LAMPRAT (les martyrs de)
en Plounévézel

Chemin de la Résistance et des Maquis
Mis en ligne sur le site le 17 avril 2020 / mises à jour le 4 janvier / le 13 juin 2021 / le 17 mai 2024

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Source : https://www.letelegramme.fr/finistere/plounevezel-29270/ma-maman-a-traine-ca-toute-sa-vie-a-plounevezel-le-drame-de-lamprat-emeut-toujours-80-ans-plus-tard-video-6599798.php?utm_source=NWL_MATI&utm_medium=email&utm_campaign=TLG_RED_NWL_MEL_08062024_MATI

Bonjour,
Dimanche 9 juin aura lieu à Carhaix puis à Plounévézel au lieu-dit LAMPRAT une cérémonie patriotique. La mémoire de ces neuf résistants arrêtés dans la ferme de Lamprat puis torturés et pendus sur la route de Carhaix, puis de Rennes.

La cérémonie de commémoration des « Martyrs de Lamprat » aura lieu dimanche 9 juin, à 10 h 30, devant la stèle de la Résistance de Carhaix, près de l’église de Plouguer.

Les associations patriotiques, les drapeaux et des élus y déposeront une gerbe. La population est invitée à venir nombreuse. 

Le 8 juin 1944, deux jours après le Débarquement des Alliés en Normandie, neuf jeunes résistants carhaisiens sont pendus par l’armée allemande dans le Finistère, autour de Carhaix et dans les Côtes-d’Armor. La cérémonie en mémoire des 9 jeunes martyrs de 1944 se poursuivra à 11 h, devant la stèle qui leur rend hommage, à Lamprat, à Plounévézel (Finistère).

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Ci dessus : stèle de Lamprat en Plounévézel

Ci dessous : stèle pour les martyrs de Lamprat à l'entrée de Carhaix route de Morlaix


Ci dessous :

un des supplicié à Rostrenen en haut de la rue de la Marne
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Photo Philippe CONNAN, correspondant du TELEGRAMME

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Photo Philippe CONNAN, correspondant du TELEGRAMME

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Michel Bouguennec porte le drapeau ANACR de Carhaix



Hommage de l'ANACR-29 aux jeunes Résistants

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Résistants et Ami(e)s de la Résistance ANACR du Finistère
« Si l’écho de leurs voix faiblit, nous périrons. » Paul Eluard.


Plounévézel - Lamprat le 6 juin 2021

Aux jeunes Résistants Martyrs de Lamprat et Moulin-Meur

Hommage des Résistant-es et Ami(e)s de la Résistance du Finistère aux jeunes Résistants Martyrs tombés de Lamprat et Moulin-Meur jusqu'à Saint Caradec les 8 et 9 juin 1944,

Il y a 77 ans aujourd’hui, le 6 juin 1944, c’était un mardi, commençait la première étape de l’opération Overlord, le débarquement des Alliés en Normandie.
L’objectif, ouvrir un front à l’Ouest, mettre en place une nouvelle tête de pont, permettre un accès rapide au cœur de l’Allemagne nazie.



A l’Est au même moment, assurés de n’être plus seuls, nos alliés soviétiques lancent l’opération Bagration sur 1000 km de front.

Au sud, en mai, les Alliés ont remporté la bataille de Monte Cassino, ouvrant la route vers Rome.
En ce mois de juin 1944, l’Allemagne doit faire face à une vaste offensive alliée coordonnée.
L’espoir, la victoire change enfin de camp !

En France, si le régime pétainiste mis en place le 10 juillet 1940 souhaite la victoire de l’Allemagne et y collabore activement, l’armée de l’ombre se prépare au combat, se prépare à prendre toute sa place dans la libération du pays.

Des centaines de messages échangés avec Radio-Londres ont préparé le succès du débarquement.

- détruire les installations ferroviaires plan vert
- saboter les infrastructures routières, les ponts plan tortue
- couper les lignes téléphoniques plan violet

Enfin, tout ce qui peut ralentir, empêcher la marche des troupes allemandes vers la Normandie.

L’armée de l’ombre met ces plans à exécution et la jeunesse de notre pays se prépare au combat.

Depuis 4 ans, depuis le 19 juin 1940, la Bretagne est militairement occupée, soumise à une idéologie criminelle, soumise à la collaboration, ses richesses sont pillées, sa jeunesse est menacée d’être déportée au service du travail obligatoire (STO).

L’espoir est enfin là ce 6 juin 1944.

- Espoir en ce débarquement tant attendu

- Espoir en ces armes qui vont permettre à la Résistance Française, unifiée par Jean Moulin depuis le 27 mai 1943 au sein du Conseil National de la Résistance, de sortir de l’ombre et de libérer le Pays.

- Espoir, car partout, sur tous les fronts, en cette quatrième année de la Seconde Guerre Mondiale, les combats font rage.


- Douleur aussi. Du sang et des larmes.

La bête immonde, elle qui promettait à la prétendue race des Seigneurs, un Reich qui devait durer 1000 ans et dominer toute l’Europe continentale, est aux abois. Elle tue, torture, massacre, brûle, déporte.

Rien ne doit l’entraver.

Ce même 6 juin, 87 Résistants de 18 à 66 ans sont fusillés à la prison de Caen. Il ne faut pas qu’ils rejoignent la Résistance.

Le 9 juin, c’est le massacre de Tulle, 99 hommes de 16 à 60 ans sont pendus à des réverbères le long de la voie principale.

Le 10 juin, c’est le massacre d’Oradour-sur-Glane. 642 habitants assassinés.

C’est l’effroi.

Une traînée de feu, de sang et de larmes va marquer de rouge le piège que devient la Bretagne pour ces armées ennemies empêchées par les Combattants de l'Ombre de rejoindre la Normandie. Pas de prisonnier.

Les blessés sont martyrisés et achevés. Les fermes sont incendiées, ceux qui se trouvent là sont abattus.

Ici, les 8 et 9 juin 44, comme à Tulle le 9 juin, comme à Oradour le 10 juin, les troupes nazies, formées à la haine et au meurtre, torturent et tuent notre jeunesse.
«  une armée qui tue ce que nous avons de plus beau, l'espoir, la nostalgie, la liberté et les enfants. » Nazim Hikmet, poète turc


Cette jeunesse magnifique, sans arme, mal nourrie, mal vêtue, sans abri, promise à l'esclavage en Allemagne, pourchassée jour et nuit, se lève et se prépare au combat inégal qui l'attend.
Et l’on ignore encore toute l’étendue des crimes nazis, commis là-bas, à l'Est. Ils seront découverts en 45.

Ces jeunes Résistants ne virent pas la victoire, mais c’est à eux et à leurs frères de combat que la Bretagne devait d’être libérée pratiquement par elle-même.

«  20 000 va-nu-pieds à l’armement hétéroclite mirent en fuite 6 divisions allemandes, soit 100 000 hommes puissamment armés. »

Ainsi parlait le 9 septembre 1944, au pied du Ménez-Hom à Plomodiern le Colonel Eon, Commandant des Forces Françaises de Bretagne.

Hommage et Reconnaissance à vous, jeunes Résistants, vous qui étiez pleins de courage, pleins d’espoir en la victoire. Vous avez été à l’heure la plus sombre de notre histoire l’honneur de notre pays.

Hommage et Reconnaissance à vous qui payèrent «  si cher le droit d'être homme » (Pierre Emmanuel), à vous qui avez porté au plus haut ces mots magnifiques qui fondent notre République et la rendent universelle,
Liberté, Egalité, Fraternité.

Aujourd’hui notre pensée va vers vous, vers ceux auxquels vous avez tant manqué, à vos familles, à vos amis. Nous savons leur douleur.

A nous aussi vous nous manquez à jamais.


Trouvons dans leur mémoire la force de garder intacte notre colère, face à tous les retours possibles de cette barbarie.

Gardons-nous de toute idéologie de haine, de racisme, de xénophobie.


N'oublions jamais, et soyons dignes d’eux.

« Nous avons aimé nos héros, nos martyrs, nous les nommons nos seuls juges.
Ils sont à la grandeur des plus hauts rêves de demain. »
Paul Eluard

Anne Friant-Mendres Présidente départementale de l’ANACR 29




Voir aussi sur LE PÔLE JEAN MOULIN le dossier complet :
LAMPRAT https://polejeanmoulin.com/page-99/page50/

Vous y trouverez les détails de ce drame ainsi qu'une fiche détaillée de ces jeunes résistants.
(Laurent Guélard)

LAMPRAT le 8 juin 1944
Source : Eté 44, une période trouble en centre Bretagne


II. L’après débarquement 2.1. Acte de barbarie 13

Depuis le jour du débarquement des Alliés le 6 juin 1944 en Normandie, les militaires de l’armée d’occupation tentent de rejoindre le Front de Normandie. La Résistance les harcèle, rendant leurs déplacements difficiles voire impossibles.
Les Allemands* ont besoin de charrettes pour transporter leur matériel en direction de Rennes, ils se servent dans les fermes. C’est dans ces circonstances que le 8 juin 1944, une dizaine de jeunes résistants FTP* attablés dans la ferme de la famille Mevel à Lamprat en Plounévézel ont été embarqués par les Allemands.

A 12h20, un camion chargé de parachutistes de l’armée allemande s’introduit dans la ferme, provoquant la panique dans le groupe.
Remarquant l’attitude affolée des jeunes gens, les Allemands ordonnent immédiatement une fouille tout en encerclant les abords de la ferme. Eugène Léon, trouvé porteur d’une arme, tente de fuir, mais est abattu dans la cour de la ferme atteint par une balle explosive. Jean Manach et Georges Auffret réussissent à se cacher dans la cheminée, agrippés aux parois. Au bout d’un moment Georges Auffret ne peut plus tenir, il rejoint ses camarades arrêtés. Jean Manach qui reste caché dans la cheminée a eu la vie sauve.

Avant de quitter les lieux la ferme est pillée et incendiée. Les Allemands embarquent les neuf résistants avec des gens du village pris en otage, soit une vingtaine de personnes. Parmi eux un homme au service des Allemands, «Bob Julet
14» qui fume tranquillement auprès des soldats al- lemands, les aide à faire un tri parmi les personnes arrêtées.

Arrivés à Penhoat en Carhaix, beaucoup d’entre eux sont martyrisés à coups de gourdins. Les personnes capturées à la ferme ont pris la direction de la maison d’arrêt de Carhaix d’où elles ont été libérées le lendemain.

Mais les neuf Résistants FTP, les mains attachées dans le dos, poursuivent leur calvaire et com- mence pour eux un insoutenable martyre. Ils seront tous pendus. Jean Le Dain (23 ans), au Moulin-Meur à un poteau téléphonique. Il est 21 h. Puis c’est au tour de Georges Auffret (23 ans), devant le café Harnais, route de Brest, à l’entrée de Carhaix. Marcel Goadec (22 ans) subit le même sort en centre-ville, rue de la Fontaine-Blanche. Le sinistre convoi poursuit sa route. Vers 23 h, au bourg du Moustoir (Côtes-du-Nord), les tortionnaires exécutent Georges Le Naëlou (22 ans). À La Pie, à mi-chemin entre Carhaix et Rostrenen, c’est au tour de Marcel Le Goff, (22 ans). Dans la nuit, à Rostrenen, les Allemands pendent Marcel Bernard (19 ans) et

13. http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/ (notice L’HOSTIS François)

14. http://www.lesamisdelaresistancedufinistere.com/page221/styled-22/page-60 Enquête du 20 octobre 1947. « Toutes les personnes arrêtées furent conduites à Coat Penhoat. Les Allemands étaient accompagnés de Bob Julet ayant appartenu à la Résistance. Celui-ci indiqua ceux qui étaient de la Résistance. Depuis, Julet a été exécuté par des patriotes à Saint-Hernin en juillet 44 et son cadavre jeté dans le canal de Nantes à Brest. cote : IetV1045W10

Louis Briand (18 ans). Il ne reste plus dans ce camion bâché que François L’Hostis (19 ans) qui a vu mourir tous ses camarades au cours de ce périple barbare

Le 9 juin 1944, à 16h30, il est martyrisé et pendu par les Allemands à un support électrique sur la place de l’église au bourg de Saint-Caradec. Après l’avoir fait monter à une échelle placée le long du mur d’un café, les Allemands le pendent sous les yeux de la population rassemblée et atterrée, non sans l’avoir copieusement insulté et roué de coups. Afin d’allonger la durée de sa souffrance, un fil passant entre ses jambes est relié au nœud coulant entourant son cou.

Avant leur départ les Allemands donnent l’ordre au maire de ne descendre le cadavre qu’à l’expi- ration du 3ème jour. Un panneau est accroché à son cou par ses tortionnaires, sur lequel on pouvait lire : « Voilà ce que nous faisons à celui qui nous tire dans le dos ; celui-ci était le chef d’un groupe de terroristes »
15. Le 12 juin 1944 le corps de François L’Hostis est descendu et ce n’est que plusieurs semaines plus tard qu’il sera identifié.

François L’Hostis avait 19 ans, il est la neuvième des neuf victimes de ce groupe de parachutistes de la Wehrmacht.

Scènes de la pendaison, de la mise en bière et de l’enterrement de François L’Hostis - Photos Fonds CACSud 22

15. Témoignage de Mme Renouard de Saint-Caradec, qui a assisté à la pendaison (témoignage en annexe)

Précision de Laurent Guélard
*
Des Allemands de la division de parachutistes Kreta

"
Après l'arrestation d'Hervé Le Jamme, responsable de groupes de jeunes Résistants en Poher en mai 1944, ces derniers se retrouvent livrés à eux-mêmes. C'est le cas d'un groupe de onze Carhaisiens qui se rend, le 8 juin 1944, à la ferme dYves Mével, le maire de Plounévezel, située à Lamprat, Le propriétaire est absent, mais sa femme et sa fille sont présentes et servent un repas aux jeunes gens. Soudain, un bruit de camion se fait entendre." D'après le livre Carhaix Karaez, deux mille ans d'histoire au coeur de la Bretagne

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SOURCE : Ej Sizun

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Source : Archive Laurent Guélard

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Source : Louis LECLERC

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Plounévézel. Ouest-France du jeudi10 juin 2021
Une cérémonie en mémoire des martyrs de Lamprat - Plounévézel

Les personnalités lors de la commémoration auprès de la stèle érigée dans le village de Lamprat.


Ouest-France


Dimanche 6 juin, comme chaque année, une cérémonie a remis en mémoire le drame de Lamprat à Plounévézel, village où le 8 juin 1944, neuf jeunes résistants, réfractaires du Service du Travail Obligatoire (STO), furent arrêtés.


Alors qu’ils déjeunaient dans l’une des fermes du village, ces jeunes, âgés de 18 à 24 ans, avaient été surpris par l’arrivée de soldats allemands venus réquisitionner du matériel.


Ils furent torturés avant d’être pendus tour à tour depuis Moulin-Meur, en Plounévézel, jusqu’à Saint-Caradec (Côtes-d’Armor). « Pendus à des potences destinées aux fils électriques dans
le but de rappeler le sort qui était réservé à ceux qui levaient la main contre les soldats allemands », a rappelé Marcel Le Goff, le fils d’une des victimes.


Son père était tout juste âgé de 22 ans.


Prévue pour se dérouler en comité restreint, la cérémonie, comme d’habitude menée par le comité de la F.n.a.c.a de Carhaix (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie), a rassemblé une trentaine de personnes.
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Cérémonie de Lamprat juin 2012


J'ai représenté l'ANACR du Finistère samedi à la cérémonie de Lamprat - à 18h- ( photos),précédée de la cérémonie de Moulin-Meur à 17h30.

Je prends ainsi la suite de Georges Thomas, ancien président du comité ANACR de Carhaix.( âge et santé défaillante)
Cérémonies présidées par  les maires de Carhaix et Plounévézel ainsi que  le vice-président du Conseil Général, Richard Ferrand.
Cette cérémonie rend hommage aux jeunes gens surpris dans une ferme (Lamprat) le 8 juin 44. L'un essaya de s'enfuir et fut abattu sur place, un autre

Monsieur Manac'h, caché dans la cheminée survécut à ce drame, les 8 autres subirent un calvaire de Moulin Meur à Saint Caradec, ce sont " les pendus de Carhaix".

C'est Madame Manac'h, femme de Monsieur Manac'h maintenant décédé qui m'accompagne pour déposer la gerbe. Elle est adhérente à l'ANACR de Scaër.

Les troupes d'occupation venaient réquisitionner des Charettes et des chevaux, un sabotage en gare de Carhaix  ayant empêché le transport de matériel par le rail vers la Normandie.

La ferme de Lamprat était celle du maire de Plounévézel, absent ce jour là.

La ferme fut brûlée.

Pour plus d'informations: noms et âge des jeunes Résistants martyrisés, voir la presse et les plaques commémoratives.
Messieurs Marcel Ollivier, Marcel Goin ( porteur du drapeau ANACR du Comité d'e Carhaix), toute la structure locale des Anciens Combattants de la guerre d'Algérie, participent très activement à la réalisation de ces cérémonies depuis la disparition du comité local ANACR.

En remerciement, le bureau départemental leur a offert une carte d'Ami...en attendant une éventuelle réorganisation d'un comité de Carhaix.

Amitiés

Anne FRIANT Présidente de l'Anacr du Finistère
 Côté Côtes d'Armor, le Comité ANACR de Maël-Carhaix a assuré l'an dernier ( et certainement d'autres fois par le passé) une présence de notre association à ces cérémonies.

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« Si l’écho de leurs voix faiblit, nous périrons. »

Paul Eluard.

Résistants et Ami(e)s de la Résistance
ANACR du Finistère
Anne Friant-Mendres

Aux jeunes Résistants Martyrs de Lamprat et Moulin-Meur

Mesdames et Messieurs, chers amis et camarades;

Je viens ici porter le salut et la reconnaissance des Résistants et Ami(e)s de la Résistance du Finistère aux jeunes Résistants Martyrs tombés de Lamprat et Moulin-Meur jusqu'à Saint Caradec les 8 et 9 juin 1944, « des enfants de 20 ans au sourire de source »*(Robert Desnos, le Veilleur du Pont-au-Change)


L’année 1944.
Comment dire le malheur d’un pays occupé, pillé, humilié, trahi, soumis à un ordre barbare et à l’infamie de la collaboration. Comment dire tant de luttes et d’espoir, et aussi tant de douleurs.
-Espoir en ce débarquement des Alliés le 6 juin sur les plages normandes. Le deuxième Front tant attendu!
-Espoir en ces armes qui vont permettre à la Résistance Française, unifiée par Jean Moulin depuis le 27 mai 1943 au sein du Conseil National de la Résistance, de sortir de l’ombre et de libérer le Pays.
-Espoir, car partout, sur tous les fronts, en cette cinquième année de la Seconde Guerre Mondiale, les combats font rage.

-Douleur. Du sang et des larmes. Les arrestations de Résistants se multiplient. Rafles. Déportations. Les Armées Nazies aux abois et la Milice à leurs bottes massacrent et fusillent. C’est l’effroi.
Une trainée de feu, de sang et de larmes va marquer de rouge le piège que devient la Bretagne pour ces armées ennemies empêchées par les Combattants de l'Ombre de rejoindre la Normandie. Pas de prisonnier.
Les blessés sont martyrisés et achevées. Les fermes sont incendiées, ceux qui se trouvent là sont abattus.
Ici, les 8 et 9 juin 44, comme à Tulle le 9 juin, comme à Oradour le 10 juin, les troupes nazies, formées à la haine et au meurtre, torturent et tuent notre jeunesse.
«  une armée qui tue ce que nous avons de plus beau,
L'espoir, la nostalgie,
La liberté et les enfants. »Nazim Hikmet, poète turc ( Il neige dans la nuit)
Cette jeunesse magnifique, sans arme, mal nourrie, mal vêtue, sans abri, promise à l'esclavage en Allemagne au service de l'effroyable machine de guerre nazie, pourchassée jour et nuit, se lève et se prépare au combat inégal qui l'attend.
Et l’on ignore encore toute l’étendue des crimes nazis, là-bas, à l'Est. Ils seront découverts en 45.


Ces jeunes Résistants ne virent pas la victoire, mais c’est à eux et à leurs frères de combat que la Bretagne devait d’être libérée pratiquement par elle même.
«  20 000 va-nu-pieds à l’armement hétéroclite mirent en fuite 6 divisions allemandes, soit 100 000 hommes puissamment armés. »
Ainsi parlait le 9 septembre 1944 le colonel Eon, Commandant des Forces Françaises de Bretagne.

Salut et Reconnaissance à vous, jeunes Résistants. Vous avez été à l’heure la plus sombre de notre histoire l’honneur de notre pays.
Salut et Reconnaissance à vous qui payèrent «  si cher le droit d'être homme » ( Pierre Emmanuel), à vous qui avez porté au plus haut ces mots magnifiques qui fondent notre République et la rendent universelle,
Liberté, Egalité, Fraternité.

Si l’écho de leurs voix faiblit- dit le poète Paul Eluard-, nous périrons.
« Ils nous les ont volés, ils nous ont pris leurs mains
Ils nous ont pris leurs yeux, nous ne pouvons pas dire...
Ils nous ont pris leur chair, leurs bouches et leurs rires »( d'après Pierre Gamarra, né en 1919, à Toulouse en 42 43)
Notre pensée va à ceux auxquels ces jeunes hommes ont tant manqué, à leur famille, à leurs amis. Nous savons leur douleur.
A nous aussi ils manquent, à jamais

Trouvons dans leur mémoire la force de garder intacte notre colère, face à tous les retours possibles de cette barbarie.
Alors que de nouvelles menaces se font jour en Europe, que la guerre tue chaque jours sur notre terre, gardons-nous de toute idéologie de haine, de racisme, de xénophobie. « Le ventre est encore fécond d'où a surgi la bête immonde »
Ici, dans ce Centre Bretagne, dans ce Poher, nous rendons hommage à des Résistants, Martyrs de la liberté auxquels nous devons le bonheur de vivre dans un pays libre et démocratique, dans une Europe enfin en paix.
N'oublions jamais, transmettons à la jeunesse d' aujourd'hui et de demain la mémoire de ce qui s'est passé ici.

N'oublions jamais, soyons dignes d’eux.
« Nous avons aimé nos héros, nos martyrs,
Nous les nommons nos seuls juges.
Ils sont à la grandeur des plus hauts rêves de demain. » Paul Eluard

Anne Friant-Mendres
Présidente de l'ANACR du Finistère
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Article Ouest France (date inconnue)

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