Dans la nuit du 25 au 26 décembre 1943, des SS massacrèrent 25 résistants et civils, parmi lesquels de nombreux réfractaires au STO, réunis dans le château pour un bal. D’autres furent déportés, sans retour pour six d’entre eux.
Monument commémoratif du massacre
Crédit : MémorialGenWeb
Des jeunes, dont certains étaient des réfractaires voire des maquisards, se retrouvèrent le soir du jour de Noël 1943 au château de la commune pour organiser un bal.
Trahis par une jeune marseillaise et un faux maquisard Guy Cazeaux (qui tous deux travaillaient pour les Allemands), ils furent arrêtés par les SS montés d’Annemasse. Le 26 décembre, à 1 h du matin, après avoir encerclé le château, la 9e compagnie du IIIe bataillon du 28e régiment de police SS "Todt" commandée par le capitaine SS Lottmann investit le château après avoir abattu à l’extérieur Nicolas Conter. Cazeaux aurait désigné aux Allemands les hommes à exécuter parmi la cinquantaine de garçons et filles présents. Ils furent abattus d’une balle dans la nuque. Les corps furent recouverts de paille et d’essence et le château fut incendié. D’autre part, les nazis exécutèrent le fromager du village soupçonné de ravitailler le maquis.
Des jeunes garçons et filles furent emmenés au Pax à Annemasse. Si les filles furent relâchées quelques jours plus tard, certains jeunes, qui n’ont pu s’enfuir lors du transfert, furent envoyés en déportation. Six d’entre eux mourront dans les camps portant le nombre de victimes de ce drame d’Habère-Lullin à 32. (Mémorial de l’oppression 3808 W 1462).
La « Marseillaise » et son mari furent exécutés par la Résistance et Guy Cazeaux sera jugé et fusillé après la Libération.
Un monument de granite bleu gris, élevé à l’emplacement du château, rappelle tous leurs noms.
En représailles au massacre, le 20 août 1944 à Saint-Genis-Laval (Rhône) de 120 détenus à la prison de Montluc (Lyon), quarante policiers ou militaires allemands prisonniers furent exécutés par les FFI le 2 septembre 1944 à une centaine de mètres du château.