur l'efficacité d'un réseau de sauvetage d'enfants se basant sur le circuit Garel[18]. Les auteurs notent en particulier que les membres de ce réseau sont apparentés, ce qui assurait la cohésion. La nuit de Vénissieux Le 23 août 1942, l’OSE, les éclaireurs israélites de France, les Amitiés chrétiennes et plusieurs autres organisations humanitaires, participent à la commission de « criblage » des 1200 juifs de la région lyonnaise arrêtés lors des rafles de l’été 1942 et internés au camp de Vénissieux. La commission parvint à sauver momentanément 160 adultes, dont 80 sont à nouveau interpellés le lendemain, puis 108 enfants. Cet évènement tragique est connu sous le nom de « nuit de Vénissieux ». L’OSE, les Amitiés chrétiennes et l’Action catholique de Germaine Ribière, Juste parmi les nations, refusent de rendre les enfants malgré les ordres donnés par Vichy au préfet régional Angéli de « ne pas séparer les familles ». Ils sont dispersés avec de faux papiers dans des institutions catholiques, sous la surveillance de l’OSE[19],[20]. L'historienne Valérie Perthuis-Portheret a réalisé un film qui relate la vie de Lili Garel, et en particulier son rôle dans la nuit de Vénissieux (28-29 août 1943), au cours de laquelle 108 enfants juifs ont été sortis du camp d'internement de Vénissieux (Métropole de Lyon) et sauvés de la déportation[21]. A noter que c'est peu après cet événement que Lili Tager et Georges Garel se marient[22], en 1943[18]. Vénissieux marque le début de l'action sur le terrain de Georges Garel avec l'OSE, jusqu'alors ingénieur à Lyon, et c'est la première implication sur le terrain de Lili Tager, qui venait à peine d'être embauchée dans le bureau de l'OSE à Lyon, comme secrétaire à temps partiel et comme assistante sociale. Elle a 20 ans. Elle n'oublie pas, des années plus tard, le "cauchemar" de Vénissieux[23],[24],[25],[26],[27]. Parmi ceux qui œuvrent au sauvetage à Vénissieux, on trouve le père Pierre Chaillet, Juste parmi les nations, l'abbé Alexandre Glasberg et Jean-Marie Soutou[28]. Le lieu de transit des enfants de Vénissieux est au 10 Montée des Carmélites, au service social de l'OSE[5]. Membres Les membres, par ordre alphabétique, sont[29]:
Madeleine Dreyfus née Kahn, Lyon, (sœur de Martine Kahn), convoyeuse, déportée à Bergen-Belsen et survivante, était responsable du circuit Garel au Chambon-sur-Lignon. Elle est arrêtée par la Gestapo le 26 novembre 1943[31]. Madeleine Dreyfus est née le 1er mars 1909 à Paris. Elle est déportée par le Convoi No. 80, en date du 23 juillet 1944, du Camp de Drancy vers Bergen-Belsen. Sa dernière adresse était au 64, rue Anatole France, à Villeurbanne (Rhône)[32]
Robert Epstein ou Robert Ebstein[33], dit Evrard[34] responsable du Centre-Est[35]
Florette Feissel, trouve des planques en Dordogne. Arrêtée à Périgueux, elle est déportée par le Convoi No. 71 à Auschwitz et assassinée à son arrivée avec un enfant dont elle ne voulait pas se séparer.
Pauline Gaudefroy, à Limoges (Haute-Vienne)[36], qui succède à Edith Scheftel, responsable du Centre[35]. Pauline (son vrai prénom est Renée) est une catholique de 24 ans, qui rejoint Fanny Loinger à Valence, sous le nom de Jacqueline Estager[37]
Marguerite Kahn (plus tard Marguerite Cohn, épouse de Jacques (Bô) Cohn, le frère de Marcus Cohn), née en 1922 à Ingwiller et décédée à Jérusalem en 2016[39]
Simone Kahn, sœur de Madeleine Kahn, née le 9 octobre 1915 à Paris, active à Grenoble, déportée par le Convoi No. 69, en date du 7 mars 1944, du Camp de Drancy vers Auschwitz[40]
Berthe Tanne, plus tard épouse Sagalow[53] née le 15 décembre 1922. En 1943, elle fait partie du réseau Garel pour la Loire et la Haute-Loire. Elle recherche des familles d'accueil et de placement pour des enfants dans les régions du Chambon-sur-Lignon et de Devesset (Ardèche). Elle est en relation pour ce travail avec Andrée Salomon et Élisabeth Boëgy Hirsch au Chambon-sur-Lignon et en contact permanent avec le pasteurAndré Trocmé et sa femme Magda Trocmé (reconnus Justes parmi les nations, en 1971).