Le 8 août 2022, à 11h, une cérémonie se déroulera à la stèle des 7 martyrs de Créac'h Burguy.
Retour sur ce massacre en mettant à l'honneur l'un des fusillés, Hervé Marie ULVOIS.
Né le 22 juillet 1918 à Guipavas, il exerçait la profession de cultivateur à la ferme familiale de ses parents au village de Créac'h Burguy.
Le 8 août 1944, alors que les soldats alliés tentent de libérer BREST, Hervé Marie ULVOIS, 26 ans , père de famille, se trouve sur la ferme familiale de Créac'h Burguy lorsqu'il est victime de la barbarie des soldats nazis. Ce jour-là sept civils sont assassinés. La ligne de front est tout près. Y sont stationnés de jeunes parachutistes allemands de la relève arrivée il y a quelques jours.
C'est la saison des moissons et les habitants sont occupés au fauchage des blés. Vers 16 heures des coups de feux retentissent dans les environs proches. Les allemands réagissent immédiatement et surgissent dans la ferme des KERMAREC et des PRISER . Les soldats nazis veulent frapper vite et fort. Ils font sortir tout le monde des maisons et mettent le feu tout d'abord à celle des MONOT. Les femmes et les enfants ont l'ordre de partir.
Ils regroupent deux hommes devant une mitrailleuse mise en batterie à l'entrée de la cour de la ferme KERMAREC. L'incendie faisant rage, des moissonneurs et voisins remontent des champs, ils ne se doutent pas de ce qui se passe dans le hameau, ils seront à leur tour arrêtés. Parmi eux se trouve Hervé Marie ULVOIS qui s'approche avec son bébé dans les bras. Un soldat allemand en faction le contraint à remettre l'enfant prénommé Ernest à sa famille et à le suivre. Le nombre des villageois contraints de rester va passer de deux, François-Louis PRISER et rené KERMAREC, à sept .
-Yves GLEVARREC 18 ans, beau-frère de Hervé Marie ULVOIS -René Marie KERMAREC 45 ans -François Louis PRISER 47 ans -François Marie PRISER 27 ans, neveu du précédent -Hervé Marie ULVOIS 26 ans -Jean Marie ULVOIS 23 ans, frère du précédent -Emile PICART 36 ans, un voisin.
8-Août-1944 à Créach Burguy. « La sentence a été immédiate » Publié le 01 août 2019
Jean-Paul Page, derrière la plaque commémorative qui sera changée, au lieu-dit Créach Burguy.
Jeudi 8 août, à 11 h, le hameau de Créach Burguy, à Guipavas, sera le lieu d’une commémoration en hommage aux sept hommes qui furent fusillés, vers 16 h, ce même jour, il y a 75 ans. Entretien avec Jean-Paul Page, petit-fils de l’une des victimes.
Pouvez-vous présenter votre aïeul ? « Il s’appelait René Kermarec, il avait 45 ans et était père de six garçons et une fille, ma mère. Il était agriculteur à Créach Burguy. Ma mère avait quinze ans et mes oncles étaient tous plus jeunes qu’elle, sauf un ». Pouvez-vous raconter les circonstances de ce jour tragique ? « Oui. Il était environ 16 h, la famille entière était au goûter. Lorsqu’ils ont entendu des coups de feu. Il faut préciser que le hameau était pris entre deux feux depuis quelques jours : celui des Américains qui se situaient à proximité, à Saint-Thudon, au camp d’aviation, et les Allemands qui, eux, étaient acculés et qui avaient été prévenus de l’arrivée des Américains et étaient très nerveux.
Quant aux habitants du hameau, ils étaient sur la défensive, en réalisant tout de même les travaux des champs, c’était la moisson. Les coups de feu semblaient émaner d’un tir d’habitants. Aucun Allemand n’a été blessé mais pourtant, la sentence a été immédiate ».
« Les Allemands ont gardé les adultes et la suite fut la pétarade des mitraillettes, qui aura mis fin à la vie de ces sept hommes »
Que s’est-il passé ensuite ? « Ma famille et un de leurs voisins, François-Louis Priser, sont sortis de la ferme et les Allemands étaient dans la cour. Ils ont donné l’ordre à ma grand-mère, mes oncles et ma mère de partir. Ils n’ont gardé que les deux hommes. Ils ont été rejoints par d’autres habitants du hameau qui étaient dans les champs, car les Allemands avaient mis le feu à deux fermes : la ferme Kermarec et la ferme Monot.